"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Soeur Anne ne s'est jamais véritablement adaptée à la vie en communauté au sein du couvent où elle vit pourtant depuis vingt ans. Lorsque Mère supérieure la charge du patronage de Jeanne, une jeune postulante, se réveillent en elle des sentiments et des questions que la règle conventuelle lui avait fait oublier.
Bientôt, la relation entre les deux femmes dépasse le cadre de la formation. Jeanne est une bouffée d'air frais pour les religieuses. Mais elle bouleverse l'existence de Soeur Anne qui, à ses côtés, aperçoit la possibilité de ressaisir le sens de sa vocation et de se retrouver elle-même.
Quelle place reste-t-il pour l'affection et pour l'humanité quand entrer dans les ordres exige de se défaire de soi-même et de s'abandonner à Dieu ? Comment la communauté peut-elle comprendre que la délivrance de Soeur Anne, pour qui la foi ne suffit plus, repose entièrement sur sa relation avec Jeanne ?
Dans un style limpide et poétique, ce premier roman qui renverse la structure classique du récit d'initiation peint avec clarté et pudeur la confusion des sentiments.
RL, Prix Premières paroles 2022, premier roman
découverte de la vie conventuelle avec ses règles très strictes
comment deux femmes dont le rapport à la foi est aussi différent peuvent se rejoindre
connaissance de soi
expérience mystique
une vie de recueillement à la fois attirant et répulsif
confusion des sentiments, vocation, sacerdoce, sacrifice,
incompréhension de la famille d'Axelle (frère Jean, père malade
Soeur Anne ne se sent pas à sa place dans le couvent, plus de vie privée, plus d'intimité (lettres volées)
Un jour viendra – Giulia Caminito – Gallmeister
Bakhita de Véronique Olmi
Retrouve la foi (la joie de vivre ?) grâce à Jeanne, se sacrifie pour que Jeanne, faite pour être l'épouse de Dieu, accomplisse ses vœux
Besoin d'amour d'Anne qu'il émane de Dieu ou de Jeanne
Les autres sœurs prennent Anne pour une folle
Les Filles de la Charité et de la Pauvreté, ordre fondé en 1658
Jeanne devient Sour Marie-Blandine, à la fin du roman, Jeanne croit reconnaître Anne, tenant la main d'une petite fille, dans une boulangerie
Anne s'est-elle suicidée ?
« Mourir au monde » - quel joli titre emprunté à la théologie ! - , c'est en quelque sorte renoncer à la vie matérielle pour se donner à Dieu.
Sœur Anne, les « yeux bleus et tristes », traverse une crise profonde l'amenant à remettre en cause les engagements pris, vingt ans plus tôt à son entrée au couvent, et à sombrer dans la dépression.
Pour l'arracher à sa prostration, la Mère supérieure lui confie la formation des nouvelles arrivées. Lorsque Jeanne, à peine sortie de l'adolescence, serre la main d'Anne, c'est la révélation... Jeanne est le miroir dans lequel Anne retrouve celle qu'elle a été. Par la grâce de la jeune postulante, Sœur Anne se souvient du « frisson de la foi » qui l'a abandonné, de sa famille qu'elle a quittée pour fuir un mal-être que l'amour de Dieu n'a pu guérir. Comme si la religion n'était qu'un leurre, comme si nous, pauvres humains, n'étions que des solitudes confrontées à notre petitesse et à notre peur du monde.
Comment deux femmes dont le rapport à la croyance - l'une doute, souffre et vit dans l'idée qu'elle se sacrifie, l'autre vit son engagement dans la joie et la paix intérieure - est aussi différent peuvent-elles se trouver avec autant d'évidence ?
C'est le propos de ce magnifique premier roman tout en nuances, empreint de poésie et de spiritualité qui, au-delà de la description minutieuse des rites régissant l'existence monacale, à la fois attirante pour la quiétude qu'elle exige et répulsive parce qu'elle nie toute intimité, et du dévouement énigmatique des sœurs à Dieu, fait le récit d'un coup de foudre entre deux femmes, réunies dans leur ferveur pour la musique, seule entorse à la monotonie des jours consacrés à la méditation.
Claire Conruyt nous rappelle que seul compte l'amour qu'il soit de Dieu ou d'un être humain.
« Mourir au monde » fait partie de la sélection du Prix premières paroles 2022.
EXTRAITS
La vie religieuse sonne une fin. C'est mourir au monde. Il y a ensuite une renaissance. Vous vivrez, mue par un amour rédempteur. Vous accepterez d'être détruite en vue d'être créée à nouveau.
Pour Jeanne, la vie est une série de moments dont l'intensité ne varie guère. La religieuse, elle, vit dans l'attente d'une épreuve.
