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Partout où le monde est en feu, le grand reporter T om Hagen est présent, prêt à tout pour être le premier et le meilleur. Jusqu'au jour où, par sa faute, une libération d'otages en Afghanistan tourne à la catastrophe. Sa réputation ruinée, il se trouve vite à cours d'argent.
Trois ans plus tard, l'occasion de remonter en selle se présente lorsqu'il met la main sur des données ultra confidentielles volées au Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien. Mais ce qui devait être un énorme scoop se transforme en une mortelle réaction en chaîne.
Poursuivi à travers la région la plus explosive du monde par des agents secrets et de mystérieux tueurs, Hagen doit lutter pour sa survie, pris dans une gigantesque conspiration dont les racines remontent à la Palestine sous mandat britannique.
6 cm au garrot, 1253 pages d'envergure, 648 grammes à la pesée, petite taille des caractères , là je sens que tu admires mon abnégation, hein, pour avoir osé me lancer dans ce livre de poche ( si si, Pocket qu'ils disent ) et d'être aller jusqu'au bout, sir, yes sir !
Et si je speeche le contenu, ton admiration va encore grimper d'un cran.
Deux fils conducteurs qui ne se croisent que vers la six-centième pages :
2011 : on suit le journaliste reporter de guerre Tom Hagen, au fond du trou depuis une calamiteuse opération chez les Talibans afghans pour retrouver des otages allemands. Il tombe sur un gros dossier merdeux sur des activités illégales compromettant le Shin Beth ( service de sécurité israélien ). Il y voit un énorme scoop, de futures breaking news qui pourraient relancer sa carrière. Mais voilà, c'est l'engrenage, la traque commence, sa traque qui révèle une conspiration de ouf qui remonte jusqu'à la Palestine sous mandant britannique ( après la Première guerre mondiale donc ), les morts pleuvent autour de lui.
1929 à 2006 : tu révises l'histoire d'Israël à travers les familles d'Arik, Jehuda et Benjamin. Tout y est : l'immigration juive en Palestine, la création d'une culture hébraïque au Proche-Orient, la création d'Israël par Ben Gourion en 1948, les guerres israélo-arabes ( Six-Jours, Kippour entre autres ), la colonisation israélienne dans le Sinaï, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, les massacres de Sabra et Chatila en 1982, Arafat, les rêves de paix assassinés avec Shimon Peres, la construction du Mur.
Ouch, tu l'as compris, c'est du très très lourd, un peu dans le style du grand James Ellroy qui adore entremêler personnages historiques et fiction. L'auteur l'assume totalement dès le prologue où il annonce avoir choisir le personnage d'Ariel Sharon comme un des protagonistes principaux . On ne retrouve pas le style flamboyant du maître, mais l'écriture de Frank Schätzing est efficace avec des passages lyriques sous speed très réussis.
C'est souvent passionnant même si parfois je me suis perdue et qu'il y a quelques longueurs ( ah ah la bonne blague , 1253 pages je vous dis ). Mais on se raccroche toujours aux branches car l'auteur sait, lui, où il va. Il fait montrer d'une grande érudition géopolitique tout en étant très pédago et clair. le ton est souvent caustique pour décrire les gros râtés de la politique israélienne, européenne et arabe au Proche-Orient, tout le monde en prend pour son grade sans distinction.
Surtout, Frank Schätzing a réussi à insuffler de la chair dans son titanesque thriller grâce à des personnages très intéressants car complexes et non linéaires, plus particulièrement Shoshana Cox, la Marvel girl du Shin Beth, croisement improbable entre Brigitte Nielsen et Godzilla. Et Yaël Kahn, qui représente à elle seule toute la jeune génération israélienne, celle de maintenant, qui se retourne sur le mythe monolithique d'Israël agrémenté de récits fondateurs et d'épopées héroïques des pionniers qu'ont été ses arrières-grands-parents. La haine en héritage, broyée entre les forces qui déchirent Israël, messianistes, nationaux-religieux et laïcs perdus, née pendant une intifada, à courir sans perspective derrière le drame interminable du conflit du Proche-Orient. C'est avec Yaël que l'on réfléchit à tout cela, elle est perdue, elle prend ses responsabilités ou croit les prendre, elle agit, elle se trompe, on la suit. C'est elle qui nous embarque le plus.
