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À trop aimer Il n'y avait aucun doute : Tristan était violemment épris. Elle le rencontre, et c'est un émerveillement. Tristan est un artiste génial qui transforme le rêve en réalité. À ses côtés, la vie devient une grande aire de jeux où l'on récite des poèmes en narguant les passants. Il ne ressemble à personne, mais cette différence a un prix. Le monde est trop étriqué pour lui qui ne supporte aucune règle. Ses jours et ses nuits sont ponctués d'angoisses et de terreur. Seul l'amour semble pouvoir le sauver. Alors elle l'aime éperdument, un amour qui se donne corps et âme, capable de tout absorber, les humeurs de plus en plus sombres, de plus en plus violentes. Jusqu'à quel point ? Au point de s'isoler pour ne plus entendre les insultes, au point de mentir à ses proches, au point de s'habituer à la peur ? Est-ce cela, aimer quelqu'un ? Un premier roman d'une rare justesse sur l'emprise amoureuse.
Elle est chanteuse, autrice, compositrice et interprète ; et enseignante ; il faut bien vivre... Quand elle rencontre Tristan, c'est le coup de foudre.
Il rêve d'être un photographe reconnu, mais n'est que libraire ; il faut bien vivre... Il semble lui aussi éperdument amoureux.
Quand il l'emmène dans sa famille, elle comprend que Tristan a été maltraité, psychologiquement sûrement, physiquement peut-être. Et c'est le début de l'enfer...
À aucun moment, l'autrice n'a donné de nom ou de prénom à son héroïne, elle n'est que "Je", ou "Tu" quand Tristan s'adresse à elle. Puis elle devient aussi "Égoïste", "Salope" ou "Connasse" quand il est en colère.
On suit ainsi sa plongée - celle du personnage ou celle de l'autrice, puisque celle-ci ne cache pas l'inspiration autobiographique de son roman ? - dans un enfer qui peu à peu devient son quotidien.
La violence n'est pas physique, ce qui aurait pu être, paradoxalement, salvateur. Elle n'est que verbale et psychologique. Alors le lecteur partage les interrogations et les hésitations de la narratrice. S'il ne connaissait pas le sujet du roman, il pourrait se laisser prendre au jeu.
La forme narrative retenue, un long monologue introspectif, nous plonge au cœur du sujet, comme un juré écoutant le témoignage d'une victime.
L'écriture est directe, ne cherchant pas à cacher les violences vécues et ressenties - quand "Elle" en est réduite à s'enfermer dans les WC, par exemple ! Ce roman est accessible à tous.
Un très beau roman témoignage !
Un dernier mot : en lisant le livre, j'ai écouté en boucle l'album "je, tu, elle" de la romancière/autrice/compositrice/chanteuse. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Barbara, qui fut elle aussi victime d'une forme d'emprise, l'inceste - peut-être le pire du pire du pire, car l'enfant n'a aucun moyen de défense. Écoutez notamment "Elle dit non" :
"Elle a mis les jupes roses
Elle a joué à la poupée
Elle a fait toutes les choses
Que font les filles bien élevées
...
Ce soir elle a dit non
Depuis le temps qu'elle ne dit rien
C'est pourtant pas comp-
Pliqué et ça fait tellement du bien
..."
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/10/27/a-trop-aimer-dalissa-wenz-chez-denoel-un-tres-beau-roman-temoignage/
Cela commence par une histoire d’amour fou, fusionnel entre elle et Tristan, puis, progressivement leur relation se distend s’assombrit, l’humeur de Tristan devient variable, inconstante, agressive vis à vis de sa compagne qui résiste quand même, autant qu’elle peut, par amour. L’emprise de Tristan devient de plus en plus grande, elle culpabilise et recule le moment d’une séparation qui semble inéluctable. La narration évoque admirablement les conséquences de la bipolarité dont souffre Tristan et la dégradation progressive de la relation du couple. D’un réalisme saisissant cette histoire poignante illustre une cohabitation difficile et une emprise à laquelle il est difficile d’échapper. Excellent roman d’une grande virtuosité narrative et littéraire.
Ce superbe roman parle d'amour, un peu, beaucoup, mais surtout d'emprise, de violence et de mensonges, où comment peu à peu une femme se laisse prendre dans le filets de l'homme qu'elle aime, jusqu'à ne plus vraiment exister.
Et chacune de se dire, à sa place, qu'aurais-je fait ? Jusqu'où peut-on aller par amour sans se perdre vraiment.
lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/11/27/a-trop-aimer-alissa-wenz/
Un "témoignage"de l'emprise amoureuse:la narratrice s'oublie au point de vouloir mourir pour un Tristan violemment épris mais égocentrique, .Il souffre certes mais nie l'existence même de celle qui se dévoue nuit et jour à le consoler,le porte à bout de bras,de coeur.
On sait depuis l'incipit qu'elle finira par trouver la force de le quitter,retourner à la vie qu'elle mérite.La narration va crescendo servie par un style épuré,précis,travaillé.
Un excellent premier roman que vous lirez d'une traite tant cette héroïne vous touchera!le mécanisme pervers de l'emprise est parfaitement décrit:un document à dévorer,le coeur serré.
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 2 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 5 jours
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