Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Lorsque Deria, fille d'un obscur baron du Nord, est retrouvée assassinée dans la capitale, les plus puissants de l'Empire font tout pour cacher sa mort à son père. Les deux amis les plus proches de la jeune fille, Shani, sa servante, et Mahlin, un garde du palais, se retrouvent alors mêlés malgré eux à cette conspiration. N'écoutant que leur coeur, ils décident d'annoncer eux-mêmes la nouvelle au mystérieux baron.
Ils n'auraient sans doute jamais entrepris un tel voyage vers le Nord s'ils avaient su qui était réellement le père de Deria. Car, désormais, l'Empire va trembler.
« De la grande Fantasy. Une intrigue parfaitement maîtrisée avec une écriture puissante qui nous entraîne dans une épopée sanglante et tragique, grandiose et pathétique, et surtout très humaine. » Jean-Luc Rivera, ActuSF Court extrait :
- Je vous remercie de m'avoir averti, mais la suite me regarde.
- Qu'est-ce que vous comptez faire ?
Le baron se leva et sa voix enfla au fur et à mesure qu'il parlait :
- J'ai bien l'impression que certains ont oublié qui j'étais, là-bas. Comment osent-ils me prendre pour un imbécile ? Comment osent-ils jouer avec la mémoire de ma fille ? Je vais aller à Musheim et je vais mener l'enquête à ma façon. Je vais saigner ce Semos comme un pourceau. Puis je vais tuer tous ceux qui me tomberont sous la main dans la Basse-Ville, coupe-jarrets, brigands, jusqu'à ce qu'on me dénonce l'assassin de ma fille. Lorsque je l'aurai trouvé, j'abattrai sa famille, ses amis, ses relations sous ses yeux. Alors seulement je m'occuperai de lui, un lambeau de chair après l'autre. Je l'étoufferai avec ses propres testicules et, morceau par morceau, je lui ferai maudire le jour où sa mère a écarté ses cuisses pour son père.
Shani le regarda, épouvantée, les yeux écarquillés. Mahlin se passa la main dans les cheveux, cherchant à garder une contenance.
- Vous avez vraiment l'intention d'aller à Musheim ? Je ne veux pas vous vexer - surtout pas - mais je ne suis pas sûr qu'un homme seul fasse la différence.
Le baron se détourna des deux jeunes gens et croisa les mains derrière son dos. Il regardait les flammes dansant dans la cheminée.
- On m'a donné de nombreux noms. Le Faiseur de veuves. Le Démon cornu. L'Épée de glace. Les Koushites m'appelaient Unga'ular, le Danseur Rouge. Je suis Rekk. Le Boucher. Je fais toujours la différence.
© Bragelonne 2015
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--- Un retour aux sources ? ---
De temps à autre, j’aime renouer avec la classic fantasy, raison pour laquelle j’ai acquis l’intégrale des Épées de glace l’an dernier. Le seul hic, c’est que je m’en lasse très vite, car les codes préétablis laissent peu de marge à l’originalité, à la surprise.
Par conséquent, j’attendais le bon moment pour débuter ce gros pavé. L’occasion s’est présentée grâce à Saiwhisper, une blogueuse qui partage (en partie) ma passion dévorante pour la fantasy et dont les avis m’intéressent tout particulièrement, puisqu’elle m’a proposé une lecture commune.
C’est donc ensemble que nous avons plongé dans le premier tome, Le sang sur la lame, qui n’est pas sans rappeler les histoires de David Gemmell. Cependant, Olivier Gay revendiquant pleinement ses inspirations, j’étais prévenue ! Et comme je suis une grande fan de Druss, le héros de Légende…
--- Classique, mais plaisant ---
Les débuts de l’histoire ne sortent pas des sentiers battus. Qui plus est, l’auteur nous propulse dans un univers médiéval traditionnel où l’empereur gouverne ses terres depuis son château. Rien de bien dépaysant à l’horizon, en somme !