Sacré thriller qui ose traiter cette histoire-là en mode décomplexé mais pointu.
Mon avis sur Breaking News
Arrêt à la page 224. Le livre est très très bien documenté (historiquement parlant), mais peut être un peu trop. On en apprend beaucoup sur l'histoire d'Israel, du conflit Palestinien...., mais pour moi c'est trop.
Je n'arrive pas à entrer dans l'histoire.
Arrivée à la page 224, je n'ai toujours pas d'intrigue, pas de lien qui me pousse à continuer ma lecture
Un gros coup de cœur ! Roman lu dans le cadre du prix Meilleur Polar Points 2018. Tout d'abord j'ai eu un peu peur quand j'ai reçu le roman, presque 1300 pages et un roman d'espionnage sur Israël... Mais quelle découverte!
Je viens de finir le roman et je dois avouer que les personnages vont me manquer ! Ce roman mérite ses 5 étoiles!
Après Abysses, roman exceptionnel où l’humanité doit aussi se battre contre elle-même pour survivre, Frank Schätzing pond à nouveau un incroyable pavé. Une nuit n’y suffira pas. Prenez des biscuits, du café car cela va durer…Breaking news n’est pas un roman simple. En mixant deux histoires, celle de Tom Hagen, grand reporter en quête d’une gloire disparue et celle de la famille Kahn qui à elle seule reprend celle de la communauté juive au Proche Orient, depuis 1929, Schätzing sur de solides bases de géo-politique et d’Histoire avec un grand H, nous pose un siècle d’activité dans cette région.
Un Thriller, oui. Palpitant ? Pour tout dire … pas vraiment. Il m’a fallu presque trois cents pages pour plonger dans ce roman. Breaking News demande au lecteur une grande concentration. Certainement trop grande pour le commun des lecteurs qui serait attiré par une promesse de thriller. Car la plus grande partie du roman, au moins sa première moitié repose quasi exclusivement sur l’histoire d’Israël. C’est digne d’intérêt, c’est un vrai cours d’histoire qui éclaire le lecteur, mais le rythme s’essouffle vite.
Ce roman est assommé par de nombreuses scènes qui trainent en une longueur insupportable. Le style parfois pénible, bien que relevé d’ironie, d’effets de style où l’auteur échange avec le lecteur, a du mal à établir une narration fluide et dynamique. L’anti-chronologie mise en œuvre par Schätzing est curieuse. Elle aurait pu engendrer une dynamique. Mais elle ne parvient pas à donner un rythme suffisant pour captiver le lecteur. Côté personnages, je dois avouer avoir manqué d’accroche. Nombreux sont ceux qui sont dignes d’intérêts, pourtant aucune proximité n’est née durant ma lecture. J’ai pourtant un poil d’empathie.
C’est dommage. Car malgré tout, ce roman est riche, foutrement documenté, intelligent. Sans doute trop. Il nous amène à poser un autre regard sur les protagonistes, la politique et les effets de bord des décisions prises par les politiciens et les militaires, tout au long de ces cent dernières années dans cette partie du monde. Finalement une fois oublié l’attrait pour le thriller, il reste une vision romanesque qui habille de l’Histoire du Moyen-Orient, une excellente révision géo-politique. Et c’est déjà pas mal.
Tout d'abord, je remercie NetGalley et les éditions Piranha pour l'envoi de ce roman. Je ne connaissais pas du tout l'auteur et c'est la 4ème de couv' qui a titillé mon neurone.
Il faut annoncer la couleur dès le départ: c'est un petit pavé de près de 1.000 pages! Donc préparez-vous psychologiquement à un long voyage!
