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Port-au-Prince. Une famille négocie sa survie au jour le jour : il est maître pelle sur un chantier ; elle est repasseuse chez les messieurs célibataires du quartier, n'hésitant pas à se donner à eux car sinon « la chaudière ne monterait pas le feu ». Cinq enfants. Leur fille aînée, Babette, adolescente, est leur seul espoir : elle a son brevet, et sa beauté leur offrira un gendre riche. Sa mère la rêve en Shakira.
Un certain M. Erickson se présente un jour, bien plus âgé qu'elle, généreux pour la famille qu'il installe dans une confortable maison. Mais qui est-il réellement, cet homme mystérieux aux trois maîtresses, vivant dans le luxe, entouré de gardes du corps ? Pourquoi métamorphose-t-il Babette en blonde au point que le quartier la nomme dorénavant la Barbie d'Erickson ?
Sa mère constate, désolée : « Ma fille n'est plus ma fille ». En « putanisant » Babette, ses parents semblent s'être engagés sur une voie aux multiples périls, dont ils pressentent avec effroi qu'elle est sans retour.
Dans Les brasseurs de la ville, épopée à travers les quartiers pauvres de Port-au-Prince, chaque personnage invente ses propres pas pour danser avec sa croix. Evains Wêche signe un talentueux premier roman qui met en lumière la lutte du peuple haïtien contre la déchéance et la mort, un peuple qui brasse la ville entre les bruits et les fureurs où s'entremêlent des histoires de courage, d'amour et de folie.
Haïti et sa misère noire … L’histoire (hélas trop banale dans ce pays où le sexe est primordial) de la famille Elisée et de ses cinq enfants dont l’ainée, Babette, 17 ans, se fera - dans un premier temps - entretenir (avec l’accord de ses parents) par un cinquantenaire (ils en bénéficieront et déménageront dans un meilleur quartier) , pour finalement finir dans la pornographie … La tentation d’une vie meilleure pour toute la famille, puis la honte d’avoir “putanisé” Babette, pousseront son frère acélhomme à fuir le foyer paternel, sa mère à commettre l’irréparable et son père à se suicider … Une réalité terriblement cruelle ..
Le style littéraire est percutant mais un peu “brouillon” par moment … Un roman particulièrement dur, où l’amour est paradoxalement très présent !
Un roman d'ambiance où malgré la pauvreté, le manque d'éducation, les remarques ou les regards désobligeants, les narrateurs se battent au quotidien pour subvenir au besoin de la famille.
Ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'ils ont et qui sont bien loin de ceux que nous avons ici entre petits boulots et prostitutions, il y a l'amour plus fort que tout, l'amour du conjoint que l'on aime malgré tout et surtout l'amour filial.
Un livre que j'ai trouvé beau, fort, prenant, pur sans jugement, avec des non dits non pesants et qui finissent ps être rélévés. Un roman d'ambiance.
Un livre à 2 voix, celles des 2 parents qui ne sont pas toujours d'accord qui nous racontent un peu leur vie, leur ressenti et qui avancent pour le meilleur et pour le pire.
Un premier roman au style étonnant qui nous fait vivre dans les pas d’un couple, à Haïti, au milieu des bidonvilles et de la misère. Tantôt il, tantôt elle, sans transition, le narrateur est les deux en même temps et s’adresse directement au lecteur, lui exposant sa vie, ses problème, ses amours, ses souffrances, ses espoirs, d’une vie meilleure, d’un emploi plus stable et moins fatiguant, de recevoir la manne financière promise par les pays riches et qui devrait s’abattre sur le pays, mais qui va moins vite que les ouragans ou les tremblements de terre !
