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La vie d'une Bretonne, à la fois ordinaire et extraordinaire
" Papa partait à Terre-Neuve au mois de mars. Il revenait vers le mois de septembre, parfois octobre. Quand je voyais son coffre, à l'entrée de ma chambre, ah ça sentait pas bon, ça voulait dire qu'il allait partir. Ma soeur Simone lui avait dit une fois : "J'veux pas que tu partes." Mais il avait dit : "Ben faut bien que je parte, faut bien que j'aille gagner notre pain." "Oh mais on mangera des craquelins", qu'elle lui avait dit... "
Alissa Wenz retrace l'histoire de sa grand-mère Lucienne, fille de marin et femme d'aviateur, née en 1928 à Plouër-sur-Rance, entre Dinan et Saint-Malo. À travers les souvenirs de celle que l'on surnomme " Lulu ", elle nous plonge dans la vie d'un village de Bretagne au 20e siècle. La trajectoire de Lulu se fait le miroir des préoccupations rurales des années 1930, de la vie des femmes et filles de Terre-Neuvas, des inquiétudes de la Seconde Guerre mondiale en zone occupée, de l'après-guerre et de ses difficultés économiques.
Le récit nous invite à suivre un parcours profondément ancré dans son époque, cette époque qui destinait les jeunes filles à devenir des épouses et des mères. Un parcours modeste, mais emblématique d'une génération de femmes. Un parcours ordinaire et extraordinaire à la fois.
C’est grâce à une amie des livres que j’ai eu connaissance de ce petit ouvrage d’Alissa Wens "Lulu, fille de marin" pourtant publié en 2019. Il m’a suffi de constater qu’il s’agissait de l’histoire de sa grand-mère Bretonne pour qu’aussitôt l’envie de le lire se fasse sentir. La Bretagne, les marins, tout pour me plaire…
La collection, dans laquelle est parue cette histoire de Lulu porte un très joli titre : "une vie, une voix" et raconte "des vies ordinaires, des voix singulières… Ces récits sont réels. Ces histoires sont la nôtre" et oui, c’est tout à fait ça. Alors bien sûr je ne suis pas là pour vous parler de moi mais de Lulu et de ce qu’en a écrit sa petite-fille Alissa. Et pourtant, cette grand-mère, ressemble tellement à ma mère. Certes elle n’habitait pas au bord de la mer mais dans cette zone entre l’Armor et l’Argoat, certes elle n’était pas fille de marin, mais d’un ouvrier de l’Arsenal de Brest, mais elle aussi "rêvait dans", cette expression typique qui, comme l’écrit si joliment l’auteure, laisse à penser que "le rêve [était] un pays, un territoire à visiter." Elle aussi "était vite rendue" quelque part et souvent se cassait "la margoulette".
Je suis restée sous le charme de l’écriture d’Alissa Wenz, découverte l’an dernier à travers son roman "L’homme sans fil". Certes le récit n’a rien à voir mais de la même façon j’ai aimé la vivacité, la délicatesse, les mots posés là au bon endroit, qui transmettent à merveille l’amour de l’auteure pour sa grand-mère mais aussi la vie de cette femme, petite fille qui attend son père, parti à Terre-Neuve pêcher la morue. Adolescente pendant la guerre, puis jeune femme, jeune mariée qui attendra aussi son mari, aviateur. Tout est racontée dans une langue qui sautille, qui va et vient au gré des souvenirs de Lulu.
Surtout ne pas tout vous raconter de cette vie, vous laisser la découvrir comme je l’ai fait, vous laisser arpenter les rues de son village, vivre ses coutumes, écouter ses potins.
J’ai adoré cette histoire. Elle est aussi la mienne.
https://memo-emoi.fr
En 2022 j’ai lu le premier roman d’Alissa Wenz dans le cadre du Prix Orange du Livre. J’avais beaucoup aimé « L’Homme sans fil ». C’est donc avec joie que j’ai accueilli cette masse critique de Babelio. Je découvre par la même occasion cette collection, « Une vie, une voix » des ateliers Henry Dougier. Ce sont récits personnels racontant des vies ordinaires, des métiers, une France passée, « notre mémoire commune ».
Dans ce petit livre de 107 pages paru en 2019, Alissa Wenz rend hommage à sa grand-mère Bretonne, née à la fin des années 1920. Tantôt elle raconte, tantôt elle pose des questions à sa grand-mère et rapporte leurs dialogues. Lucienne dite Lulu s’exprime simplement. Parfois on entend un accent ou du patois dans ses phrases. Elle raconte par bribes son enfance, sa famille, son père marin, son mariage mais aussi la condition féminine, la vie à la campagne, la guerre, l’occupation allemande. On voit une femme évoluer à travers le XXe siècle. Elle fait partie d’une génération qui a eu peu de droits et destinée à être des épouses et des mères, laissant de côté leurs rêves. On sent aussi de la nostalgie et quelques regrets de la part de Lucienne.
Alissa Wenz termine le livre en disant ce qu’elle sait de sa grand-mère, un portrait touchant qu’elle conclut par cette phrase :
« Je sais de ma grand-mère qu’elle m’aime, et que je l’aime. »
Ce témoignage permet de garder une trace d’une époque et c’est en cela que cette collection est un élément patrimonial intéressant. C’est aussi une belle leçon de vie que Lulu transmet avec tendresse à Alissa.
Je remercie Babelio et les ateliers Henry Dougier pour cette lecture
Alissa Wenz rend un très bel hommage à sa grand-mère dans son livre et quel petit bonheur de lire (« écouter ») Lulu se raconter, raconter ce qu’elle a vécu, raconter ses rêves et espoirs, raconter son histoire. Alissa rend visite à sa grand-mère, Lucienne, Lulu dans sa maison en Bretagne et Lulu raconte. Elle parle, elle évoque, elle se livre et c’est beau à lire car c’est la mémoire d’une aînée et quoi de plus important que ça. Lulu parle de son enfance dans les années 30, une enfance rythmée par son père marin avec ses départs et ses retours si attendus. Puis vient la deuxième guerre mondiale avec l’Occupation, le rationnement, les bombes. Lulu livre cette vie difficile à la campagne. Puis vient la Libération qu’ils apprendront quelques jours plus tard étant éloignés de la grande ville (et oui, les moyens de communication n’étaient pas les mêmes!). Lucienne a travaillé un peu à la mairie et elle a été aux premières loges lors du droit de vote des femmes. Elle a aimé cet avancé historique! Puis Lulu parle d’amour et de son mariage. Du fait qu’elle devienne femme au foyer, comme les femmes à cette époque.
C’est un vrai récit que nous découvrons. En effet, l’auteure n’a pas édulcoré les dires de Lulu, elle les a retranscrit et je trouve cela sincère, authentique et chargé en émotions. J’ai beaucoup aimé ma lecture. C’est si beau de pouvoir garder une trace des nos aînés, de leur vie qui nous apporte tant. de plus, ma grand-mère était aussi bretonne donc ce livre me touche aussi particulièrement…
« Lulu, fille de marin » est un très beau récit sur l’histoire impressionnante de Lulu, Lucienne, qui est désormais une arrière grand-mère. Une jolie histoire qui donne forcément le sourire et qui force encore plus le respect pour nos grands-parents!
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Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 5 jours
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