"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un drame familial a contraint Adrien et sa mère à s’exiler dans la campagne Bourbonnaise. La mère n’étant plus que l’ombre d’elle-même, Adrien est déscolarisé, livré à lui-même. Une nuit, Adrien explore le bois des Morts-Vivants et voit apparaître une ombre. Loup ? Homme ? Hallucination ? Cette rencontre sera tout un symbole pour cet enfant.
« Monstre.
Animal fantastique et terrible des légendes mythologiques.
Animal réel, gigantesque ou effrayant.
Organisme de conformation inhabituelle (par excès, défaut ou position anormale des parties).
Personne d’une laideur effrayante.
Personne effrayante par son caractère, son comportement. »
Un conte contemporain qui glace le sang. Tous les ingrédients y sont pour que cela réussisse à me saisir. Le grand loup blanc. La sorcière. La forêt. La nuit. Le silence et la peur. En général, cela n’est pas vraiment ma tasse de thé mais j’avoue que ce livre m’a bluffé. N’allez pas y chercher une histoire d’amitié, un hymne à la nature ou bien une déclaration d’amour maternel. Tout est sombre, noir, effrayant et je n’ai pas pu lâcher mon livre.
À travers le regard d’Adrien, l’auteur met en avant les répercussions des liens familiaux sur l’enfant. Comment le cerveau fait face et s’adapte aux situations éprouvantes. Adrien fuit, comme sa mère, une réalité qui le fait trop souffrir pour ne pas affronter, se protéger. Certains enfants iraient vers la lumière mais lui décide la noirceur et la violence. Mais peut-il se sauver ainsi ? Son enfance se termine-t-elle si brutalement à 9 ans ?
Une expérience livresque que je n’avais jamais vécue. Originale je ne sais pas. Unique c’est certain.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2021/09/30/39156813.html
« Je ne voulais pas rentré chez moi. Je ne voulais pas retrouver maman. Je voulais vivre auprès de lui, chasser, tuer à ses côtés. Je voulais m’endurcir et lui ressembler. Je voulais qu’il m’apprenne à devenir un loup ».
Mi-roman, mi -conte initiatique, ce récit nous amène à la rencontre d’un homme qui se souvient…
Hiver 1966 :
Adrien n’a que 9 ans lorsqu’il quitte brutalement le confort et la quiétude d’un quotidien de vie dans une grande ville, pour se retirer avec sa mère dans une campagne reculée qui lui apparait hostile, comme cette vieille voisine qu’il surnomme « la sorcière ».
Un drame familial est à l’origine de cet exil forcé pour l’enfant, dont les contours se précisent progressivement au fil du récit pour nous apparaitre, en fin de celui-ci, dans toute la netteté du traumatisme qu’il a disséminé en lui.
Déscolarisé, seul face à une nature effrayante et une mère qui ne devient plus que l’ombre d’elle-même, Adrien ne voit son salut que dans une seule chose : son renoncement aux sentiments et son endurcissement qu’il se forge en écrasant à coups de pierres, les cadavres des animaux, espérant ainsi que son cœur se transforme en pierre à son tour.
Jusqu’à cette rencontre, une nuit, avec le « géant », « le monstre, « l’homme-loup » qui va le prendre sous son aile tout aussi initiatrice et meurtrière que protectrice, et qui fera ressortir le loup tapi en lui depuis ce drame et qui ne demandait qu’à sortir pour que l’enfant tourmenté devienne un homme, si ce n’est apaisé, désormais en paix avec l’amour.
Une petite pépite de la rentrée littéraire qui mérite d’être mise en lumière et que j’ai pu découvrir en remportant le concours organisé par les ateliers Henry Dougier, éditeur du roman.
Un récit à l’écriture fluide et aérée, comptant beaucoup de phrases courtes. Courtes en mots mais longues de sens et de sensibilité bien souvent, parfois déroutant
Dans la collection "une vie, une voix", des vies ordinaires sont décrites. Ce sont des faits réels.
Témoignage émouvant.
J.F. VERNIER avoue avoir réinventé les dialogues entre le vieil homme et lui. Il a supprimé les nombreuses répétitions d'Arthur mais en a laissé quelques-unes. Tout le long du roman, c'est l'auteur qui parle.