Roman très étonnant donc, par sa construction qui du coup peut le rendre quelque peu rébarbatif, mais tellement émouvant aussi pas sa justesse de narration. Et qui parle si bien de la difficulté d’être au jour le jour. La mère qui a fait le choix d’un amoureux plutôt que d’un homme riche, ce qui a entrainé la séparation d’avec sa famille. Le marché où le femmes brassent la ville, brassent le béton, vendent des serviettes, de l’eau, ou même quand il le faut, leur corps, pour survivre et nourrir la famille un jour de plus. Les sentiment mitigés des parents, leur espoir d’une vie meilleure grâce à Babette, la fille ainée, si jolie, bien éduquée, instruite, qui pourrait épouser un homme riche ou du moins trouver un diaspora, un « pied de riz » diraient certains et son indispensable porte-monnaie. Le seul espoir réside donc cette fille qui trouve en Mr. Erickson, un homme riche mais marié, un protecteur qui va mettre à l’abri toute la famille. Mais à quel prix ! Difficile choix, continuer et laisser sa fille se perdre dans une vie sans avenir qu’elle n’a pas choisie, ou écouter ses remords, ses craintes, sa honte, et laisser sa famille et ses enfants mourir de faim, son homme mourir de fatigue.
J’ai aimé ce roman, malgré son style déroutant, pour sa verve, son réalisme qui peut nous sembler irréel, mais dont on peut malgré tout imaginer toute l’authenticité, la banalité, celle qui nous atteint et nous touche parfois lorsqu’on regarde les images d’un journal télévisé, mais qu’on oublie bien vite dans le confort de notre quotidien.
Un livre émouvant, tristement réel. Un roman fort qui résonne comme un cri auprès du monde. Fait-il la sourde oreille ?
Ce roman permet de mieux connaitre la vie des haïtiens à Port-au-Prince aujourd’hui en partageant la vie d’une famille : l’homme, sa compagne et leurs cinq enfants. Ils vivent dans la pauvreté d’un bidonville. Ils espèrent une vie meilleure. Lui, elle sont brasseurs. « Brasseuse. – Brasseuse ? C’est quoi ce métier ? - Je suis marchande ambulante de serviettes, parfois lessiveuse, parfois repasseuse. Je fais souvent la bonne à tout faire quand la rue ne donne rien. Cela dépend de la saison, vous voyez ce que je veux dire ? Je suis une débrouilleuse. » (p 53)
Comment accéder à un avenir meilleur ? Les parents ne pourront pas s'en sortir par eux-mêmes : la réussite de leurs enfants offrirait à toute la famille un meilleur quotidien. Ils ont aussi la conviction que les études permettraient à leur progéniture la réussite dans la vie. « Avec les nouveaux programmes subventionnés dans les écoles publiques, notre fils pourrait avoir son CEP lui aussi. Et peut-être même son baccalauréat. Il pourrait se faire un nom. Devenir quelqu’un. Aider sa sœur. Nous aider avec les plus petits. On pourrait devenir une famille respectable. » (p 126)
Mais très vite les doutes envahissent la réflexion : « Ce n’est pas si simple » (p 126). Culpabilité, remords et impuissance habitent les parents face aux « démons de la vie dure » (p 165).
L’auteur a choisi un joli procédé d’écriture pour nous raconter : la vie de chacun apparait au travers du regard de son conjoint. Le père et la mère se répondent, le livre est comme un long dialogue entre eux. Long dialogue en quelque sorte mais on ne s’ennuie pas du tout. A la fin, le rythme s’accélère même : un évènement se produit et on a envie de savoir.
Un premier roman très réussi !
https://cahiersvarisetplumenacre.wordpress.com/
Dans le cadre des 68ères fois, j'ai lu ce livre.
Malheureusement, je n'ai pas accroché...
Ce livre relate le parcours de Babette, l'aînée d'une famille pauvre dans un quartier de Port-au-Prince à Haïti, sur qui repose l'espoir d'une vie meilleure, car elle est belle.Un homme bien plus âgé et très riche, Mr Erickson, propose un jour à sa famille une nouvelle vie dans une maison confortable, mais à quel prix??. Cette évolution se fait au sacrifice de Babette, prise dans l'engrenage de l'asservissement, de la prostitution.
Les chapitres alternent les voix du père et de la mère, témoins et acteurs de ce changement.
On sent la misère, la volonté de s'en sortir (mais à quel prix!) mais le style d'écriture ne me convient pas
J'ai eu, parfois, du mal à repérer qui parlait, et c'est un livre qui ne m'a pas plu.
