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Voici le livre du plus brillant et du plus subversif, au noble sens du terme, économiste de sa génération. L'un des rares à marteler depuis près de 15 ans l'absurdité de la financiarisation de l'économie et de n'avoir de cesse de préconiser de véritables réformes et non de maigres mesures qui n'affectent en rien la nocivité du système. Frédéric Lordon est directeur de recherches au CNRS et l'auteur de nombreux livres dont le dernier : D'un retournement l'autre s'est vendu à plus de 20 000 exemplaires.
Si la " finance " a justement constitué un problème politique de premier plan, le terme même est devenu une sorte de fourre-tout où l'on agglomère indifféremment des choses pourtant différentes en genre - et en conséquences (politico)-économiques. Pendant que la finance des marchés de crédit s'effondre à grand spectacle depuis 2007, entre crise de subprime et crise des dettes souveraines, la finance actionnariale elle vit à l'année sur le dos des entreprises - et de leurs corps sociaux- , continuant d'exiger productivité et rentabilité financière, d'impulser délocalisations et plans sociaux. Son lieu propre est la Bourse, mais entendue au sens strict du terme : la marché des actions, marché de la propriété du capital. Quoique ce chancre permanent fasse moins parler e lui en ce moment, il n'en est pas moins l'un des éléments les plus structurants du capitalisme néolibérale - et par conséquent de ceux dont il importe de se débarrasser si l'on veut vraiment en finir avec le néolibéralisme.
Cet ouvrage entend donc soutenir la thèse dont la radicalité peut sembler un peu raide : il faut fermer la Bourse ! Mais cette impression de radicalité n'est qu'un effet des habitudes que cette thèse contredit : à force d'être dans le paysage, la Bourse passe pour une évidence inquestionnable. La vérité est qu'à ses désastres sociaux le capitalisme actionnarial ajoute une formidable inefficacité économique. C'est ce mensonge de la supériorité économique du capitalisme actionnarial qu'il s'agit de démonter, pour envisager ensuite une palette de mesures visant à l'empêcher de nuire- et dont la dernière, " fermer la bourse ", apparaîtra finalement d'un grand réalisme.
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