Mesdames et messieurs, deux fils conducteurs seront vos guides!
Nous avons d'une part Tom Hagen, grand reporter de guerre allemand qui flaire les points chauds et se retrouve toujours au coeur de l'action. Là, Afghanistan, 2008, prise d'otages. Journaliste de renom mais non sans y laisser quelques plumes, non sans y laisser un peu d'âme. Jusqu'à l'audace de trop, jusqu'au drame qui le précipite au ban professionnel et l'ensevelit dans un abîme de dépression.
Et nous avons d'autre part la famille Kahn, israélienne, dont l'histoire se confond avec celle de la communauté juive au Proche Orient, et qui nous est contée à partir de 1929.
Ces deux fils se rejoignent en 2011, se lient et s'entremêlent quand Tom Hagen se retrouve en possession de documents compromettants censés relancer sa carrière. Mais le Shin Bet, le service de sécurité intérieur israélien, n'est pas le seul à chercher à éliminer la menace qui plane…
Je dois bien avouer qu'au départ, je fus décontenancée. Après un long chapitre trépidant aux côtés de Hagen, dans les montagnes afghanes, me voici catapultée en Palestine en 1929. Je ne voyais pas du tout où l'auteur voulait m'emmener et j'ai eu du mal à lâcher les rênes et me laisser conduire.
Car même si les chapitres sont datés et situés, les transitions manquent parfois de subtilité, laissent un petit moment de flottement avant de recentrer l'attention sur les bons protagonistes, à la période adéquate.
Mais on s'y fait.
Le ton est d'une ironie mordante, voire cynique. L'auteur parfois te parle, te tutoies, t'intègre totalement dans le récit, alors qu'à d'autres moments, la narration est davantage distanciée.
La présence de Tom Hagen, allemand, journaliste de surcroît, nous permet de prendre un peu de distance, d'avoir un aperçu et un ressenti occidental, si besoin est, mais il symbolise également le monde des médias et… la conscience du métier. Il est celui qu'on admire quand il se met en danger pour nous apporter la vérité et la réalité des choses, et celui qu'on méprise quand son seul intérêt est sa carrière, faire les gros titres des journaux, quitte à prendre des libertés avec cette fameuse réalité. L'intégrité de l'homme est ici mise à mal quand son travail lui grignote l'âme et que la concurrence est devenue féroce. Tom Hagen, en quête de rédemption, risque de s'y perdre davantage et cette fragilité le rend attachant au fil des pages.
Il est au coeur d'un scandale où sa carrière est en balance avec des vies, ou quand un mensonge est le domino qui en entraîne d'autres dans une cascade sanglante… Une course-poursuite trépidante, avec un suspens omniprésent, surtout dans la seconde partie du roman!
Le style est énergique, nerveux, enlevé. Alternance de passages détaillés et apposition de phrases courtes débitées comme une décharge de Kalachnikov!
C'est qu'il faut l'accrocher le lecteur, et ne pas le perdre en cours de route de ces mille pages!
C'est pourquoi le rythme colle tout à fait au style ou vice et versa! Nous traversons des zones de guerre, ne l'oubliez pas! Nous ne voguons pas au fil d'une croisière sur un lac calme et sans ride!
Le récit des origines du conflit israélo-palestien est passionnant, extrêmement bien documenté, finement analysé et échappe à toute lourdeur propre à certains essais historiques car personnifié par le destin d'individus précis auxquels nous nous sommes attachés depuis 1929.
L'auteur a le talent de mêler tous les événements essentiels à la grande Histoire dans une chronique familiale, pour mieux nous approprier ces éléments et les comprendre. Les faits historiques et la fiction s'imbriquent naturellement pour une fresque addictive.
Le seul bémol que je relève dans ce roman est qu'il ne s'adresse, à mon sens, qu'au lecteur ayant déjà des bases relativement solides de géo-politique et d'Histoire.