Si ce n’était la photo de couverture, j’aurais imaginé que le sujet du premier roman d’Evains Wêche, "Les brasseurs de la ville", traitait de l’élaboration de la bière et se passait en Alsace. Bien sûr, il n’en est rien et ces brasseurs, en Haïti, ont plutôt tendance à "brasser le béton".
L’auteur nous conte, en effet, l’histoire d’une famille pauvre, le père, la mère et les cinq enfants qui survivent plus qu’ils ne vivent. Seule leur fille aînée, jolie comme un cœur, lettrée, peut envisager tirer son épingle du jeu et la famille compte sur elle pour les sortir de la misère. Ils envisagent déjà un gendre riche et une vie meilleure. C’est d’ailleurs ce qui se présente sous les traits d’un certain Monsieur Erickson.
L’écriture est magnifique, imagée, animée. Evains Wêche réussit à merveille à colorier la vie de ses personnages pourtant sombres comme la crainte de leur avenir. Avec beaucoup de doigté assorti d’une langue originale au point de l’inventer parfois, il parvient à relater la lutte du peuple haïtien contre le déclin, cette obstination qu’il a de relever la tête et de se battre contre les coups du sort. Sans connaître Port-au-Prince, on s’y sent très vite chez soi. Les expressions locales, les descriptions, les phrases sautillantes, les personnages tous hauts en couleur tout autant qu’en verbe font de ce récit une petite merveille. C’est à la fois dramatique et fou, tendre et repu d’amour, triste et trépidant. Vivre, vivre à tout prix, et quel prix !
Très émouvant premier roman.
Premier roman donc première découverte pour moi de l'auteur.
J'ai débuté ma lecture en me disant que j'allais découvrir un pays, une culture, ce qui est bien sur le cas mais on ne découvre pas le côté luxueux du pays. Il s'agit ici plutôt du quotidien d'une famille pauvre.
Bien sur la comparaison avec le monde "riche" se fait mais il est vraiment question dans ce livre des méthodes de survie d'une population sans cesse en danger. On ne peut être insensible à ce que dois faire la mère de famille pour permettre à sa tribu de vivre un minimum. Le patriarche aussi fait des sacrifices pour essayer d'apporter le pain quotidien. Jusqu'au jour où cela bascule ! La fille aînée se fait remarquer par un homme étranger mais riche, qui fera évidemment office de "Dieu" au départ...
La vie s'apaise en apparence mais que reste t'il de la dignité humaine ? Que reste t'il de cette famille unie qui ne pourra connaître le bonheur de vivre tous ensemble sans avoir sur la conscience certains choix ?
On assiste impuissant à des parcours de vies tellement inégaux, tellement injustes que par moment il m'a fallu sortir du livre pour réfléchir, penser et une fois de plus apprécier notre vie occidentale soit malgré tout bien plus positive que dans de nombreux autres endroits du monde...
C'est un joli roman qui mérite sa place car il est instructif, dépaysant et bien écrit.
Une famille dans la misère à Port-au-Prince. Une rencontre va peut-être la sortir du cloaque, à moins que ce ne soit cela qui va les faire toucher le fonds de la misère humaine.
Vu comme cela, ce la peut paraître sombre au point d'être rebutant. Et pourtant non. Au contraire. Ce qui fait la force et la beauté de ce livre c'est le style de l'auteur. Il me parle, ou plutôt les personnages me parlent. Ils sont à côté de moi et me raconte leurs combats quotidiens pour survivre, manger, travailler. Par moment arrivent des moments de bonheur guidés par l'amour du mari et de la femme. Mais le combat pour survivre reprend le dessus.
Et puis arrive l'espoir à travers M.Erickson. L'espoir d'une vie meilleure vaut il de tout sacrifier? Les évènements s'enchaînent et se lisent presque comme un polar dont j'ai soupçonné le dénouement mais qui m'a maintenu tout de même en haleine. Grâce à cet espoir... Et puis j'ai refermé ce livre en y repensant. Signe qu'il m'a marqué.
Un bel ouvrage. Incontestablement.
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