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Après Monsieur le consul qui lui avait valu le prix Interallié, Lucien Bodard poursuit le récit de ses souvenirs d’enfance. C’est toujours aussi fascinant, les pages tournent comme dans un bon roman policier et tout est passionnant : la Chine et les Chinois, aussi bien que les Bodard et leurs rapports familiaux.
C’est un peu comme si Hervé Bazin avait été invité par Alexandre Dumas à rentrer dans un de ses romans.
Albert, le père, est toujours consul mais la famille a quitté Chendgu pour s’installer à Yunan Fu (Kunming aujourd’hui) la capitale du Yunnan, province frontalière de l’Indochine.
Il rêve toujours de mener à bien la prolongation jusqu’à Chengdu du chemin de fer qui relie Hanoï à Kunming. Nous sommes en 1925 et si les Seigneurs de la guerre sont toujours là, de plus en plus nombreux, toujours aussi avides et sanguinaires, on commence à parler de Sun Yat-sen, de prolétariat, de syndicats et de commissaires politiques. Tchang Kaï-chek est à cette époque « pour tous les Blancs…l’incarnation du bolchevique sauvage ». Mais, dans la Chine éternelle, tout est fugace et les renversements de rôles sont courants et parfois prévus longtemps avant comme le confiera à Albert le consul de Grande-Bretagne, éminent membre de l’Intelligence Service.
La misère et l’horreur quotidienne sont toujours là : «Dans la Chine des campagnes, le respect des anciens c’était souvent une blague, en cas de disette ils mourraient vite» ; Lucien reçoit de son père une gifle « jamais oubliée, jamais pardonnée », sa mère Anne-Marie parée pour une fête somptueuse veut « mourir belle. Vous le savez bien, la mort est sur nous. A chaque instant nous pouvons être égorgés ». Les Seigneurs de la guerre continuent de s’entretuer jusqu’à la victoire du protégé d’Albert. Tous les membres des états-majors rivaux sont décapités, seul un obscur colonel du nom de Chou-teh parvient à s’échapper. Ironie de l’Histoire, c’est ce Chou-teh qui, dix ans plus tard devenu communiste par opportunisme, unira ses maigres forces à celles d’un certain Mao pour lui permettre de résister à l’anéantissement qui lui était alors promis.
La famille Bodard se rend, à l’invitation du gouverneur de l’Indochine, à Hanoï et découvre la « belle vie » de la haute société coloniale. Anne-Marie est courtisée, Albert profite de quelques bonnes fortunes et Lucien accompagne le gouverneur en tournée d’inspection. Le chemin de fer ne sera jamais prolongé, Albert navigue encore avec brio dans son panier de crabes du Yunnan; il gagne l’estime et le soutien du gouverneur, bien aidé par la beauté et le charme d’Anne-Marie, laquelle se montre beaucoup plus attentive, presque charmante vis-à-vis de son époux. Lucien a dix ans, sa mère décide que l’heure est venue pour lui de découvrir la France et d’y entamer de solides études. La famille va rentrer ? Albert ne peut pas car le Quai d’Orsay ne lui a pas trouvé de successeur digne de confiance. La mort dans l’âme et la larme à l’œil, il va devoir laisser la mère et l’enfant rentrer seuls.
« Le paquebot manœuvre pour s’écarter du quai où s’agitent des centaines de mouchoirs, mais le plus large, celui qui remue le plus longtemps c’est celui de monsieur le consul. Anne-Marie et moi sur le pont supérieur du navire nous lui répondons, mais avec des gestes beaucoup plus mesurés. Anne-Marie a ses traits nets et l’œil luisant. Enfin elle se détourne et je la suis. Nous sommes libres »
Dernière phrase terrible qui annonce le dernier volet de la trilogie intitulé « Anne-Marie », lequel sera couronné du Goncourt…
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