L'apparition du calvinisme dans le royaume de France au début du XVIème siècle brisa le monopole catholique. L'échec des tentatives d'anéantissement réciproque engendra rapidement l'inapplicabilité du principe d'unité de la foi. Les protestants français durent donc rechercher un modèle d'intégration juridique permettant d'assurer leur reconnaissance dans le droit national. Dans une société où l'intolérance religieuse constituait un principe fondamental, l'édit de Nantes s'imposa comme une trêve justifiée par les nécessités de l'ordre public. Au XVIIème siècle, l'érosion des privilèges de cette minorité, consécutive à l'intensification de l'évolution absolutiste, réveilla les aspirations à l'unité religieuse. Cet événement imposa la reprise de la quête réformée et la rénovation des fondements de l'intégration de la divergence cultuelle. Cet "aggiornamento" permit le passage d'une conception traditionnelle et péjorative de la tolérance religieuse, à une approche innovante et positive, annonciatrice des profondes évolutions intellectuelles des Lumières.
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