Mais elle n'avait jamais connu le bonheur en Dieu dont toutes parlent avec hébétude ou orgueil.
La vie religieuse est une tempête. […] La paix vient avec le temps mais ne s'acquiert jamais vraiment tout à fait.
Il faut apprendre à vivre pour quelqu'un d'autre que pour vous mêmes. C'est dans ce silence, dans cette solitude, que le Christ vous rejoint.
Ça fait longtemps que je ne t'attends plus, Axelle. Ma grande sœur est morte au moment où elle s'est crue sainte. Ce n'est pas parce que tu sacrifies tout que tu l'es, sainte. Tu confonds souffrance et résilience. […] Par orgueil, tu as décidé de vivre dans la douleur.
Tu t'es tellement détruite que tu adores te faire mal parce que c'est ce qui te prouve que tu vis encore.
L'orgueil de toujours croire qu'on a quelque chose de plus beau à dire que le soleil qui se couche.
Il y a votre cœur, et il y a Dieu.
Qui aurait pu croire que derrière ce beau visage se cachait une peur du monde ?
En obéissant, vous existez.
Votre élan peut se dissoudre dans le sable de l'habitude (lettre de Soeur Anne à Soeur Jeanne).
Je l'aime d'un amour qui ne se nomme pas.
Vous avez répondu à un appel et, aujourd'hui, vous ne l'entendez plus.
La miséricorde des hommes n'est pas celle de Dieu. Les religieuses n'oublieraient pas.
Le Christ n'aime rien tant que les âmes échouées qui le cherchent. C'est leur foi, leur toute petite foi cabossée, qu'Il affectionne.
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-mourir-au-monde-claire-conruyt-plon/
Mourir au monde de Claire Conruyt
Soeur Anne ne s 'est jamais vraiment adaptée à la vie en communauté au sein du couvent où elle vit pourtant depuis 20 ans. Lorsque Mère supérieure, la charge du patronage de Jeanne, une jeune postulante, se réveillent en elle des sentiments et des questions que la règle conventuelle lui avait fait oublier. Ces quelques lignes de la quatrième page de couverture du roman de Claire Conruyt , Mourir au Monde a attiré mon attention dans ma petite bibliothèque de campagne.
C'est une forme de curiosité que j'ai souhaité satisfaire en m’immisçant dans ce dialogue entre Sœur Anne et Jeanne, car j'ai connu par l'intermédiaire de ma tante religieuse au Carmel ce que l'on peut vivre et ressentir, par procuration bien sur, de cette vie faite de prières, de travail, de silence et d'une hiérarchie, l'on dit bien Mère supérieure, respectueuse de l'ordre, que l'on peut en oublier une certaine humanité envers ses sœurs.
Mourir au Monde, cela veut dire se couper de tout : sa vie d'avant, ses relations, sa famille, pour entrer dans les ordres et revêtir l'habit de l 'épouse du Christ: « une robe noire, jusqu'aux chevilles couvertes d'un collant ; un col blanc, strict ; une cape qui drape ses épaules, des chaussures à lacets qui, à force d'être cirées, pèlent légèrement sur les côtés. » C'est aussi, la notion de dénuement, « une chambre modeste, un tabouret rangé sous un bureau qui craque, une armoire, une table de nuit sur laquelle repose un bréviaire et une bible un lit fait au carré. » En lisant ces phrases je me retrouvais enfant devant ma tante, hormis le fait que jamais je n'ai eu le droit d'entrer dans sa cellule, sa chambre. Le mot cellule qu'elle employait démontrait bien aussi le fait de cette idée de mourir au Monde, recluse.
