"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ulysse Ducerf va passer le bac. Les maths ne le passionnent guère, mais impossible de se défiler quand on est promis à un brillant avenir : l'École polytechnique puis la reprise, un jour, des cimenteries familiales. Telle est la volonté du père d'Ulysse, mais ce dernier est rattrapé par de graves accusations : 10 ans plus tôt, son entreprise aurait participé à l'effort de guerre allemand. La famille s'installe en Bourgogne, où Ulysse fait la connaissance d'un homme bourru et secret. Le choc est immédiat : Cyrano et la grande cuisine vont bouleverser à jamais la vie d'Ulysse... Ce récit culinaire dans la France des Trente Glorieuses mettra en appétit ses lecteurs tout en posant des questions aussi nécessaires qu'universelles : qu'est-ce que le plaisir ? Où se trouve l'épanouissement... et comment l'atteindre ?
Ulysse Ducerf est un lycéen promis à un bel avenir. Il vit dans un environnement bourgeois, son père est à la tête d’une entreprise florissante et après son bac, il devrait intégrer l’Ecole Polytechnique (comme son père). Cette vie aurait pu se poursuivre sans embûches si l’entreprise familiale n’avait pas été condamnée pour collaboration avec l’Allemagne lors de l’occupation. Pour protéger sa famille, le père envoie son fils et sa femme en Bourgogne. Ils sont envoyés incognito, le temps que le fils passe son bac et pour ne pas être éclaboussé par le scandale. Ulysse quitte donc Paris pour la Bourgogne où il va se découvrir une nouvelle passion. Pas celle des maths, mais celle de la cuisine.
En parallèle on découvre Cyrano, un cuisinier qui était très coté mais est devenu persona non grata dans son village à la suite d’un événement dans le passé. Au fil de l’histoire, les pièces du puzzle se mettent en place. Bien qu’il ne cuisine plus pour un restaurant, il continue à le faire pour lui-même et pour ses amis proches. Considéré comme une personne bourrue et plutôt solitaire, sa rencontre avec Ulysse va lui redonner une certaine joie de vivre et le goût de la cuisine.
Cette BD traite d’une rencontre entre deux être que tout oppose mais qui ont une passion commune, la cuisine. C’est à partir de cette passion que se crée un lien, les poussant chacun à se surpasser et à aller à l’encontre des conventions ou des préjugés. L’histoire est très bien pensée et amenée, mais il faut également souligner la touche graphique qui réussit avec brio à nous faire entrer dans cet univers. Elle nous fait vivre et ressentir les émotions des personnages, et même (presque) les saveurs des plats cuisinés. On devient comme un observateur attentif, suivant l’évolution des personnages tout en s’imprégnant de l’ambiance. Une lecture graphique à découvrir absolument !
Dans le milieu de la grande bourgeoisie où il grandit en ce début des années 50, la vie de Ulysse est toute tracée. Il reprendra l’entreprise familiale comme tous les hommes de sa lignée . Mais avant cela, il lui faut décrocher son bac, et afin que les ennuis judiciaires de son père n’entame pas sa concentration, il est mis au vert en Bourgogne pour mener à bien ses révisions. Mais il ignore qu’une rencontre inattendue, pourrait le faire dévier de sa trajectoire.
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J’ai eu un coup de cœur pour ce titre, et je ne peux que vous le recommander. Si vous aimez ce genre, foncez ! Et si vous n’aimez pas, foncez aussi, car celui-ci pourrait bien vous faire changer d’avis.
« In voluptate veritas », la vérité est dans le plaisir. Trois mots qui résume parfaitement cette douce histoire. Ils expliquent le conflit de loyauté douloureux auxquels est confronté Ulysse. Doit-il sacrifier son existence sur l’autel des exigences familiales ? Doit-il renoncer à son rêve pour satisfaire aux injonctions de son rang ? Et Cyrano, le cuisinier déchu, doit-il renoncer à sa passion par orgueil supposé? Et va-t-il retrouver l’envie dans le plaisir de la transmission ?
La confrontation de deux personnages qui finalement illustre la confrontation à laquelle chacun de nous peut être un jour soumis, et c’est peut-être pour ça que ce titre peut plaire aux plus grand nombre. Et puis il y a les dessins, avec ces visages, si expressifs, ces détails qui nous font remonter le temps et nous y immergent dans l’histoire. Il y a les couleurs, enfin, douces et automnales, des gris bleutés, des beiges, des ocres, autant de tonalités qui enveloppent cette lecture de douceur.
