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Fin des années 2000, une jeune Vietnamienne rentre à Saïgon après avoir passé dix ans à Paris. En arrivant les souvenirs de son vécu dans la capitale française se conjuguent à la redécouverte de son peuple et des siens. La jeune narratrice, libre, lucide et critique à la fois, porte ainsi sur son époque, sur la condition féminine comme sur son avenir amoureux et professionnel un regard d'une singulière richesse. Plume acide et loin des clichés, touche d'absurde et esthétique de l'ironie, autant d'éléments qui caractérisent ce roman tout en humour pour finalement mettre en lumière les liens anciens, souvent caustiques, toujours ambigus entre les Français et les Vietnamiens d'aujourd'hui.
Quelle est la nature des liens qui subsistent entre Français et Vietnamiens ? La période coloniale est close depuis longtemps, la guerre ayant ensanglanté ce pays est terminée depuis 1975, si l’on n’inclut que les guerres menées par les Français , puis les Américains . Dans un roman à la facture originale, Thuân, auteure vietnamienne conte le parcours d’une thésarde qui a étudié longuement à Paris, s’est liée avec un certain P. C’est la dénomination accordée à son amant français. Ce qui frappe d’emblée dans le récit, ce sont les liens familiaux décrits avec le père de la narratrice : un homme patriote qui décide de rentrer au Viêtnam après la victoire de 1975 : « De l’aéroport de Marignane, il se rendit à l’entreprise où il était ingénieur en mécanique, tenant en main son passeport de la république démocratique du Viêtnam. Ses collègues se jetèrent sur lui pour le prendre dans leurs bras et l’applaudir. « Le Viêtnam a gagné ! ».
Ce père exerce sur la narratrice une sorte de tutelle à distance, de surveillance discrète , lui demandant lors de chaque conversation téléphonique :quoi de neuf à Paris ?
Ce sont les descriptions des tempéraments respectifs des peuples français et vietnamien qui éclairent le lecteur sur la vision de la narratrice de son pays de résidence , la France : « Si le pessimisme est la maladie chronique des Français, l’optimisme est le plus grand point commun des Vietnamiens .Ils ont sont si fiers qu’ils ont mis au point pour l’espèce humaine un nouveau concept qu’ils ont baptisé « optimisme révolutionnaire », mais qu’au final eux seuls comprennent et célèbrent à l’unisson . »
La narratrice s’interroge, aussi sur le recul de l’influence française au Viêtnam, et plus particulièrement sur l’apprentissage de la langue, délaissée au profit de l’anglais, dont la possession et la maîtrise sont synonymes de réussite sociale reconnue. Une autre interrogation décisive pour la narratrice est exposée : quel est mon chez soi ? Paris, Saigon, Hanoi ? Au terme d’un long débat intérieur, notre thésarde vietnamienne se rend compte qu’elle n’aurait pas été prête à « sacrifier tous mes dimanches matin pour aller faire du jogging dans les bois avec lui. » Cet homme, c’est P., l’amant français. La réponse à cette question est négative, ce qui la décide à retourner au Viêtnam.
Roman original dans son approche, qui ne dédaigne pas égratigner les stéréotypes entretenus en France sur les femmes asiatiques, et éclaire d’un jour particulier les aspects de la vie du Viêtnam contemporain, pas celui des guerres, celui de la paix retrouvée, mais un Viêtnam sorti des imageries journalistiques, plus ancré dans le quotidien des choses.
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