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"J'étais venu pour me perdre, et j'avais eu ce que je désirais, mais c'était pire encore. Il n'y avait rien au coeur du labyrinthe. Juste moi-même." 1994. Entre ses études de commerce et son petit couple banlieusard, Fabrice traîne son ennui dans le Marais. Tout change quand il rencontre Iago et Brume. Frère et soeur ou amants ? Fascinants, surtout - cyniques, brillants, autodestructeurs. Avec Axël, qui complète le vénéneux trio, ces enfants terribles l'introduisent dans l'hôtel particulier du Marquis, ouvert aux âmes perdues et aux soirées très privées.
Paris de jouissance, Paris de danger : le sida rôde. Les condamnés mettent un point d'honneur à partir en beauté, une énergie noire pulse sous les néons.
Fabrice tangue entre ses désirs, ses ambitions et ses failles. Que vient-il chercher dans ce monde qui n'est pas le sien ?
Pourquoi tient-il tant à s'oublier dans le malheur des autres ?
C'est un roman chromatique dont les dégradés de noir et de gris en font un roman aux contours sombres et perturbants. Quelques pointes de rouge, liées aux bouches, aux baisers et au sang terminent de nous transporter dans une œuvre de Banksy.
Nous sommes au début des années 90, dans le quartier du Marais à Paris, lieu symbolique de la communauté homosexuelle. Le sida pèse comme une chape de plomb sur ces jeunes existences et le désir de vivre s'entremêle aux pulsions destructrices.
Une rencontre que l'on peut supposer fortuite au départ va bouleverser le quotidien de Fabrice, jeune étudiant perdu dans sa routine et dans des projets de vie qui ne lui conviennent pas.
Comme s'il ne lui manquait qu'un petit coup de pouce, il va plonger tête la première dans la noirceur des sentiments, l'envie de se détruire, de côtoyer le malsain et le subversif, de s'adonner à toutes les addictions possibles.
Tiraillé par ses propres démons, entraîné par Brume et Iago, il va tour à tour se perdre et se chercher dans des soirées obscures et des rapprochements incertains et dangereux. Il va toucher au plus près la culpabilité, la solitude des derniers instants et des marginaux.
Malheureusement, lorsque nous quittons cette atmosphère sombre, ces bas-fonds parisiens, pour accompagner Fabrice dans une sorte de renaissance, ou du moins, une repise en main de son existence, le roman perd de sa superbe.
C'est comme si la noirceur perdait de son éclat, comme si le récit, en quittant les méandres du mal-être humain, abandonnait sa grâce.
Pour rester à la hauteur et fidèle au décor d'ouverture, il aurait fallu que ce roman finisse mal, très mal...
Dans "tu réclamais le soir", nous suivons Fabrice, jeune parisien enfermé dans une vie sans saveur. Une rencontre dans le Marais va changer radicalement le cours de sa vie et marquer le début de sa descente aux enfers. Drogue, soirées libertines, maladie : Fabrice erre entre deux mondes, sans vraiment réussir à trouver sa place,
Le style d'écriture est remarquable : Fabrice Colin joue sur les descriptions et l'imaginaire du narrateur, qui font naviguer le lecteur entre rêve et réalité. On peut avoir du mal à croire en la réalité des personnages, mais existent-ils vraiment ?
Si on retient qu'un des objectifs d'un livre est de "bousculer" son lecteur, on peut dire que Fabrice Colin a réussi : j'ai ressenti un réel malaise à la lecture de plusieurs passages. N'étant pas à la recherche de ce type de sensations quand je me plonge dans un livre, je dois reconnaître que ce livre m'a plutôt dérangée. Mais cette œuvre originale saura sans aucun doute trouver des amateurs.
Ce roman n’a pas été ce que j’attendais : incursion dans la jeunesse parisienne, du monde de la nuit et de la maladie, il reste très en surface, menant le lecteur d’événements improbables en discussions invraisemblables. Les relations entre les personnages ne m’ont jamais parues plausibles. Le protagoniste n’a rien à faire dans ce monde et essaie malgré tout de s’y glisser, sans réellement y parvenir. Un roman vite lu, mais qui ne m’aura pas laissé de marque.
En savoir plus sur : https://livraisonslitteraires.wordpress.com/2022/02/12/tu-reclamais-le-soir/
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