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Les rêves de la jeune Russie des Soviets ; une lecture antiproductiviste de l'histoire du stalinisme

Couverture du livre « Les rêves de la jeune Russie des Soviets ; une lecture antiproductiviste de l'histoire du stalinisme » de Paul Aries aux éditions Bord De L'eau
Résumé:

Ce livre renvoie dos à dos les analyses de droite comme de gauche, « antitotalitariennes » ou nostalgiques d'une tragédie stalinienne qui n'a pas seulement tué des millions d'humains mais jusqu'à l'idée de communisme. De quoi l'URSS fut le nom ? Paul Ariès montre que ce qu'on nomme le stalinisme... Voir plus

Ce livre renvoie dos à dos les analyses de droite comme de gauche, « antitotalitariennes » ou nostalgiques d'une tragédie stalinienne qui n'a pas seulement tué des millions d'humains mais jusqu'à l'idée de communisme. De quoi l'URSS fut le nom ? Paul Ariès montre que ce qu'on nomme le stalinisme fut l'antithèse du communisme, ce qu'avaient pressenti beaucoup de bolcheviks dès Octobre. Et pourtant... Au coeur même de la tourmente, les meilleurs esprits avaient imaginé un nouveau mode de vie dans tous les domaines de l'existence. Comme si la famine qui décimait la population ne pouvait pas empêcher de débattre de démocratie, de design, de sexualité, de pédagogie, de culture, d'éducation. La jeune Russie des Soviets fut le pays le plus avancé en matière d'écologie et de conservation de la nature, elle fut le pays où l'on envisagea le plus sérieusement du monde la disparition des grandes villes.
L'objectif de Lénine n'était pas de construire le socialisme, et encore moins le communisme, mais de réaliser ce qu'il nommait le « capitalisme d'État », dont le modèle fut d'abord l'économie de guerre allemande, puis le taylorisme, le fordisme et le behaviorisme nord-américains. La tragédie russe a commencé sur le terrain économique avec la volonté de produire toujours plus, à la façon des grandes firmes capitalistes, avec l'invention d'un modèle de management fondé directement sur la terreur.
Paul Ariès explique que la cause ultime de cette tragédie ne furent ni la folie des hommes ni les idées d'égalité, mais la foi béate dans le productivisme. Les oppositions de gauche au stalinisme furent impuissantes dans la mesure où elles partageaient la même folie industrialiste. Paul Ariès revient ainsi sur le ralliement massif des oppositions de gauche à Staline (qui les massacrera ensuite) au nom des « grands travaux ». Ce livre montre comment les productivistes bolcheviks, de Lénine à Trotski, détruisirent toutes les expériences qui auraient pu permettre d'écrire une autre histoire. L'austérité et le sacrifice débouchent toujours sur la terreur.

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