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Dans un futur indistinct, à des millions de kilomètres de la Terre, des employés travaillent sur le six millième vaisseau d'une puissante et mystérieuse compagnie aux allures totalitaires. Il y a les humains et il y a les ressemblants. Ceux qui ont été enfantés et ceux qui ont été créés.
Ceux qui vont mourir et ceux qui ne mourront pas.
Sur une période de dix-huit mois, une commission compile une série de témoignages au sujet des relations et de la production à bord du vaisseau où l'activité consiste souvent à surveiller d'étranges objets bourdonnants, qui améliorent l'humeur, fécondent les rêves et hallucinent les consciences.
Aussi glaçante qu'émouvante, cette science-fiction révèle le désarroi d'humains contraints de vivre loin de chez eux et les interrogations des ressemblants quant à leurs capacités émotives.
Je sais que vous dites que je ne suis pas dans une prison ici, mais les objets m'ont dit le contraire.
Style narratif pénible, fragmentation du récit aux frontières du compréhensible, sentimentalisme gnangnan... Seul point positif : livré court dont on sort vite. Bref une réelle déception, mais cela n'engage que moi.
Un roman court atypique, choral et fragmentaire avec d’étranges objets, des machines humanoïdes pensantes et des humains pareils à eux-mêmes. De la SF comme je l’aime : bizarre, inattendue et qui donne à réfléchir !
En savoir plus sur : https://livraisonslitteraires.wordpress.com/2021/10/21/les-employes/
Crissures sur une vitre gercée de froid, « Les Employés » est un voyage intergalactique de renom. Empreint d’une science-fiction perfectionniste, sans le moindre écart, d’anticipation affranchie, plus que tout l’écriture et sa puissance de lévitation sont à l’honneur. Nous sommes en plongée dans cet entre monde, une satire moderne, un ailleurs où l’envergure littéraire est immensité. Prenez place sur « le six millième vaisseau ». Dans ce dernier se trouvent « Les Employés » qui sont -ils ? Que font-ils ? Quel est le sens, la folie, la préméditation d’un tel périple ? Il y a les humains, les ressemblants. Tout est dit ? Eh bien non. Des êtres de chair et d’os, des émigrés, des passagers déracinés de la terre-mère embrigadés de force. Des humanoïdes superbement intuitifs, dotés de pensées, de sentiments. Qui est qui ? Durant dix huit mois, la parole se libère sur ce vaisseau. Tous vont s’exprimer, en dépositions des plus pragmatiques sans jamais pourvoir au pas de côté. « Dites -moi, est-ce vous qui avez implanté cette impression en moi, cela fait-il partie du programme ? Ou bien est-ce que ce tableau s’est formé spontanément, est-ce qu’il vient de moi ? » Les entrelacs fusent. Les délivrances s’estompent au fil de cette traversée. Les humains sont en proie à la nostalgie des essences existentialistes. « On trouve dans la chanson ce Monsieur Lund inconnu qui se languit de chez lui, et moi je suis derrière lui, sur la route près de chez moi, et je regarde les oiseaux perchés sur les fils électriques tandis que le matin blanchit, et je pleure. » Que va-t-il advenir de ce vaisseau ? De ces maillons assemblés dans un destin funeste et irrévocable ? Les objets dont les soins apportés par tous élèvent le contre-champ en mimétisme sont dotés de sens, de sentiments. Echappées de la glaise Terre, Arche de Noé, recommencer dans ce vaisseau les existences intergalactiques. L’écriture est belle à pleurer. On ressent les vibrations des interdits, de ce qui échappe au raisonnable. « Suis-je un humain ou un ressemblant ? Suis-je rêvé ? » Les tourbillons sont des électrochocs. Le vaisseau conditionné par les prismes sectaires, devient un symbole. « Si j’appuis fort sur mon sein, on peut encore y voir une ou deux gouttes de lait, mais pour qui, pour quel usage, qui va se nourrir de ce presque rien sur le six millième vaisseau ? » Les représentations sont effacées. Résistent les objets, bloc unitaire, sceau qui se doit de perdurer pour l’après. Métaphores qui se détournent du machiavélique. « Ici on ne vole pas sous un ciel, mais au travers d’une éternité qui dort. » Olga Ravn délivre ce qu’un emblème peut transcrire de plus philosophique, de plus authentique. Le vaisseau est une génèse qui naît subrepticement. Bien au-delà des totalitarismes « Les Employés » apportent la preuve des résistances, les racines liées aux souvenirs, aux ondes vivifiantes, au champ de tous les possibles. « Cela suffira-t-il -il ? D’ici peu nous disparaitrons comme des mises à jour obsolètes. Je crois que je rencontrerai le grand amour. » « Les Employés » est un hymne aux dépositions libérées. Une traversée du mur du son fabuleuse. Bouleversant, il est engagé, visionnaire. « J’ai ressenti avec force que nous avons échoué, que notre temps est fini. » Olga Ravn étreint le cosmopolite, le plus bel alphabet. Elle offre dix-huit mois millénaires. Traduit à la perfection du danois par Christine Berlioz et Laïla Flink Thullesen. Cette fable caustique, moderne cousue de filaments est l’universalité. Puissante, c’est un véritable choc. « Il y a le soleil qui pénètre ma bouche quand je l’ouvre en grand vers l’immense étoile. » Culte. Tremblant de magnificence et c’est peu dire. Publié par les majeures Editions la Peuplade.
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