Toutefois, des changements subtils surviennent assez rapidement. Mine de rien, Olivier Gay tisse son intrigue, et celle-ci n’est pas aussi simplette que je l’ai cru au premier abord. Ouf !
Alors certes, j’ai deviné quelques rebondissements – pour un amateur de fantasy, ils paraissent évidents -, mais certains mystères n’ont fait que s’épaissir. Je n’ai donc pas eu de réponse à toutes mes questions, néanmoins cela ne saurait tarder. Avec Saiwhisper, nous avons en effet prévu de lire le second tome le mois prochain.
--- Des clichés ? Pas tant que ça ! ---
Dans Le sang sur la lame, nous suivons essentiellement trois personnages : Malhin, Shani et Rekk, le très célèbre Boucher. Au départ, chacun d’entre eux m’a semblé un peu cliché – nous restons dans des schémas très classiques, tout de même ! Cependant, et je tiens à le souligner, l’auteur prend le temps de creuser leur personnalité, d’approfondir leurs relations grâce à un style assez fluide, en dépit de quelques répétitions malheureuses.
Ma préférence va naturellement à Shani, dont l’évolution est tout simplement incroyable. Servante timide aux courbes trop généreuses dans les premiers chapitres, elle se transforme peu à peu en une combattante inflexible. Je suis plus mitigée concernant Malhin, car il ne sait jamais ce qu’il veut – une vraie girouette ! -, ce qui le décrédibilise fortement à mes yeux.
Enfin, il y a Rekk. Le Boucher. Le Faiseur de veuves. J’avais hâte de rencontrer ce personnage légendaire, je l’avoue. Verdict ? Anti-héros par excellence, il est conforme à toutes mes attentes. Pas de surprise de ce côté-là, donc.
Bien sûr, l’histoire comprend d’autres protagonistes plus ou moins stéréotypés. Je pense notamment à Theorocle, qui ne m’a pas entièrement convaincue. Mais que serait de la classic fantasy sans un héritier avide de pouvoir ?
--- Une note négative ---
Avant de découvrir le dénouement, j’étais assez étonnée de la qualité de ce premier tome. Malgré une intrigue convenue sous certains aspects et une romance peu convaincante, je suivais les aventures de nos compagnons avec plaisir.
Malheureusement, la fin n’a pas eu l’effet escompté. Pour moi, l’auteur est inutilement retombé dans les clichés, ce qui m’a poussée à revoir ma note à la baisse. Dommage !
J’ai toujours énormément apprécié le principe des intégrales : vous achetez un seul livre, et vous possédez aussitôt une saga entière sans avoir besoin de faire des suivis alambiqués du type « Alors, j’ai déjà les tomes 1, 2, 4 et 7, il ne me reste plus qu’à trouver les autres pour pouvoir enfin débuter ma lecture ! » … Parce que oui, je déteste commencer une série sans avoir en ma possession tous les tomes, j’ai besoin de savoir qu’une fois le premier tome terminé, je pourrais enchainer sur le second et ainsi de suite. Il m’arrive ainsi d’attendre des années et des années avant de me lancer dans la lecture d’un premier tome car j’attends que tous les tomes soient sortis pour tous me les procurer et pouvoir ainsi « marathonner » la saga ! Les intégrales, malgré leur taille généralement très impressionnante, font donc mon bonheur … d’autant plus quand la série ainsi regroupée est tout simplement époustouflante, ce qui est le cas aujourd’hui !
Mahlin a toujours été trop impulsif, et cela finit toujours par lui retomber dessus. Ce soir-là ne fait pas exception à la règle : en décidant soudainement de parier ses tours de garde avec le soldat le plus chanceux du palais, il s’est retrouvé à surveiller la porte la plus désolée du royaume tandis que gronde un terrible orage nocturne. Et les choses ne s’arrangent pas lorsque débarque une jeune fille aussi belle que charismatique, Deria, qui demande à rencontrer séance tenante l’Empereur. Mahlin n’aurait jamais dû tomber sous le charme de la jeune noble sauvageonne … Puisque lorsque celle-ci est retrouvée assassinée dans la Basse-Ville, il n’y a que Shani, une jeune servante, et lui-même qui jugent nécessaire d’en avertir le père de Deria … sans savoir sur qui ils allaient tomber après cet éprouvant voyage dans les confins de l’Empire. Lorsque les légendes les plus terrifiantes refont surface, lorsque les démons qui hantent les mythes reprennent vie, il n’est plus question de simple vengeance mais bien d’une véritable boucherie.
