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Le silence est d'or.Stolin est un jeune homme de 16 ans placé dans le monastère de Nariamar par des parents incapables de le prendre en charge. Dans ce lieu clos où le silence est sacré, les moines confirmés ont la bouche cousue et passent leur temps à recopier des livres contenant les saintes écritures. Stolin supporte douloureusement ces contraintes... Aussi, lorsqu'il découvre le livre profane d'Ernao Piranesi, il ne peut s'empêcher de le subtiliser pour le lire à voix basse dans sa cellule. Les mémoires du vieux moine commencent 50 ans plus tôt. À l'époque où le baron Ytrium, vainqueur d'une bataille sanglante contre des hérétiques, décide d'enfermer les survivants dans les geôles du monastère où Ernao est intendant. L'un des prisonniers va alors se retrouver au centre d'un débat dont les proportions ne cesseront de s'amplifier. Pour certains, il se nomme Ciimon Bracchio et n'est qu'un simple d'esprit, arrêté par erreur lors de la débâcle. Pour les autres, il s'agit du redoutable Darst Vostri, meneur charismatique et dément d'un groupe d'intégristes semant partout l'hérésie depuis des dizaines d'années. Lequel de ces deux partis obtiendra justice ? Et qui se cache derrière cet étrange personnage inspirant les sentiments les plus contradictoires ?
Quelque part entre Le Nom de la Rose et Usual Suspects, Jean-David Morvan compose dans les pages du Moine Mort un monde sombre et violent propulsé par le graphisme puissant de Scietronc. Une histoire en trois tomes.
Afin d’éradiquer les infidèles, l’Inquiperatore Sophora a missionné le Principe Combattente Ytrium et ses Paladins du Devoir pour mener une bataille dans les orgues d’Auscitias. Les infidèles, ce sont ceux qui ont choisi de suivre Darst Vostri, dans un schisme religieux en raison de leur mode de vie répréhensible.
Les survivants de cette bataille seront emmenés jusqu’à l’abbaye Dissolutezza pour y être enfermés dans des geôles en attendant le procès dirigé par l’Inquiperatore.
Quelques dizaines d’années plus tard, au Monastero del Picco Dell’ Acqua, Stolin un jeune novice est chargé de nettoyer la cellule du moine Ernao Piranesi qui vient de mourir. Il fait partie d’une congrégation qui, pour faire respecter le vœu de silence de ses frères, leur coud la bouche avec un fil.
C’est alors que le garçon découvre sous un tapis, un livre écrit de la propre main d’Ernao. Or ce livre contient des écrits profanes, interdits puisque non religieux, qui racontent la vie d'Ernao. Stolin s’en empare et décide de lire ce que le moine mort a écrit, à défaut de pouvoir en parler, au sujet de ce grand procès en hérésie.
Quelle plongée dans le temps, un temps où les ténèbres ne se trouvaient pas forcément du côté des anti-religions. JD Morvan nous dépeint un univers où la parole n’existe plus alors que le silence est d’or et endort les esprits qui chercheraient s’éloigner du chemin tracé.
Un scénario ardu qui nécessite des retours en arrière, des recherches, des explications. Un vrai bonheur quand une lecture n’est pas acquise de prime abord mais qu’il faut chercher pour se l’approprier. Un vocabulaire dont je n’ai pas pu reconnaître l’origine, des allers-retours entre deux périodes, des personnages horrifiants tels Sophora l’inquitatore, mi inquisiteur, mi imperatore. Une véritable alchimie qui nous emporte dans les tréfonds d'un monde terrifiant.
Les dessins de Scietronc, membre de l'atelier The Tribe créé par JD Morvan, sont en parfaite adéquation avec le scénario, sombres, durs, puissants et parlent à la place de ces moines intentionnellement muet.
Un étonnant album qui ne peut que nous laisser silencieux, en raison de nos bouches bées d'admiration pour ce travail.
Le récit prend la forme désormais classique du narrateur monastique modèle Le Nome de la rose qui témoigne de la croisade fondamentaliste d’une Église imaginaire mais bien inspirée du pire de notre Histoire. Sous des pinceaux réellement inspirés du jeune ScieTronc (qui avait déjà impressionné sur le premier Boris Vian, déjà scénarisé par Morvan), on en restera donc là après 48 pages où l’on ne fait que découvrir l’univers tout en architectures et contre-plongées visiblement inspiré par les dessins du Piranese (qui donne son nom au héros). C’est beau mais c’est maigre. C’est vraiment dommage car graphiquement l’univers mis en place accroche réellement notre intérêt en s’appuyant peut-être sur le design semi-historique de la série Game of Thrones, mais surtout sur un sens du cadrage qui permet de donner un cachet fou à la plupart des cases. Il n’aurait fallu que quelques séquences de plus pour semer l’envie de découverte au lieu de quoi l’effet retombe un peu comme un soufflet en oubliant l’envie. Difficile donc de se prononcer sur une série pas vraiment commencée. Il faudra donc attendre le second tome pour se faire réellement un avis.[...]
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