"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Frédéric Haltier travaille dans l'univers schizophrène de la télé réalité.
Version trash. Argent, sexe, drogue, cynisme... Mais ce jeune homme moderne entretient également une passion secrète pour les rassemblements hooligans, leur violence et leur sauvagerie. Tout irait pour le mieux dans cette existence soigneusement compartimentée si Haltier n'avait la malencontreuse idée de mélanger travail et plaisir.
Livre aux vérités dérangeantes ... C'est la 1ère fois que je me trouve dans la situation de dire si oui ou non j'ai aimé le livre ...
En fin de lecture, je me suis dit mais c'est absurde !! Et pourtant ... (encore une fois) je reste sur ma colère mais cette fois je pense que c'est volontaire de la part de l'auteur ... le langage, l'attitude du personnage y sont pour quelque chose. Cet homme, ô combien abominable, ne peut laisser aucun d'entre nous indifférent ...
Je tiens à préciser aussi qu'il ne s'agit absolument pas (selon moi ^^) d'un thriller !! Mais bel et bien d'un roman noir ... on ne peut plus noir !! ;)
"Nous avons su remplacer les notions de Bien et de Mal par celle du Plaisir et du Déplaisir. L’Enfer et la Paradis ont été inversés."
Auteur de roman noir, Joseph Incardona annonce la couleur : "Je suis le fruit de mon époque. Je sais trop bien que tout est déjà parti en couille. Je suis là pour accélérer la chute."
Pénétrons dans les entrailles de ce monde aux valeurs inversées, qui comme la messe médiatique de 20h, nous jette sa vulgarité au visage. Et c’est à coup de bite, de Porsche, de baise, de fric que l’auteur décrit sa vie vide de sens posant lucidement ce constat désespéré : "Je ne me suffis pas à moi-même."
Comme les accrocs aux jeux vidéos violents, les passionnés de voitures sur écran plasma, les connectés au monde électronique et social, cet homme postmoderne recherche encore le sens, le danger, la vie dans des valeurs tribales, celles des hooligans footeux. "Non tu n’es pas foutu tant qu’il y aura la meute. Le groupe, l’impunité du groupe te rend fort, guerrier, animal, loin des hypocrisies du bureau, des frustrations du quotidien où la peur règne. La peur de perdre : sa femme, ses enfants, son emploi, ses privilèges, son statut, sa dignité. Ce monde qu’il juge "femelle"."
Bravo à l’écrivain et à l’éditeur : L’écriture, le style, le vocabulaire sont à la hauteur de l’objectif : Accélérer la chute de l’Occident, révéler la vérité sur ce monde femelle et trouillard où les révolutionnaires demandent au Pouvoir la permission de défiler et le Peuple de s’esbaudir de leur courage.
Honte à l’écrivain et à l’éditeur : La littérature doit emporter l’homme au-delà des ses besoins reptiliens. Platon constate que l’envie de pisser prime sur la pensée. L’allégorie de la caverne ne devient pas pour autant une Idée de partouze.
L’homme ne se suffit pas à lui-même car il n’est pas la mesure du monde.
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