Aucun voyeurisme dans ce récit. Arthur est un homme non agressif avec des idées bien arrêtées. Il aime quelquefois mener la danse.
"Je t'emmène promener, Frédéric ! Allez, donne-moi la main."
"... tu exerçais sur moi cette fausse tyrannie qui nous réjouissait tous deux."
Merci Jean-Frédéric et Arthur pour le partage de vos moments et sorties du lundi. Ce fut très agréable pour moi.
Ma chronique complète : https://vie-quotidienne-de-flaure.blogspot.com/2019/03/Les-yeux-d-Arthur-Jean-Frederic-VERNIER.html
Comme vous pouvez le voir, les couvertures de ces romans sont très simples, l’addict que je suis les trouve bien ordinaires, le premier coup d’œil n’est pas décisif pour une fois. Et puis on n’en comprend l’idée qu’une fois le livre terminé : l’essentiel est là, dans ces quelques pages, pas besoin de plus.. Nous rayons même le superflu pour ne retenir que l’essence des sentiments et des tranches de vie que l’on va lire. « Les yeux d’Arthur » n’est pas une fiction, pas de vaisseau spatial ou de meurtrier en série ; c’est un récit, un témoignage très intime.
Jean-Frédéric est bénévole accompagnant pour Les Petits Frères des Pauvres : il va rencontrer et suivre Arthur, malade et handicapé mental. Le résumé m’a tout de suite interpellé mais j’avoue qu’une fois le roman commencé, j’ai été prise d’un certain malaise : pour être très honnête, j’ai failli arrêter ma lecture en chemin.. Ce récit est tellement intime que je ne me sentais pas à ma place, j’avais l’impression de voler cette relation qu’on eu Jean-Frédéric et Arthur, d’épier leurs échanges, de briser ce lien.. bref, que leur histoire ne me regardais pas. Je crois aussi que la pathologie d’Arthur m’a mise mal à l’aise, tout comme les passants qu’ils croiseront, parfois. Ne pas connaitre, ne pas comprendre..
Et puis, je me suis dit qu’il fallait quand même que j’aille au bout, je n’aime pas arrêter un livre, surtout pour cette raison. Je me suis rendue compte qu’au fil de ces quelques pages, Arthur m’appelait. Il m’avait aussi touché et je voulais le connaitre encore plus… Alors j’ai continué, parcouru ce roman avec beaucoup de pudeur mais tellement d’intérêt malgré la bulle dans laquelle Jean-Frédéric et Arthur ont su se loger : ils ont créer leur cocon et tisser un lien au fil des rencontres. Nous sommes justes spectateurs…
C’est Jean-Frédéric qui parlera durant tout le roman, il posera la lumière sur cette relation si particulière, pudique, sincère et profonde et la manière qu’il a eu d’apprivoiser Arthur.. Alors, nous admirerons surtout Arthur et ses folies, ses émotions, ses amours, ses mots.. J’ai été très émue par ce personnage si tendre, si fermé, si timide et si généreux à sa façon ; Arthur nous happe dans son quotidien et j’ai appris, malgré moi à appréhender la maladie mentale sans la ‘juger’, ni avoir peur. Cette maladie est emplie d’obsessions corporelles, verbales ou mentales et les premières fois ne sont pas évidentes.
Arthur s’exprime de plus en plus souvent, de plus en plus fort. Il n’hésite pas à apostropher celles et ceux qui agissent mal, selon ses propres vues. L’incivilité le choque, ainsi que l’indifférence à l’égard des faibles. Ses mots, soudains et concis, les reproches qu’il adresse aux gens s’abattent comme la foudre. Ils surgissent avec une violence brève et cinglante. Certains passants retiennent leur souffle en découvrant Arthur, avatar inopiné de la justice.
La plume est simple, sans fioritures, vraiment naturelle. Jean-Frédéric nous retranscrit Arthur dans toute sa splendeur, au rythme de ses élocutions si particulières !
Ce roman est un magnifique hommage, merci à l’auteur pour nous avoir fait partager un moment de son histoire avec Arthur,
Et bien sûr, merci Arthur ♥ vous avez raison..
« On est bien ensemble.. hein ? «
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