Roman d’apprentissage, récit initiatique, roman social et historique et aventure culinaire, ce livre est idéal pour vos derniers cadeaux et dans mon cas, un roman qui m’a donné envie de lire et découvrir plus de graphiques
Le jeune Ulysse Ducerf est le fils unique d’un riche industriel. Promis à des études d’excellence, Ulysse doit se préparer à reprendre un jour la direction des cimenteries familiales. Il travaille alors, avec application, afin d’obtenir son baccalauréat avec mention. Mais un jour, tout bascule : son père est accusé de collaboration avec les allemands durant l’Occupation. Sous la pression médiatique et pour échapper au scandale, Ulysse quitte Paris avec sa mère, se réfugiant dans une maison en Bourgogne.
Là-bas, il rencontre Cyrano, un ancien chef cuisinier vivant loin des regards après avoir tout abandonné. Cette rencontre marque le début d’une amitié, bouleversant leurs vies et les amenant à repenser leur avenir.
« Ce qui est dur, ce n’est pas de partir, c’est de vous laisser… »
Cette bande dessinée offre un récit initiatique empreint de sensibilité, où l’histoire familiale se mêle à l’amitié et à la gastronomie. Le récit aborde des thèmes universels tels que le choix de vie, la transmission des savoirs, la passion et la quête du bonheur. Elle explore aussi, à travers la relation de Cyrano et d’Ulysse, comment la passion peut jaillir là où on l’attend le moins.
C’est un album magnifique, tant par la profondeur de son récit que par la richesse de ses illustrations. Les dessins et la palette de couleurs nous plongent dans un univers attachant, aux personnages touchants.
J’ai eu un IMMENSE coup de cœur pour cette bande dessinée ! J’ai savouré avec bonheur ces 170 pages grand format autour du plaisir. De quel plaisir parle t on ? Du plus important, celui de faire ce que l’on aime !
Tout commence par un drame : Cyrano est un grand cuisinier qui, se sentant trahi et au bout du rouleau, va incendier son restaurant auquel il a consacré sa vie.
15 ans plus tard, il va croiser la route d’Ulysse, jeune rentier passant son bac, venu s’exiler à la campagne.
Autour de la cuisine, ils vont avoir un véritable coup de foudre amical, voire même filial.
Rajoutez à tous ces ingrédients, un scandale politique autour du père d’Ulysse, un amour naissant, de la (très) bonne bouffe, un concours de cuisine, des rancœurs, une trahison… et vous obtenez une petite merveille !
Les personnages sont vraiment très bien travaillés : Cyrano est truculent, haut en couleurs, avec ses humeurs mais tellement généreux. Ulysse, quant à lui, est plutôt obéissant, un peu timide avec une détermination et une espièglerie qui m’ont beaucoup plu.
J’ai adoré les illustrations qui représentent très bien l’atmosphère des années 1950. Une grande liberté est prise dans la structure des vignettes alternant entre classique et innovation. Du coup, chaque page est différente et on ne sait pas à l’avance à quoi s’attendre ! Cette surprise m’a généré beaucoup de plaisir de lecture.
C’est vraiment un très bel ouvrage, grand format. Mais le prix est en conséquence (34,90€).
Si les mots « Terrine de lapin », « Poulet aux écrevisses » ou « Perche meunière » vous mettent l’eau à la bouche et que vous aimez les belles histoires, je n’ai qu’un conseil : Foncez, c’est jubilatoire !
Une grosse bulle de bonheur, intelligente, gourmande et jubilatoire.
- Intelligente car elle pose les bonnes questions.
- Gourmande car le personnage central est la Cuisine
- Jubilatoire, car tendre et humoristique.
L’histoire
Les années 1950 en France – Ulysse, le fils des Cimenteries Ducerf, doit reprendre l’entreprise familiale après des études à Polytechnique.
Sauf que… Il n’est pas du tout passionné par les maths… Déjà, il lui faudra réussir son Bac et ce n’est gagné…
La mécanique bien huilée s’enraye encore quand il apparaît que l’entreprise aurait participé à l’effort de guerre allemand. Loin du bruit des accusations, Ulysse et sa mère s’installent en Bourgogne où Ulysse préparera son Bac avec un précepteur… Contre ses envies, mais gentiment, bien docilement….
Sauf que… Ulysse fait la connaissance de Cyrano. Ancien cuisinier étoilé, vivant presque en ermite après avoir incendié son restaurant. Un homme secret, bourru, colérique mais surtout tendre, passionné et généreux.
