80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Etoile distante est une sorte de roman noir, qui mêle Histoire, politique, art et horreur.
Un certain Alberto Ruiz-Tagle, jeune homme séduisant et mystérieusement lointain, se présente
dans un atelier d'écriture que suivent le narrateur et son ami Bibiano O'Ryan, dans une ville
provinciale du Chili. Le coup d'Etat de Pinochet donne l'occasion à cet étrange artiste - qui désormais
s'appelle Carlos Wieder - de mettre en pratique sa conception radicale de l'art de la cruauté en
assassinant quelques femmes de sa connaissance dans des circonstances que le lecteur, comme le
narrateur, ne peuvent qu'imaginer. Ce lointain disciple de Dorian Gray élève ses cauchemars au
rang d'une esthétique de la cruauté.
Pendant les années suivantes, Wieder (ou Octavo Pacheco, Masanobu, Juan Sauer, entre autres
noms) poursuit sa carrière artistique (créateur de wargames, réalisateur de snuff movies) jusqu'à ce
que, 20 ans plus tard, poursuivi par un détective privé payé par des famille des « disparues », il soit
finalement tué dans les environs de Barcelone.
Mais Etoile distante, c'est aussi une prolifération tourbillonnante d'histoires qui accompagnent ce
récit sur la démence et le mal. Histoires folles, invraisemblables, traversées de rumeurs
invérifiables, comme autant de visions égarées de ceux que l'Histoire du Chili a brisés, d'épisodes
cruels et pathétiques où l'espace de quelques pages des monstres terriblement (in)humains
s'ébrouent : destins picaresques et tragiques de Lorenzo ou Lorenza, « gay » chilien handicapé, de
Juan Stein, poète, professeur de littérature et guerrillero au Nicaragua, de Diego Soto, traducteur de
Georges Perec, de Raoul Delorme, ancien légionnaire, devenu concierge et écrivain barbare... Autant
de vies où se bousculent l'horreur, le comique, la dérision, la parodie...
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