"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y a quelques jours, Madeleine Riffaud est décédée, à l'âge de 100 ans (le 6 novembre 2024).
C'est une vraie chance qu'elle ait pu témoigner de son passé de résistante, à travers cette trilogie de bandes dessinées.
"1944. Madeleine - résistante, nom de code « Rainer » - est arrêtée après avoir abattu un officier nazi. Un crime « terroriste », qui la condamne aux terribles interrogatoires des Brigades spéciales, la police de Vichy. Et plus particulièrement à ceux du commissaire Fernand David ? « David les Mains Rouges », traqueur d'« ennemis intérieurs » tels que les FTP-MOI du groupe Manouchian. Un préambule aux interrogatoires nazis, puis au terrifiant quotidien de la prison de Fresnes, avec pour seule échappatoire la perspective d`être fusillée... Torturée, encore et encore, Madeleine va-t-elle tenir, alors qu`à Paris bruisse des rumeurs sur la Libération ?"
Même si l'on se doute que Madeleine survivra à tout cela, l'intérêt de cette lecture perdure. On veut savoir ce qui va lui arriver, et comment elle fera pour le surmonter.
Une détermination féroce, mais également un peu de chance quant à certaines rencontres, l'aideront à s'en sortir. Pas indemne évidemment, mais il en sortira une vocation : celle de journaliste.
La lecture de ces trois bandes dessinées fut vraiment très intense. J'ai suivi Madeleine, avec émotions, admiration... et dans ce dernier tome, avec horreur, tant la violence des tortures est présente. Certaines scènes nous ont été épargnées (en image mais pas en texte ou sous-entendus), et il faut bien dire que ce sont les couleurs choisies (tons bleus) qui m'ont permis de lire l'intégralité de l'histoire.
C'est une lecture nécessaire, comme toutes les autres en lien avec cette période, pour ne jamais oublier ce qui a pu se passer.
Merci à Madeleine Riffaud pour tout ce qu'elle a fait, en tant que résistante, mais après également. Une grande dame nous a quittés.
Pour le tome 50, un petit voyage dans le temps, histoire de reparler un peu des albums passés.
Perso, je m'en serais bien passé moi aussi.
C'est poussif, une succession d'épisodes juxtaposés, une aventure qu'il faut vite oublier. Il y a une rupture forte avec le Spirou de mes souvenirs d'enfance (Franquin / Tome & Janry). Ça perturbe.
Munuera et Morvan ont passé la main après cet album.
Pas forcément pour du beaucoup mieux de mon point de vue.
Triste.
Quel calvaire à lire. C'est pourtant joliement dessiné et dynamique, mais ça ne colle absolument pas à la représentation que je me fais de Spirou.
Parmi les pires expériences de Spirou pour moi...
Je vais essayer d'autres albums de la période, mais j'avoue j'y vais à reculons.
Même si les témoignages sont à mon sens toujours plus forts, les bandes dessinées et romans graphiques qui s’intéressent à la question de la Shoah ne manquent généralement pas de qualités. C’est une nouvelle fois le cas avec Adieu Birkenau, ouvrage issu de la collaboration de Ginette Kolinka avec, entre autres, Victor Matet, journaliste, et Jean-David Morvan, scénariste de bande dessinée. Adieu Birkenau s’ouvre sur le bras tatoué de Ginette Kolinka et le point de vue de son fils, Richard Kolinka : enfant, il pensait que toutes les mamans avaient un numéro tatoué sur le bras, jusqu’à ce qu’il découvre la vérité. On retrouve ensuite Ginette Kolinka chez elle, recevant l’appel d’un professeur qui souhaite la faire venir dans son établissement, avant d’être plongé en juin 1942. C’est le parti pris par Adieu Birkenau : des allées et venues entre un passé teinté de sépia et de gris et un présent plus coloré en dépit de la présence continuelle d’ombres représentant les déportés disparus. Le passé s’attarde sur les restrictions, le port de l’étoile jaune, le passage en zone libre, l’arrestation et, bien sûr, le camp d’Auschwitz-Birkenau. Le présent est centré sur le dernier voyage effectué par Ginette Kolinka à Birkenau, en compagnie d’adolescents et de Victor Matet et Jean-David Morvan. Dans ce lieu qui constitue « le plus grand cimetière du monde », Ginette Kolinka se souvient et témoigne, tentant de faire revivre le décor silencieux qu’est devenu le camp et mettant tout en œuvre pour que les adolescents qu’elle accompagne puissent un jour à leur tour devenir des passeurs de mémoire. L’ensemble est convaincant tant sur le plan de la forme que du fond et me paraît tout à fait apte à sensibiliser les plus jeunes.
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