"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On connaît l'engagement politique de Sartre, ses déclarations contre la colonisation, ses harangues sur un tonneau de Billancourt... Mais sait-on qu'en pleine euphorie militante il réservait chaque jour du temps pour le piano, déchiffrant des partitions de Chopin ou Debussy? L'homme qui incarnait son siècle vivait des intensités et des rythmes secrets. Comment la philosophie s'accorde-t-elle à cette pratique en contrebande?
Nietzsche, qui se rêvait compositeur plus que philosophe, adopta le piano comme son diapason, la table d'évaluation de ses idées, l'instrument de ses transfigurations intimes. Il joua sa vie sur le clavier, même pendant sa folie.
Décider de vivre en musique engage le corps amoureux. Barthes le comprit : le piano lui offrit une échappée hors des discours savants. Musicien, il découvrit une autre érotique, tantôt berceuse enfantine, tantôt pourvoyeuse de pulsions.
La pratique du piano ne laisse pas intact le reste des jours : doigtés, allures, sensualités, tout se livre sur la touche.
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