Dans toute institution religieuse ou militaire, le chef est reconnu. Ici c'est la Mère supérieure qui
dans certaines congrégations est désignée par un grade militaire jusqu'à général. « Mère supérieure aimait Sœur Anne plus qu'aucune autre de ses religieuses. De cinq ans son aînée elle avait adopté l'habit maternel pour la consoler et la guider. Cela ne l'empêchait jamais d'être sévère. Ma Sœur, vous êtes en âge de vous occuper de celles qui entrent dans la vie conventuelle. Que vous ayez peur est naturel. Le contraire m'aurait d'ailleurs embarrassée. Jeanne a besoin de vous. »
Bientôt la relation entre les deux femmes Sœur Anne et Jeanne va dépasser le cadre de la formation. « Jeanne est une bouffée d'air frais pour les religieuses. Elle bouleverse l'existence de Sœur Anne qui va ressaisir le sens de sa vocation et se retrouver elle-même. »
En effet Sœur Anne est dans le doute, fait-elle tout ce qu'il faut pour être une épouse du Christ. Cette interrogation sur sa foi fut aussi vécue un moment par Sainte-Thérèse de Lisieux. Dans ces moments Sœur Anne revient sur sa vie d'avant, son entrée dans les ordres incomprise par sa famille, la mort de son père annoncé brutalement pas la mère supérieure . Cette remise en question est d'autant plus vive qu'elle voit dans Jeanne, Sœur Marie-Blandine, une vocation pleine, rayonnante, au point d'en être « Troublée par sa vigueur triomphante au milieu de nulle part, à l'ombre du monde ; le frisson de la foi »
Dans cette communauté, l'humain prend toute sa place, lorsque des sentiments peuvent naître entre deux êtres. C'est ce que démontre Claire Conruyt dans Mourir au Monde. Une vie dans un communauté n'est pas celle d'un long fleuve tranquille. La mesquinerie, les murmures, les rumeurs, les ragots se font jour. « Sœur Anne ayant développé un attachement trop fort pour Jeanne. » Malgré que l'on ne sait rien, l'on subodore, et comme la règle édicte que l'on ne doit pas être trop proche,
la calomnie la médisance se fait jour, d'autant plus que l'on intercepte des lettres entre ses deux sœurs et que l'on les remets à la Sœur Supérieure. Quel place reste-t-il pour l'affection et l'humanité quand entrer dans les ordres exige de se défaire de soi-même pour s'abandonner à Dieu ? Comment la communauté peut-elle comprendre la délivrance de Sœur Anne pour qui la foi ne suffit plus, repose entièrement sur la relation avec Jeanne.
« Je vais partir Jeanne. Je souris en disant cela car il n'y a rien qui me rende plus heureuse que de renoncer à vous et de vous laisser en paix , dit Sœur Anne, avant que la mauvaise foi des langues de la communauté ne trahissent leurs véritables sentiments ou qu'une idiote corrompe leur attachement. »
Chaque soir, Jeanne constate que Sœur Anne n'est pas partie, elle est là tout prêt. « Elle est malade c'est tout. Mère Supérieur lui a dit : Il faut qu'elle se repose. » Le silence s'impose, seule une correspondance subsiste même lorsque Sœur Anne sera partie effectivement. La dernière lettre que vous lirez avec émotion sera celle de Sœur Anne à Jeanne. Elle pose cette question : « A quoi ressemble une lettre d'amour ? » Vous le saurez en lisant Mourir au Monde de Claire Conruyt qui a décrit si bien la confusion des sentiments dans cet univers clos, qui malgré tout reste imprégné de silence, de calme et de prières. Bien à vous.
Ce roman, superbement écrit, au style poétique et intime, nous donne à voir l'envers du décor d'une religieuse qui doute et d'une postulante. C'est une histoire d'une grande humanité qui nous est livrée avec tendresse et compassion. Une histoire d'amour, d'amitié absolue entre ces deux êtres fragiles et forts à la fois. Absolu qu'elles recherchent et que sœur Anne peine tant à retrouver. Une quête de sens, de liens, une chorégraphie qui lie toute une communauté aux règles strictes. Des notions nombreuses et touchantes sont analysées, décryptées, telles que le regret, le don de soi, le doute, la détresse, la foi, l'abandon, l'importance des détails, de la vie dans sa routine toute simple et rassurante - ou étouffante ? -, de la nature, des signes que l'on cherche éperdument à interpréter ou que la lassitude empêche de remarquer.
Que faire, que devenir, si Dieu, auquel on s'est consacrée, n'est plus le pivot de votre existence ?
C'est à travers les certitudes limpides d'une âme jumelle et candide qu' elle trouvera ses réponses.
Il faut mourir pour renaître…
Le récit éblouissant d'une remontée vers la lumière.
Au premier abord, la lecture de ce roman court ne m'attirait pas vraiment. Je me souviens avoir lu et beaucoup aimé un autre livre sur le même thème : Lucie ou la vocation de Maelle Guillaud.
Finalement, j'ai très bien fait d'ouvrir ce livre. En effet, l'histoire que nous conte l'auteure est très touchante. Et c'est au fil des pages que l'on apprivoise petit à petit le personnage de sœur Anne. Son parcours et son engagement auprès de Dieu mais aussi la vie qu'elle mène au couvent, ses interrogations, ses doutes et sa difficulté de se couper du monde, de sa famille et particulièrement avec son frère.
J'ai trouvé ce texte très beau, émouvant et à la fois lumineux. Il y a une sensation de sérénité et d'apaisement à le lire comme si j'étais moi aussi assise dans ce couvent, à l'écoute des émois de sœur Anne.
La rencontre avec la postulante Jeanne est l'intrigue majeure du récit, donnant du souffle et de la profondeur au personnage de sœur Anne.