Que dire sur ce premier tome, hormis qu’il est tout simplement exceptionnel ? J’y ai trouvé tout ce que j’aime : des personnages complexes (mention spéciale à Rekk, dit « Le Boucher », qui semble au premier abord atrocement sanguinaire et impitoyable mais qui est bien plus profond et sensible qu’il ne veut bien le montrer …), des complots politiques emberlificotés et entremêlés (la distinction manichéenne entre le Bien et le Mal n’a plus court dans ce récit, tellement on ne sait pas qui est « gentil » et qui est « méchant » ... si tant est qu’il y est des gentils et des méchants !), de l’action, des rebondissements, une bonne dose d’humour … Tous les ingrédients sont là, mais Olivier Gay a su inventer une recette qui lui est propre pour faire du premier tome de ce dyptique un ouvrage exceptionnel qui m’a captivée du début à la fin (et quelle fin, quelle fin, j’en suis restée « comme deux ronds de frites », pour reprendre l’expression de la grand-mère de mes cousins !). Ce livre était tellement passionnant que je suis passée outre la fatigue oculaire liée à la police de caractère minuuuuscule pour savoir ce qui allait se passer dans le chapitre suivant … puis celui d’après, et encore celui qui suit … jusqu’à la fin. Impossible de me détacher de ce roman !
Comme je viens de le dire, j’ai énormément apprécié les personnages de ce roman. Alors certes, il est vrai que certains (bonjour Mahlin !) sont insupportables, arrogants, égoïstes, que d’autres (bonjour Rekk !) sont sanguinaires, presque barbares, et que d’autres enfin (bonjour Laath !) sont lâches, faiblards et semblent ne pas avoir leur place dans cet univers impitoyable … mais c’est justement cela qui fait leur particularité, et c’est pour cela que je les aime ! J’ai eu envie de donner des baffes à Mahlin pour le faire descendre de son petit nuage de supériorité, j’ai eu envie de secouer Laath pour qu’il cesse d’être aussi naïf et aussi candide, j’ai eu envie de botter les fesses de l’Héritier Theorocle pour compenser la mauvaise éducation qu’il a eu … et j’ai adoré ressentir tout cela contre les personnages, parce qu’on ne trouve pas assez de personnages de cet acabit dans les récits de fantasy. Ici, pas d’Elu, pas de prophétie, juste une vengeance en marche, juste des complots en préparation, juste la promesse d’une effusion de sang.
A côté de ces personnages masculins qui n’ont rien de héros respectables, trois personnages féminins tirent leur épingle du jeu : Deria, libre et digne héritière du caractère de son père, qui nous quitte bien trop vite, Shani, jeune servante au départ discrète et fragile qui décide de prendre sa vie en main et qui est probablement le personnage le plus intéressant de l’histoire de par son évolution, et Dareen … Ha, Dareen, que je l’aime cette bonne femme ! Elle est capable de ficher un carreau d’arbalète dans le cœur de quelqu’un puis de vous inviter à venir boire le thé sans se préoccuper du cadavre qui trône dans le salon, elle n’hésite pas à ordonner au Boucher lui-même d’essuyer ses bottes sur le paillasson pour ne pas salir la maisonnée (même si un cadavre sanguinolent est encore sur le tapis) avec l’aplomb de celle qui a la certitude de se faire obéir des Démons des Enfers eux-mêmes. J’aime les récits qui présentent des personnages féminins qui ont la classe et ne se contentent pas de suivre aveuglément leurs confrères masculins comme des petites choses fragiles !
