Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Marcinelle, 1943
A la suite de l'interdiction de parution de Spirou, les ADS poursuivent leur combat contre les nazis en menant d'autres actions. Alors que Spirouette disparaît après avoir été poignardée par un jeune militant rexiste, les amis de Spirou se voient confrontés à une mystérieuse cargaison explosive appartenant à l'ASRA, section animale de la waffen SS.
Jean-David Morvan poursuit son exploration de l'histoire de Spirou bien placée dans l'Histoire, la grande. A partir de faits réels, il raconte les aventures d'un club d'amis qui s'implique dans la résistance. Ce deuxième volume est comme le premier, emballant, drôle, truffé de clins d'oeils qui n'échapperont pas aux lecteurs de bande dessinée.
Il retrouve David Evrard au dessin avec qui il a déjà réalisé Irena et Simone (chez Glénat), deux formidables séries autour de la seconde guerre mondiale. Son dessin, plus doux que dans les deux séries précitées, avec les belles couleurs de BenBK, est toujours aussi vif et se fait joueur, facilitant l'accès aux plus jeunes.
Car oui, le grand avantage de ces ADS, c'est de s'inscrire dans le tous-publics cher à Spirou et Dupuis, tout en s'appuyant sur une documentation historique solide, comme l'atteste le cahier final, riche en infos passionnantes.
Après “Irena”, série terminée de cinq tomes et « Madeleine résistante », série en cours, Jean David Morvan au scénario et David Evrard au dessin propose ici encore le nouveau portrait en trois tomes de Simone Lagrange- Kadosche une femme résistante au destin hors du commun de confession juive, vivant à Lyon durant la seconde guerre mondiale.
Ce premier tome évoque la première « confrontation » en juin 1944 de Simone, alors âgée de 13 ans et de Klaus Barbie surnommé « le boucher de Lyon ».
L’histoire commence en février 1972, Simone alors âgée d’une quarantaine d’années voit à la télévision s’afficher le portrait de son tortionnaire suivi d’un appel invitant toute personne reconnaissant cet homme à témoigner. Immédiatement Simone semble le reconnaitre et plonge dans les années sombres son passé. Avec elle, nous revivons les années 1939-1944, depuis l’invasion de la Pologne par l’armée allemande puis l’avancée vers la France et la Belgique.
Simone appartenait à une famille de confession juive heureuse et bienveillante qui aidait son prochain et recueillit Jeanne, une jeune orpheline de guerre de quatre ans plus âgée que Simone. Elle raconte le changement de comportement à l’égard des juifs après les lois successives de Pétain concernant le statut des juifs. L’institutrice que la famille aidait financièrement se met à traiter Simone et ses amies juives de « sales vermine ». Jeanne , quant à elle, les dénoncera auprès de la Gestapo qui les enverra à Auschwitz.
Ce premier tome retrace donc la « vie d’avant » jusqu’à l’arrestation de la famille, on voit ainsi ce qu’enfant elle découvre de l’horreur guerre même en zone libre mais aussi de la trahison de ses voisins et amies. En parallèle, nous suivons Simone adulte dans ses démarches pour témoigner contre son tortionnaire. Elle ira jusqu’en Bolivie où s’est réfugié Barbie. L’album se termine par la scène de la confrontation de Simone avec un Barbie repentant larmoyant, ridicule et pathétique.
Un album qui est un devoir de mémoire, émouvant et prenant que les dessins tout en douceur et en rondeur de David Evrard accompagnent merveilleusement bien tout en compensant la gravité et la violence de l’histoire.
Juin 1944, Simy, 13 ans, est raflée avec ses parents, dénoncée par Jeanne qu'ils avaient pourtant recueillie.
Elle va croiser, pour son plus grand malheur, une des pires figures de l'histoire, le boucher de Lyon, Klaus Barbie, tortionnaire sadique au service du IIIe Reich.
L'inhumain violent, cruel, afin de lui extirper des informations, va faire subir le pire à la fillette.
Dix jours d'enfer avec d'être déportée et de découvrir les camps, direction Drancy puis Auschwitz-Birkenau.
Ces instants gravés dans sa mémoire et dans sa chair remontent à la surface lorsqu'elle croît reconnaître le visage de l'homme à la télévision 43 ans plus tard et qu'elle décide de témoigner.
Si le 1er opus était déjà extrêmement bouleversant, ce 2e tome relatant l'histoire de Simone Lagrange, née Simy Kadosche, l'est encore plus.
L'horreur de la déportation, la barbarie, la cruauté, l'ignominie de certains esprits malades.
Et puis aussi la fraternité, l'humanité, l'entraide, le courage et l'espoir dans cet océan de douleur, de peur et de colère...
Du haut de ses 13 ans, elle en a subi l'ignominie, a survécu à l'enfer, a résisté, s'est battue, et a affronté son bourreau 40 ans plus tard.
Pour la justice, mais aussi pour la mémoire.
Pour sa mère, ses amis, sa famille et tous les autres, pour les générations à venir qui doivent absolument savoir ce qui s'est passé et de quelle façon.
Au dessin, David Evrard livre toute la violence et l'horreur des situations insupportables qu'a vécu Simy, l'innommable vérité et la lumière nécessaire au souvenir. Et pourtant avec pudeur et humanité, les faits étant suffisamment parlants sans avoir besoin d'en faire un sinistre spectacle.
Je suis tétanisée par ces dessins d'enfant illustrant l'inimaginable... Et je n'ose songer à la difficulté de dessiner certaines scènes et de les mettre en couleur pour Benoit Bekaert (après Walter au 1er tome).
JD Morvan nous offre encore une fois un récit bouleversant sur ce moment de notre Histoire qu'il faut absolument faire lire, partout.
Un récit dur, mais nécessaire !
Ce 8 février 1972, alors qu'elle monte à Paris afin de participer à une émission de télé pour peut-être reconnaître un certain Klaus Barbie, Simone Lagrange se souvient... le siège de la Gestapo place Bellecour à Lyon, la prison de Montluc, les coups, les heures d'interrogatoire...
JD Morvan poursuit dans ce tome 2 le récit de Simone Lagrange, ou plutôt Simy Kadosche. Le passage par Drancy puis le départ vers Auschwitz-Birkenau.... c'est le récit des conditions inhumaines, de sa rencontre avec un monstre appelé Joseph Mengele mais c'est aussi le récit du désir de vivre, de sortir de ce camp debout.
J'avais déjà, à la sortie du tome 1, relevé la qualité de cet album qui prend le temps d'expliquer, contextualiser. Et le dessin de David Evrard qui ne cache pas la violence, qui sait mettre en scène les émotions de Simy, qui parvient à mettre à la portée de tous l'indicible.
Cette trilogie annoncée confirme avec ce tome 2 sa force pédagogique et sa puissance évocatrice. Le duo Morvan-Evrard, après Irena, met encore la barre très haut !
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Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
A gagner : la BD jeunesse adaptée du classique de Mary Shelley !
Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Un véritable puzzle et un incroyable tour de force !