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L'auteure s'efface dans ces courts poèmes conjugués à l'infinitif, à l'impersonnel dirait-on. C'est aussi bien ce que les vagues lui renvoient, miroir et sensualité des dissolutions, dans l'incessant commerce, le visage plié des vagues, qu'elle nous confie.
Je tiens le recueil dans la main, l'empaume au grain de ma peau. Il me semble évanescent, feuilleté de plages sous le flux et le reflux, parcheminé de brise.
Il m'inspire dans un souffle, s'efface dans une expiration.
Il trace pourtant un chemin, divisé qu'il est en courts chapitres.
Il me semble que le fil des mots n'y tient qu'à un fil, en tout point fragile comme celui d'une existence, et pourtant en affleure le large : celui de l'horizon d'une haute mer.
Il est celui d'un corps associé au rivage, coquille de noix que retrempe la marée aux côtes d'un thorax, l'éclat d'un éternel retour qui prend la figure de l'instant, dans la nacre des miroirs, le sacre d'une vague, le temps profond qu'anime la sensation.
On s'en trouve ballotté dans le remuement du monde que commente l'onde.
Le poème s'instaure en lâcher-prise dans la suspension de l'instant strié.
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