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K. Benek (1905-1985) est né à Lodz (Pologne), et commence à écrire dans les années 1930 des nouvelles, des portraits et des reportages pour la presse. A cette époque il s'appelle encore Binem Kac. Il décide, pour se faire un nom, de prendre son prénom, Binem - Benek façon polonaise - et pour prénom l'initiale de son patronyme Kac (Katz). K. Benek entend ainsi se distinguer de ses frères Ziche, acteur de théâtre, et Pinhas, humoriste qui collabore notamment aux grands journaux yiddishs de Pologne du début du XXème siècle, Haynt et Moment.
Il leur emboîte le pas à Varsovie où la famille s'est réfugiée avec la cour du rabbin d'Otvosk, bourgade où son père Mendel était venu de Lodz officier à la synagogue. Le jeune Binem place ses premiers écrits dans des publications yiddishs et se risque même à en envoyer un au célèbre Forverts de New York. Celui-ci non seulement le publie, mais lui adresse un billet de cinq dollars : sa première pige.
Stimulé par ces premiers succès journalistiques, Benek se sent pousser des ailes. Il part à l'étranger : la Belgique puis la France. Mais la réalité s'avère plus prosaïque. Le jeune immigré multiplie les petits métiers : dans une usine de moteurs, au tri postal, chez un maroquinier - et au théâtre où il joue les figurants.
Mais il ne lâche pas la plume, et parvient à placer reportages, portraits et autres récits dans des publications yiddishs de Paris, Cracovie, New York. Il les réunit dans un recueil sous le titre Parizer Abat-jour, jeu de mot avec « Un Bonjour de Paris », qui paraît à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci, pendant laquelle il se retrouve déporté dans un camp de travail en Allemagne, lui inspire un ''roman des années de guerre'':
Di Broyne Meslesn (''La Peste brune''). A la Libération, il reprend ses collaborations à des journaux de langue yiddish de France. Du nouvel État juif aussi, auquel il consacre un reportage : ''Isroel, ounzer Land'' (''Israël, notre pays''). Il rassemble à nouveau ses articles dans des recueils : Ounter di Parizer Himlen (''Sous le ciel de Paris''), puis Di Yidn foun Nekhtn...in foun Aïernekhtn (''Les Juifs d'hier...et d'avant-hier'').
Tous mettent en scène le petit monde juif de Paris. K. Benek y campe dans de savoureux portraits ses personnages hauts en couleurs, les esquisse d'un trait léger ou les brosse par petites touches avec un sens du détail pris sur le vif. Il les caresse du regard et les scrute avec bienveillance. Cette finesse d'observation témoigne d'une proximité chaleureuse, d'une connivence tacite avec ces petites gens du Pletzl. Dans cette fraternelle empathie à l'égard de ces immigrés juifs, l'émotion affleure. Mais la pudeur et la sensibilité restent de mise pour évoquer leurs drames et leurs peines, leurs rires et leurs larmes. Avec maîtrise et justesse de ton, le style enlevé se colore d'une ironie souriante où la dérision ne se départit pas d'une profonde tendresse. Il traduit ainsi un regard lucide empreint d'humanité pour transmettre l'héritage du petit monde yiddish du Pletzl de Paris.
Cette parution ouvre la porte à la publication des autres ouvrages de K. Benek, devenus introuvables.
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