A priori, tout les oppose : l’âge, les personnalités, les parcours. Ulysse est un ado discret et docile, Cyrano crie et bouscule ce et ceux qui l’entoure.
C’est pourtant une belle alchimie qui s’installe entre eux deux autour des assiettes. Ulysse se sent heureux, comme jamais il ne l’a été, sous la formation d’un Cyrano, heureux aussi de retrouver les fourneaux et de faire partager son plaisir. Deux affectifs, deux tendres, deux passionnés.
Sauf que… Ulysse dissimule à ses parents ses escapades culinaires. Eux pensent qu’il révise dans sa chambre…
Il sait très bien qu’ils n’accepteront jamais cet avenir professionnel pour lui.
Que va-t-il se passer quand ils le découvriront ?
Les pages se tournent toutes seule, en même temps que les questions essentielles émergent du récit :
- L’importance de trouver SA voie, même si elle fait sortir du chemin tracé par la famille, de l’aisance assurée, de sa zone de confort…
- Quel prix faut-il payer pour s’épanouir ?
Ulysse sait qu’il va provoquer l’incompréhension, la colère de ses parents, leur tristesse en choisissant ce qui le rend heureux.
Essayer ou regretter ?
« Se retrouvant sur son lit de mort, elle se dit que de ne point vivre, elle avait eu bien tort ! »
Les personnages sont très attachants, bien plus complexes qu’il n’y parait.
Une analyse psychologique bien fouillée et particulièrement crédible.
J’ai beaucoup aimé les personnages d’Ulysse, de Cyrano, (jubilatoire), mais aussi ceux de « second plan ». Ils apportent le recul et la sagesse face à la passion de nos deux complices. Les bons conseils aussi, comme la patronne du restau de Cyrano qui comprend qu’il faut parler au père d’Ulysse même si celui-ci ne veut rien entendre : « Si tu veux convaincre un homme, passe par sa femme »
Cette BD est une énorme bulle de bonheur, car elle démontre avec brio LE PLAISIR DE LA CUISINE. Celui qui se donne dans ce qu’il prépare avec des bons produits, et celui qui la savoure. Partage et communion.
« Le plaisir ! Si y en a point en cuisine, y en aura point dans l’assiette. »
« Quelle émotion, qu’est ce que tu vas mettre de toi, Ulysse Darcy, dans ton assiette ? »
Même si la BD n’occulte pas, avec l’exemple de Cyrano, la somme de sacrifices que représente la cuisine-passion. Et certains l’ont chèrement payée !
LA CUISINE TOUT SIMPLEMENT, celle qui apporte le bonheur sans considération de « nouvelle cuisine » ou de cuisine étoilée, celle qui serait la cuisine noble, et la cuisine du terroir ou des simples restaurants où on apprécie de bien manger, mais qui serait une cuisine de seconde zone.
Seul curseur : le plaisir !
« In voluptate veritas !
Dans le plaisir de la vérité… »
Quelques mots à propos du graphisme de Stéphane Servain. Ce n’est pas le graphisme que je préfère habituellement, mais il accompagne admirablement bien le récit. Les expressions, les attitudes sont très expressives, les paysages, les couleurs particulièrement travaillées.
Quand j’aurai un coup de blues, je relirai Ulysse et Cyrano.
Privilège qui revenait uniquement à Gaston Lagaffe et qu’il partage désormais avec Ulysse et Cyrano.
Bravo à ce trio talentueux !
J’attends avec impatience votre prochaine publication, mais attention, vous avez mis la barre très haute !
Un immense merci aux Éditions Casterman !
https://commelaplume.blogspot.com/
Difficile d'apporter ce petit quelque chose en plus après tous ces avis qui mettent en appétit le lecteur curieux qui hésiterait à tourner les premières pages de cet album. Et quel album !
En 1952 il ne fait pas bon de porter le patronyme Ducerf. Richissime famille ayant fait fortune dans le béton, le destin d'Ulysse est tout tracé. Il obtiendra son bac, avec mention très bien, fera ses études à polytechnique et reprendra l'entreprise pour continuer à la faire prospérer. Mais voilà que le sort en décide autrement : les journaux révèlent que l'entreprise familiale aurait collaboré sous l'occupation. C'est le début de la dégringolade de ce géant économique qui qui à défaut d'avoir des pieds en béton armé découvrent des craquelures d'argile.
Ulysse et sa mère sont envoyés en Bourgogne, le temps que le scandale s'estompe et que le jeune lycéen obtienne son bachot.
