"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le milieu de la grande bourgeoisie où il grandit en ce début des années 50, la vie de Ulysse est toute tracée. Il reprendra l’entreprise familiale comme tous les hommes de sa lignée . Mais avant cela, il lui faut décrocher son bac, et afin que les ennuis judiciaires de son père n’entame pas sa concentration, il est mis au vert en Bourgogne pour mener à bien ses révisions. Mais il ignore qu’une rencontre inattendue, pourrait le faire dévier de sa trajectoire.
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J’ai eu un coup de cœur pour ce titre, et je ne peux que vous le recommander. Si vous aimez ce genre, foncez ! Et si vous n’aimez pas, foncez aussi, car celui-ci pourrait bien vous faire changer d’avis.
« In voluptate veritas », la vérité est dans le plaisir. Trois mots qui résume parfaitement cette douce histoire. Ils expliquent le conflit de loyauté douloureux auxquels est confronté Ulysse. Doit-il sacrifier son existence sur l’autel des exigences familiales ? Doit-il renoncer à son rêve pour satisfaire aux injonctions de son rang ? Et Cyrano, le cuisinier déchu, doit-il renoncer à sa passion par orgueil supposé? Et va-t-il retrouver l’envie dans le plaisir de la transmission ?
La confrontation de deux personnages qui finalement illustre la confrontation à laquelle chacun de nous peut être un jour soumis, et c’est peut-être pour ça que ce titre peut plaire aux plus grand nombre. Et puis il y a les dessins, avec ces visages, si expressifs, ces détails qui nous font remonter le temps et nous y immergent dans l’histoire. Il y a les couleurs, enfin, douces et automnales, des gris bleutés, des beiges, des ocres, autant de tonalités qui enveloppent cette lecture de douceur.
Roman d’apprentissage, récit initiatique, roman social et historique et aventure culinaire, ce livre est idéal pour vos derniers cadeaux et dans mon cas, un roman qui m’a donné envie de lire et découvrir plus de graphiques
Le jeune Ulysse Ducerf est le fils unique d’un riche industriel. Promis à des études d’excellence, Ulysse doit se préparer à reprendre un jour la direction des cimenteries familiales. Il travaille alors, avec application, afin d’obtenir son baccalauréat avec mention. Mais un jour, tout bascule : son père est accusé de collaboration avec les allemands durant l’Occupation. Sous la pression médiatique et pour échapper au scandale, Ulysse quitte Paris avec sa mère, se réfugiant dans une maison en Bourgogne.
Là-bas, il rencontre Cyrano, un ancien chef cuisinier vivant loin des regards après avoir tout abandonné. Cette rencontre marque le début d’une amitié, bouleversant leurs vies et les amenant à repenser leur avenir.
« Ce qui est dur, ce n’est pas de partir, c’est de vous laisser… »
Cette bande dessinée offre un récit initiatique empreint de sensibilité, où l’histoire familiale se mêle à l’amitié et à la gastronomie. Le récit aborde des thèmes universels tels que le choix de vie, la transmission des savoirs, la passion et la quête du bonheur. Elle explore aussi, à travers la relation de Cyrano et d’Ulysse, comment la passion peut jaillir là où on l’attend le moins.
C’est un album magnifique, tant par la profondeur de son récit que par la richesse de ses illustrations. Les dessins et la palette de couleurs nous plongent dans un univers attachant, aux personnages touchants.
J’ai eu un IMMENSE coup de cœur pour cette bande dessinée ! J’ai savouré avec bonheur ces 170 pages grand format autour du plaisir. De quel plaisir parle t on ? Du plus important, celui de faire ce que l’on aime !
Tout commence par un drame : Cyrano est un grand cuisinier qui, se sentant trahi et au bout du rouleau, va incendier son restaurant auquel il a consacré sa vie.
15 ans plus tard, il va croiser la route d’Ulysse, jeune rentier passant son bac, venu s’exiler à la campagne.
Autour de la cuisine, ils vont avoir un véritable coup de foudre amical, voire même filial.
Rajoutez à tous ces ingrédients, un scandale politique autour du père d’Ulysse, un amour naissant, de la (très) bonne bouffe, un concours de cuisine, des rancœurs, une trahison… et vous obtenez une petite merveille !
Les personnages sont vraiment très bien travaillés : Cyrano est truculent, haut en couleurs, avec ses humeurs mais tellement généreux. Ulysse, quant à lui, est plutôt obéissant, un peu timide avec une détermination et une espièglerie qui m’ont beaucoup plu.
J’ai adoré les illustrations qui représentent très bien l’atmosphère des années 1950. Une grande liberté est prise dans la structure des vignettes alternant entre classique et innovation. Du coup, chaque page est différente et on ne sait pas à l’avance à quoi s’attendre ! Cette surprise m’a généré beaucoup de plaisir de lecture.
C’est vraiment un très bel ouvrage, grand format. Mais le prix est en conséquence (34,90€).
