En proie à la solitude, livrée à un sombre huis-clos avec sa mère Clio, la narratrice, avec la verve impertinente de son adolescence commente le livre de bord qui retrace l'histoire de sa famille depuis des générations. La destinée tragique d'une aïeule retient son attention. Elle découvre le dessein insolite d'un amant à se faire reconnaître en tant que tel, à titre posthume. Elle est contrainte à prendre en considération un amour qui fut selon les époques, interdit par la guerre, proscrit par les conventions sociales et finalement sacralisé. Elle hérite de cette lourde tache de réhabilitation en même temps que d'une fortune et d'une mallette en cuir chargé de souvenirs. L'héritage multiple lui ouvre les portes d'un second foyer. « A l'idée de mon incursion dans la famille de Karl, j'étais aussi excitée que si je partais à la découverte d'un continent inconnu. Je laissais à Bougainville la recherche du passage vers le Nord-Ouest, seul m'attirait l'Est. Je ne rencontrerais aucun manchot, mais je dresserais point par point un atlas des sentiments, des plus pudiques aux plus tortueux ».
Clio, bravant les mises en garde de sa mère, part à la rencontre d'inconnus, guidée par le fil d'Ariane tendu par Karl.
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