Ulysse découvre un univers très différent du milieu social dans lequel il baigne depuis son enfance. Et il est précisément question de baignade, puisqu'au détour d'un sauvetage, il fait la connaissance de Cyrano, cuisinier d'antan très célèbre mais retiré officiellement des fourneaux et sujet à une blessure intime très profonde. La rencontre d'Ulysse et Cyrano se sublime aux accents littéraires des noms des personnages. Au fond Ulysse est un aventurier moderne qui lutte contre les monstres mythologiques de sa propre famille. Il ne rêve que de dévier du chemin tout tracé, et ses résultats scolaires s'en ressentent. Cyrano, à l'image de son illustre homonyme est un poète amoureux et bourru, dont les vers laissent place aux tintements de verres emplis de bons vins. Les rimes ont des airs de doux fumets, de sauces sirupeuses nappant des plats succulents. Et à la fin de l'envoi il touche les coeurs par sa devise : in voluptate veritas ! Un véritable épicurien qui sera le mentor d'Ulysse et lui permettra de découvrir sa voie.
Cette histoire est magnifique car elle aborde des thèmes résolument modernes et pourtant intemporels : le poids de l'héritage familial, le sens de la vie, l'amitié, l'honneur etc ... Elle met également en perspective la collaboration et pose des questions philosophiques. L'originalité majeure du récit est de mettre en lumière avec beaucoup d'intelligence l'opposition entre cuisine traditionnelle et nouvelle cuisine. Tous les grands chefs et apprentis devraient avoir la curiosité de lire cette bande dessinée. J'avoue avoir une préférence pour la cuisine traditionnelle même si je suis ouvert aux nouveautés.
Le dessin est impeccable et donne une vitalité aux sentiments des personnages, et l'environnement suit leurs émotions. J'ai eu l'occasion de m'initier à ce dessinateur récemment en lisant Holly Ann. J'ai beaucoup apprécié les recettes de cuisine à la fin.
Il est rare que je dise cela, mais cet album one shot mériterait probablement une adaptation cinématographique. Contrairement à son thème, cette BD est à lire et relire sans modération !
Avril 52, le destin d'Ulysse Ducerf semble tracé. Fils de bourgeois, son père a décidé qu'il réussirait son bac avec la mention TB et qu'il reprendrait les usines de ciment familiales. Ulysse qui aime le dessin est contraint de le laisser et de suivre scrupuleusement les consignes de son père, obéissance et discipline guide sa vie jusqu'au jour où rattrapé par une affaire de collaboration durant la guerre, Ulysse et sa mère vont en retraite dans une maison d'un village de la campagne bourguignonne.
Ulysse un peu rêveur essaye de grapiller un peu de temps libre pour se rapprocher de Marie la fille de l'auberge. Un dimanche en fin d'après-midi après ses cours donnés par son répétiteur, il court rejoindre les jeunes du village pour nager près du pont mais l'heure est tardive, la pluie a fait son apparition et Ulysse perd pied et se retrouve dans la rivière, c'est Cyrano qui va le repêcher et le requinquer avec des mets succulents.
Mais qui est donc ce grand gaillard un peu rustre qui cuisine divinement ? Cyrano vit un peu reclus et n'est pas apprécié au village, il y a 15 ans il était célèbre et possédait une auberge trois étoiles. Il va apprendre à cuisiner à Ulysse qui s'évade ainsi et prend énormément de plaisir. C'est qu'il est doué le gamin.
La suite à vous de la découvrir dans cet album que j'ai littéralement dévoré. Quelle merveille, quel délice ! Les dessins sont savoureux, ils donnent l'eau à la bouche, c'est de gastronomie qu'il est question mais aussi d'amitié, de choix de vie, de prise en main de son destin et de quête du bonheur.
Tous les ingrédients pour une petite pépite. Le dessin est somptueux, un graphisme coloré, lumineux , j'ai envie de dire gourmand.
Un sublime album à dévorer, euh à découvrir d'urgence.
Ma note : Immense coup de coeur ♥♥♥♥♥
https://nathavh49.blogspot.com/2024/07/ulysse-et-cyrano-servandorisoncristau.html
Quel délice ! J'ai plongé avec bonheur dans ce récit aussi beau que bon. S'il n'y a pas de réelles surprises dans l'histoire, cela reste un immense plaisir de suivre Ulysse et Cyrano. Brisant les codes que la société veut leur imposer, ils vont chercher à trouver du plaisir dans leur existence et renouer avec la volupté. Ne passez pas à côté de cette lecture savoureuse.
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