On aime, on vous fait gagner les pépites littéraires sélectionnées par la librairie Gwalarn
C’est le moment de retourner chez le libraire ! Pendant de longues semaines, la situation sanitaire nous a toutes et tous empêchés de nous rendre dans ces lieux qui nous tiennent tant à cœur. Alors que le déconfinement progressif se concrétise...
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Cette histoire de sainte ne pourrait être qualifiée d’hagiographie ! Car elle ne répond pas aux recommandations officielles : une femme qui guérit en faisant don de son corps, cela n’est pas convenable. Et en haut lieu on est très contrarié par l’histoire qui risque de créer des remous sur la foule des ouailles catholiques. C’est là que l’on assiste médusé à une chasse à la femme, perpétrée par deux tueurs qui non seulement n’en sont pas à leur premier contrat, mais font preuve d’une opiniâtreté obsessionnelle. Ils ne sont pas les seuls impliqués dans la traque, et c’est une course poursuite entre la presse et la mafia …
Autant dire que malgré les côtés sombres de l’histoire, le sujet est un fabuleux prétexte à mettre en avant les aberrations du système, et le résultat est un roman hilarant, aussi irrévérencieux que malin.
L’écriture joue sur des registres aussi divers qu’incompatibles en théorie :
"Le classique Dasein d’Heidegger : parmi toutes les possibilités, on reste attaché à ce qui est tangible. En perpétuelle transition entre le passé et l'avenir. Une fois que t'as compris ça, t'as plus à t'inquiéter de rien.
–Ben, en attendant, l'homme de loin que je suis va aller chercher des bières et des clopes. Ras le cul, putain."
J’ai énormément apprécié ce roman, très différents de deux précédents de l’auteur, capable de nous procurer un grand plaisir de lecture dans des registres bien différents .
224 pages Finitude 5 janvier 2024
SAUNA, SEXE et SOTTISE humaine.
Une illustration détonante (c'est du Incardona) de la bêtise humaine.
Incardona nous montre des compétiteurs qui ont perdu tout discernement, des médias à l'éthique et aux méthodes contestables et une masse de spectateurs dont la stupidité laisse pantois.
Roman inspiré par une histoire vraie, un drame, qui a entrainé la fin de cette compétition éphémère et vaine.
Stella, une jeune prostituée itinérante possède un don miraculeux de guérison. En soignant ses clients par des rapports sexuels, elle attire l'attention du Vatican, déconcerté par ses méthodes non conventionnelles. L'Église, incapable de concilier sa sainteté avec la prostitution, décide de la faire éliminer.
Deux tueurs à gages, un journaliste ambitieux et un prêtre ex-militaire nommé James Brown, convergent autour de Stella.
Ce road movie aux personnages excentriques et à l'humour noir rappelle l'univers cinématographique de Tarantino.
L’auteur dresse un tableau décalé de l'Amérique profonde, mêlant satire religieuse et critique sociale, tout en maintenant un rythme effréné et un style empreint d'irrévérence et de fraîcheur.
Lecture agréable.
Les miracles ne sont pas monnaie courante, on peut même dire qu'il y a une sérieuse pénurie. Les apparitions mariales, à Lourdes ou Fatima, commencent à dater. Les bergers et bergères du XXIe siècle semblent moins enclins à voir la Vierge que leurs aïeux. Ce qu'il faudrait à l'église catholique pour booster la foi, c'est une sainte américaine, une sainte bien de son époque. Quand le pape entend parler de la jeune Stella qui guérit malades et paralytiques, c'est du pain béni pour assurer la promo. Sauf que Stella est prostituée, sauf que Stella guérit non pas par ses prières ou par imposition des mains mais plutôt en position horizontale, dans son camping-car. Avec elle, le péché de chair se transforme en message divin. Ça ne colle pas avec le dogme. Hors de question que cela s'ébruite. le Saint Siège lâche ses fauves pour faire disparaitre l'anti-vierge.
Il ne suffit pas d'une bonne idée de départ pour faire un bon roman. Il faut aussi du talent. Et c'est le cas ici. Joseph Incardona déroule le fil de son pitch et nous entraine dans une histoire rocambolesque peuplée de personnages improbables qu'il dessine avec un mélange d'humour grinçant et de tendresse.
J'ai pensé à la satire du « Jésus-Christ président » de Luke Rhinehart, aux freaks du « Body » de Harry Crews, aux héros qui n'en sont pas dans « Pottsville » de Jim Thompson. J'ai pensé à cette littérature américaine que j'aime tant, en essayant de garder à l'esprit que c'était du suisse (le narrateur omniscient était là pour me le rappeler).
Un mélange détonnant de bouffonnerie et de subtilité qui accouche d'une farce féroce où le plus putassier n'est bien évidemment pas celle que l'on croit.
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