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Les Journaux de Stefan Zweig s'étendent, coupés de longues interruptions, sur près de trente ans, et constituent par leur spontanéité un document irremplaçable, jusque-là inédit, un complément précieux au Monde d'hier, l'autobiographie que Zweig rédigea au Brésil en 1941 alors que, précisément, il n'avait plus ses Journaux sous la main.
Dictés souvent par une réaction immédiate face à une situation ponctuelle, d'ordre privé ou politique, ils mettent en lumière des aspects inattendus de la personnalité de Zweig, par exemple son nationalisme au début de la Première Guerre mondiale.
On y trouve des portraits en profondeur des plus célèbres de ses amis : Romain Rolland, Verhaeren, Rilke, Schnitzler, Richard Strauss. On y observe la vie quotidienne à Paris ou dans la Vienne artistique et intellectuelle du début du siècle, puis le naufrage de cette Europe brillante et " l'immense absurdité du massacre ".
De New York au Brésil, puis à Londres, le chroniqueur de l'Age d'or européen, le pacifiste et l'humaniste de 1916, sombre ensuite dans un pessimisme désespéré qui le conduira au suicide.
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