Quant à l’intrigue … bah je n’ai honnêtement rien à lui reprocher. Certains y verront peut-être quelques lenteurs, quelques schémas stéréotypés ou que sais-je encore, mais pour ma part, je suis conquise, tout simplement. Il y a un fantastique entremêlement de sous-intrigues qui rend l’ensemble merveilleusement explosif ! Il y a de l’instabilité politique, un Empereur que l’âge commence à rendre fragile, un Héritier pourri-gâté qui n’a pas l’étoffe d’un dirigeant avisé mais qui convoite le trône, une Impératrice qui tente de concilier la chèvre et le chou (ou plutôt le Lion et le Loup), des nobles qui cherchent à acquérir plus de pouvoir … Un vrai nid de vipères que ce palais ! Rien qu’avec ça, il y a de quoi faire, alors si vous ajoutez à cela la véritable croisade vengeresse d’un père dévasté par la mort de sa fille, qui cherche l’assassin pour lui faire payer ce crime dans le sang et la douleur … vous vous doutez bien que le mélange sera détonnant ! Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, mais je n’ai pas fait d’overdose d’actions et de rebondissements non plus : quelques passages plus calmes, plus introspectifs, étaient placés ci et là pour permettre au lecteur de reposer son petit cœur éprouvé par tant d’émotions ! On sent que l’auteur tient à garder ses lecteurs en vie … sauf à la fin. Là, je crois qu’il voulait m’achever. Bon sang, heureusement que j’ai la suite à disposition, sinon je serai morte d’impatience ! Pour tout avouer, je suis présentement morte de peur car je ne sais pas du tout ce que va m’apprendre le début du second tome … C’est cruel de faire ça ! Une fin digne de Gabriel Katz dans Aeternia, ça se sent qu’ils sont copains ces deux-là !
Encore un petit paragraphe pour évoquer la plume d’Olivier Gay, car elle a également eu son rôle à jouer dans ce véritable coup de cœur ! J’ai vraiment énormément apprécié le style d’Olivier Gay, à la fois très riche et très fluide, à la fois très expressif et très descriptif … Le genre de narration que je cherche vainement à mettre en place dans mon propre roman, pour tout vous dire ! J’aimerai tellement que ma plume sache fait rire, sursauter, pleurer, grogner … les lecteurs autant que celle d’Olivier Gay a su me faire rire, sursauter, pleurer, grogner … Des petites traces d’humour pour « dédramatiser » un peu la situation lorsque celle-ci devient trop tendue pour les nerfs des lecteurs, un vocabulaire suffisamment riche pour satisfaire les lecteurs exigeants mais toutefois compréhensible, une tension dramatique parfaitement maitrisée qui se ressent jusque dans la rythmique des phrases, c’est tout simplement du génie je dis ! Les dialogues sont vivants, les descriptions sont évocatrices, les explications sont à la fois suffisantes sans devenir envahissantes, je suis vraiment tombée sous le charme de cette plume qui a absolument tout de la narration parfaite à mes yeux ! C’est un vrai régal littéraire que de lire cet ouvrage !
En bref, je pense que cela ne sert à rien de poursuivre, vous aurez bien compris quel est mon verdict puisque je l’ai déjà énoncé ci et là : ce premier tome a été un véritable coup de cœur intersidéral ! Une intrigue captivante et bien menée, des personnages atypiques, certains attachants en dépit de leurs défauts, d’autres insupportables, mais dans tous les cas particulièrement complexes et intéressants, une plume fantastique … tout est bon dans le cochon ce livre ! Franchement, que vous aimiez la fantasy ou non, lisez ce livre, je suis certaine que tout le monde peut y trouver son compte ! De plus, l’objet-livre en lui-même est superbe : l’illustration est magnifique, les détails de la couverture (on dirait un grimoire !) sont sublimes … Qu’il est beau ce livre, de l’extérieur comme de l’intérieur ! Sur ce, je vous laisse et je vais dévorer le second tome !
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