Tout comme pour le Printemps arabe se dirigeant vers un « automne désagréable » et un « hiver islamiste », les événements libyens ayant mené à la chute de Kadhafi, syriens avec la mise à mal de la présidence de Bachar el-Assad ou la nature de l'engagement international en Afghanistan, le lecteur occidental lambda peut se retrouver vite largué sur le bord du chemin par le destin de ces juifs en Palestine.
Étant passionnée d'Histoire et de géo-politique, j'ai adoré avoir ce condensé sur ce conflit du Proche Orient dont la naissance nous apparaît si lointaine et obscure et dont on ne voit pas la fin, avec le regain de tensions de ce début d'année 2017.
On ne peut pas parler D'Israël et du Proche Orient en général sans parler de religions, de terrorisme et de relations internationales.
En cela, l'auteur a su, avec talent, tour à tour, relater des événements tragiques qui soulèvent le coeur, comme le massacre de Sabra et Chatila en 1982, nous confier avec suffisamment d'impartialité les points de vue religieux de chaque partie incriminée, au travers des réflexions des personnages et de leurs conversations, nous exposer l'imbroglio des pressions et des incohérences de l'influence internationale comme la naissance d'amitiés improbables.
Mais au bout du compte, il reste ces questions lancinantes:
Comment un conflit basé sur la religion, les commandements d'un Dieu qu'on ne voit pas, dont on remet en cause l'existence réelle, dont les préceptes mêmes sont interprétés de différentes manières selon les groupuscules, peut trouver une issue juste et pragmatique?
Comment échapper aux luttes de pouvoir et de domination que se livrent les hommes politiques et les leaders religieux et qui gangrènent tout processus de paix? Comment y voir clair quand les israéliens tuent aussi bien les juifs que les musulmans?
Si l'Histoire avec un grand H a la part belle dans ce roman, les aspects humains sont omniprésents! Nous nous attachons à ses personnages de fiction totalement ancrés dans la réalité. Ils naissent, grandissent, reçoivent un héritage, une éducation, s'aiment, se haïssent et se trahissent, traversent des joies mais aussi tellement de douleurs.
Entre concessions, sacrifices et combats, nous vivons avec eux l'horreur de la perte, la souffrance, la peur, l'impuissance et parfois le renoncement. L'individu face au monde: entre guerres intestines, pressions, soutiens et trahisons des pays occidentaux ou du Proche Orient, au gré de leurs intérêts, entre attaques extérieures et manigances intérieures, comment l'homme vit… ou survit. Comment peut-il se projeter dans un monde d'instabilité où la terreur est maître?
Il y a les hommes, les Dieux et la guerre.
Mais il y a aussi la terre. Celle qui est essentielle: objet de convoitise, le centre de toutes les attentions.
Cette côte orientale de la Méditerranée où se côtoient bon gré mal gré Israël, le Liban, la Syrie, la Jordanie, la Cisjordanie, l'Égypte et la Bande de Gaza.
Cette terre tant malmenée par les combats, défigurée par les frontières artificielles changeantes et sanglantes.
Cette terre, du désert du Néguev jusqu'au Lac de Tibériade en passant par les collines de Samarie ou les rivages de la Méditerranée, nous envoûte pourtant au fil des pages. Nous sentons l'odeur des citrons, des épices et l'air iodé de mer comme le souffre des explosions.
Imprégné de l'ambiance des souks comme celle, austère, des colonies juives, le lecteur est dépaysé dans ce décor majestueux et terrible tout à la fois.
Il y aurait tant à dire sur ce qu'exprime Breaking news et ce qu'il peut susciter chez son lecteur!
Vous l'aurez compris, ce roman se veut très actuel et complet, au coeur du tumulte du Proche Orient, passé et actuel.
Ce roman dénonce l'horreur et l'absurdité d'un conflit transmis de génération en génération en une fresque sociale et politique palpitante et dramatique, et surtout tellement humaine.
Une lecture que j'ai adorée: longue certes, exigeante également car les thèmes abordés sont denses et compliqués parfois, mais tellement addictive et passionnante!
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