On piétine, on attend avec impatience l'explosion, le rebondissement, la surprise de cette rencontre entre les deux femmes que l'on aura à la fin du livre.
J'ai été très sensible à la relation fraternelle d'Anne et de son frère ainsi qu'avec ses parents. C'est ce qui m'a le plus touchée dans ce récit. Cet amour familial et de sang qu'ils s'efforcent tous de réfréner mais qui est indestructible même face à Dieu.
Je suis heureuse de l'avoir découvert, c'est un beau texte original et écrit avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Le personnage de sœur Anne est bouleversant et que vous dire de la chute du livre ! Surprenante et très réussie
Un moment de plénitude en le lisant. Une parenthèse qui fait du bien pendant quelques jours.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2021/09/mourir-au-monde.html
Pour dire vrai, à la lecture de la quatrième de couverture, ce roman n'avait strictement rien pour me convaincre au sujet complètement inintéressant. Puis, je me suis lancé dans les premières pages, et je me suis laissé envahir par le silence au doux fond de violoncelle dans ce couvent à la rencontre de Soeur Anne et de Jeanne.
Soeur Anne est entrée au couvent il y a plus de vingt ans, mais elle ne se sent pas à sa place, des questions par centaines lui trottent dans la tête. La Mère supérieur lui propose donc de s'occuper d'une nouvelle vue, Jeanne. Mais est-ce vraiment le bon choix fait par la Mère supérieur ? Chapoter une petite nouvelle ne va t-il pas réveiller de nouvelles questions ? de nouveaux sentiments ?
A travers les pages, on suit la rencontre en Jeanne et Soeur Anne, son apprentissage, le lien et les sentiments naissant entre les deux femmes. Le récit est rythmé par des flash-back de l'ancienne vie de Soeur Anne, quand celle-ci était enfant et s'appelait encore Axelle. Ou encore, à des rencontres avec son frère et quand la Mère supérieur l'avait envoyé en Espagne.
Claire Conruyt révèle un regard sur l'amour en huis clos au sein d'un couvent entre deux jeunes religieuses. Une rencontre qui va tout remettre en cause pour Soeur Anne, qui se retrouve troublée par l'arrivée de cette jeune recrue. Claire Conruyt dévoile, démêler avec une plume douce, poétique, fluide les sentiments confus des Soeurs.
Un premier roman tout en subtilité, en douceur, au sujet complètement inattendu. Comme quoi, il ne faut jamais se fier au quatrième de couverture et toujours laisser un chance a un roman ! Bienvenue au couvent !
Soeur Anne vit au couvent depuis 20 ans mais traverse une crise qui éprouve profondément sa foi.
La mère supérieure lui confie Jeanne, une jeune postulante solaire avec qui elle se lie d’une amitié profonde.
Un très beau roman, très sensible et délicat aux personnages attachants.
A lire sur un banc au clair de lune.
Axelle est religieuse. Elle se souvient de cette jeune fille de 20 ans, seule sur un quai de gare, sa valise à la main. Elle est entrée au couvent, elle est devenue Sœur Anne. Et Axelle, doucement, s’est effacée. Elle a disparu, sous l’incompréhension du frère tant aimé, la culpabilité du père adoré et la froideur de la mère dépassée… Quand Jeanne arrive au couvent, comme novice, Sœur Anne est remplie de doutes. Que vont-elles apporter l’une à l’autre ? Marcheront-elles sur le même chemin, vers l’amour de Dieu ?
Le premier roman de Claire Conruyt est une réussite. Court, concis, poétique, il se lit en s’imprégnant de l’atmosphère silencieuse et calme d’un lieu de prières.
C’est sur les questions de vocation, de foi, d’appel que l’auteur nous entraîne. Axelle a fait le choix, à 20 ans, de se couper du monde, de mettre un couvent entre elle et l’extérieur. De nombreuses années plus tard, elle ne sait plus si sa place est ici, entre ces murs, au milieu d’une communauté qui ne l’attire plus.
L’arrivée d’une jeune novice, Jeanne, amplifie ses doutes. Son innocence, sa certitude, le sourire qui ne disparaît jamais de son visage… Tout ça ébranle Sœur Anne. De leur amitié profonde naîtra l’étincelle qu’elle attendait. L’obscurité disparaît et elle peut alors prendre la décision qui s’impose…
Une très belle écriture, tout en introspection, en poésie, en douceur. Des mots qui résonnent et qui touchent. Mourir au monde est un cri du cœur, mais aussi du corps, d’une femme qui se croyait disparue. Et qui va redécouvrir la lumière…
Merci à NetGalley et aux Éditions Plon pour leur confiance.
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