Si les mots « Terrine de lapin », « Poulet aux écrevisses » ou « Perche meunière » vous mettent l’eau à la bouche et que vous aimez les belles histoires, je n’ai qu’un conseil : Foncez, c’est jubilatoire !
Une grosse bulle de bonheur, intelligente, gourmande et jubilatoire.
- Intelligente car elle pose les bonnes questions.
- Gourmande car le personnage central est la Cuisine
- Jubilatoire, car tendre et humoristique.
L’histoire
Les années 1950 en France – Ulysse, le fils des Cimenteries Ducerf, doit reprendre l’entreprise familiale après des études à Polytechnique.
Sauf que… Il n’est pas du tout passionné par les maths… Déjà, il lui faudra réussir son Bac et ce n’est gagné…
La mécanique bien huilée s’enraye encore quand il apparaît que l’entreprise aurait participé à l’effort de guerre allemand. Loin du bruit des accusations, Ulysse et sa mère s’installent en Bourgogne où Ulysse préparera son Bac avec un précepteur… Contre ses envies, mais gentiment, bien docilement….
Sauf que… Ulysse fait la connaissance de Cyrano. Ancien cuisinier étoilé, vivant presque en ermite après avoir incendié son restaurant. Un homme secret, bourru, colérique mais surtout tendre, passionné et généreux.
A priori, tout les oppose : l’âge, les personnalités, les parcours. Ulysse est un ado discret et docile, Cyrano crie et bouscule ce et ceux qui l’entoure.
C’est pourtant une belle alchimie qui s’installe entre eux deux autour des assiettes. Ulysse se sent heureux, comme jamais il ne l’a été, sous la formation d’un Cyrano, heureux aussi de retrouver les fourneaux et de faire partager son plaisir. Deux affectifs, deux tendres, deux passionnés.
Sauf que… Ulysse dissimule à ses parents ses escapades culinaires. Eux pensent qu’il révise dans sa chambre…
Il sait très bien qu’ils n’accepteront jamais cet avenir professionnel pour lui.
Que va-t-il se passer quand ils le découvriront ?
Les pages se tournent toutes seule, en même temps que les questions essentielles émergent du récit :
- L’importance de trouver SA voie, même si elle fait sortir du chemin tracé par la famille, de l’aisance assurée, de sa zone de confort…
- Quel prix faut-il payer pour s’épanouir ?
Ulysse sait qu’il va provoquer l’incompréhension, la colère de ses parents, leur tristesse en choisissant ce qui le rend heureux.
Essayer ou regretter ?
« Se retrouvant sur son lit de mort, elle se dit que de ne point vivre, elle avait eu bien tort ! »
Les personnages sont très attachants, bien plus complexes qu’il n’y parait.
Une analyse psychologique bien fouillée et particulièrement crédible.
J’ai beaucoup aimé les personnages d’Ulysse, de Cyrano, (jubilatoire), mais aussi ceux de « second plan ». Ils apportent le recul et la sagesse face à la passion de nos deux complices. Les bons conseils aussi, comme la patronne du restau de Cyrano qui comprend qu’il faut parler au père d’Ulysse même si celui-ci ne veut rien entendre : « Si tu veux convaincre un homme, passe par sa femme »
Cette BD est une énorme bulle de bonheur, car elle démontre avec brio LE PLAISIR DE LA CUISINE. Celui qui se donne dans ce qu’il prépare avec des bons produits, et celui qui la savoure. Partage et communion.
« Le plaisir ! Si y en a point en cuisine, y en aura point dans l’assiette. »
« Quelle émotion, qu’est ce que tu vas mettre de toi, Ulysse Darcy, dans ton assiette ? »
Même si la BD n’occulte pas, avec l’exemple de Cyrano, la somme de sacrifices que représente la cuisine-passion. Et certains l’ont chèrement payée !
LA CUISINE TOUT SIMPLEMENT, celle qui apporte le bonheur sans considération de « nouvelle cuisine » ou de cuisine étoilée, celle qui serait la cuisine noble, et la cuisine du terroir ou des simples restaurants où on apprécie de bien manger, mais qui serait une cuisine de seconde zone.
Seul curseur : le plaisir !
« In voluptate veritas !
Dans le plaisir de la vérité… »
Quelques mots à propos du graphisme de Stéphane Servain. Ce n’est pas le graphisme que je préfère habituellement, mais il accompagne admirablement bien le récit. Les expressions, les attitudes sont très expressives, les paysages, les couleurs particulièrement travaillées.
Quand j’aurai un coup de blues, je relirai Ulysse et Cyrano.
Privilège qui revenait uniquement à Gaston Lagaffe et qu’il partage désormais avec Ulysse et Cyrano.
Bravo à ce trio talentueux !
J’attends avec impatience votre prochaine publication, mais attention, vous avez mis la barre très haute !
Un immense merci aux Éditions Casterman !
https://commelaplume.blogspot.com/
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