C'est l'un des fondateurs des sciences sociales que nous invite à connaître cet ouvrage : Gabriel Tarde (1843-1904), philosophe, criminologue, sociologue. Ce fut l'un des grands acteurs des débats intellectuels de la seconde moitié du XIXe siècle, concurrent de Durkheim, participant aux grandes revues de l'époque. Il s'opposa entre autres à Lombroso et à ses théories déterministes, sa Philosophie pénale (1890) a fait date et est toujours utilisée en criminologie. Son oeuvre est redécouverte et des auteurs aussi différents que Gilles Deleuze, Bruno Latour, Bruno Karsenti s'inspirent de lui, en particulier des Lois de l'imitation (1890).
Gabriel Tarde est ici saisi dans les coulisses de sa pensée, dans l'atelier de son oeuvre, de ses premiers écrits à Sarlat jusqu'à sa mort en 1904 : l'inventaire du fonds Tarde, conservé aux Archives du Centre d'histoire de Sciences-Po et à l'Établissement national d'administration pénitentiaire, introduit par une bibliographie de ses propres oeuvres, retrace l'itinéraire d'un homme à travers ses multiples activités d'écriture, poèmes et comédies, journal intime, notes de lecture. Son cheminement est comme saisi à la source, dévoilant le travail scientifique d'un auteur, entre privé et public, du droit à la microsociologie, de la psychologie sociale à la morale.
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