"Nos concitoyens jusqu'à présent, écrit Jean-Pierre Chevènement, n'ont guère fait le lien entre les attentats de la rue de Rennes en 1986 et notre soutien, à cette époque, à l'Irak contre l'Iran ; et pas davantage entre la guerre du Golfe en 1991 et la montée de l'intégrisme aujourd'hui." Jean-Pierre Chevènement revient d'un long périple qui l'a conduit de Bagdad à Jérusalem, d'Alger à Tunis et Gaza, lourd d'une méchante inquiétude : la Méditerranée est en passe de devenir un enfer. Qui tiendra le pétrole maîtrisera l'équilibre financier du monde. Sans épargner aucun moyen, les Etats-Unis entendent donc remettre sous tutelle l'Irak, véritable éponge gonflée de pétrole : guerre sans merci, embargo, un véritable siège médiéval. Une infinie misère accable aujourd'hui le peuple irakien qui manque littéralement de tout. Pour le moins, un demi-million de victimes depuis 1991. Un génocide discret se perpètre au nom du "droit". Et la France dans tout cela ? Elle a abdiqué, délaissé l'Orient. "Elle a manqué, en 1990, au rendez-vous que l'histoire lui donnait pour imposer ses bons offices. Mais sa négligence, pour ne pas dire son indifférence, venait de plus loin... Si nous ne voulons pas aller vers les malheurs grandissants que de Gaulle évoquait, nous devons réapprendre à aimer cette civilisation arabo-musulmane riche de poésie, d'humour, de sentiments simples et fort."
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