"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le destin hors du commun d'une résistante.En 1972, la télévision affiche le portrait d'un vieil homme, recherché depuis la fin de la guerre : Klaus Barbie. En le voyant, Simone Lagrange, 42 ans, est d'abord interloquée, avant de voir ressurgir un douloureux passé. Cet homme, elle le reconnait. Ce vieil homme est son tortionnaire, celui qui l'a torturée, à Lyon, à partir du 6 juin 1944... Elle se souvient de la jeune fille qu'elle était, du basculement de la France vers le régime de Vichy, avant que la zone libre ne soit occupée. Elle se souvient de ses années de résistance, en tant qu'agent de liaison. Simone s'appelle alors Simy Kadosche, elle est juive et sait que sa vie et celles de ses proches sont en danger. La délation était monnaie-courante mais personne ne pouvait s'attendre à ce qu'ils soient dénoncés par quelqu'un de si proche. C'est là, au siège de la gestapo, qu'elle a croisé la route du chef de la section V : Le boucher de Lyon, Klaus Barbie.
Triptyque historique qui revient sur l'histoire d'une résistante française, déporté à Birkenau, autant que sur le déroulement du procès historique de Barbie dont elle fût l'un des témoins clé. Simone raconte le parcours d'une femme dotée d'une volonté d'acier mais aussi de résilience. Un biopic bouleversant, qui sait décrire l'indicible à travers un langage visuel subtil. Un témoignage fort et puissant qui confirme le talent des auteurs d'Irena.
Après “Irena”, série terminée de cinq tomes et « Madeleine résistante », série en cours, Jean David Morvan au scénario et David Evrard au dessin propose ici encore le nouveau portrait en trois tomes de Simone Lagrange- Kadosche une femme résistante au destin hors du commun de confession juive, vivant à Lyon durant la seconde guerre mondiale.
Ce premier tome évoque la première « confrontation » en juin 1944 de Simone, alors âgée de 13 ans et de Klaus Barbie surnommé « le boucher de Lyon ».
L’histoire commence en février 1972, Simone alors âgée d’une quarantaine d’années voit à la télévision s’afficher le portrait de son tortionnaire suivi d’un appel invitant toute personne reconnaissant cet homme à témoigner. Immédiatement Simone semble le reconnaitre et plonge dans les années sombres son passé. Avec elle, nous revivons les années 1939-1944, depuis l’invasion de la Pologne par l’armée allemande puis l’avancée vers la France et la Belgique.
Simone appartenait à une famille de confession juive heureuse et bienveillante qui aidait son prochain et recueillit Jeanne, une jeune orpheline de guerre de quatre ans plus âgée que Simone. Elle raconte le changement de comportement à l’égard des juifs après les lois successives de Pétain concernant le statut des juifs. L’institutrice que la famille aidait financièrement se met à traiter Simone et ses amies juives de « sales vermine ». Jeanne , quant à elle, les dénoncera auprès de la Gestapo qui les enverra à Auschwitz.
Ce premier tome retrace donc la « vie d’avant » jusqu’à l’arrestation de la famille, on voit ainsi ce qu’enfant elle découvre de l’horreur guerre même en zone libre mais aussi de la trahison de ses voisins et amies. En parallèle, nous suivons Simone adulte dans ses démarches pour témoigner contre son tortionnaire. Elle ira jusqu’en Bolivie où s’est réfugié Barbie. L’album se termine par la scène de la confrontation de Simone avec un Barbie repentant larmoyant, ridicule et pathétique.
Un album qui est un devoir de mémoire, émouvant et prenant que les dessins tout en douceur et en rondeur de David Evrard accompagnent merveilleusement bien tout en compensant la gravité et la violence de l’histoire.
En 1972, le visage d'un vieil homme apparaît sur les écrans de télévision, assorti d'un appel à témoins "Si quelqu'un reconnaît dans cet individu "le boucher de Lyon" qu'il prenne contact avec nous".
Simone Lagrange croit alors reconnaître celui qui l'a torturée alors qu'elle n'avait que treize ans et qu'elle était une jeune juive résistante. Elle s'appelait Simy Kadosche et c'et sur dénonciation de Jeanne Hermannn, adolescente du même âge qu'elle, alors hébergée et entourée d'amour par la famille Kadosche, que Simone sera déportée à Auschwtiz-Birkenau.
A travers son regard ,nous entrons, glacés, dans cette terrible période de l'Histoire. Elle dit, elle dénonce, elle évoque Jean Moulin, Pétain, la cruauté nazie, celle de Barbie, les arrestations, les convois vers les camps de la mort.
Avec force et détermination, ele raconte la survie et l'impérieuse nécessité de témoigner, poursuivie parfois par le fantôme de Jeanne, exécutée en 1948 pour haute trahison.
La bande dessinée est constituée de flashbacks entre Simone enfant et Simone adulte, et nous la suivons jusqu'à ce qu'elle se retrouve face à son bourreau, suite à l'interview de Ladislas de Hoyos qui a levé le voile.
Simone est un magnifique hommage à la Résistance, à la force de l'esprit, à la révolte et à la résilience. C'est le tout premier tome d'une trilogie (les suivants sont à paraître).
"Obéir c'est trahir, désobéir c'est servir" nous renvoie, selon moi, et ce n'est là que mon avis, à notre époque, où l'on peut effectivement être amené à se poser la question, à l'heure où la révolte gronde, et les idées liberticides se répandent dans le monde.
J'ai bien sûr eu une pensée très forte pour tous ceux qui ont résisté, pour mes grands-parents, pour ceux qui sont partis et ne sont jamais revenus, pour tous ceux que la barbarie nazie a détruits.
Gros gros coup de coeur pour Simone, tant pour le scénario que pour les illustrations. Une BD à mettre impérativement entre toutes les mains !
Simone Lagrange, qui a été un témoin-clé lors du procès Barbie , c'est important de le savoir.
J'ai trouvé cette BD de JD Morvan qui évoque la Seconde Guerre Mondiale intéressante et on reconnait bien la plume de l'auteur qui a créé la série Irena. Au tout départ, j'ai eu un peu de mal à différencier les deux jeunes protagonistes. Ce premier volume donne envie de lire les suivants et de savoir ce qui va se passer pour Simone et sa famille, même si on sait qu'un drame va avoir lieu.
La documentaliste de mon collège m'a conseillé cette bande dessinée pour récompenser les meilleurs orateurs d'un petit concours de plaidoiries lors duquel mes élèves devront défendre l'engagement d'une femme dans la Résistance, après avoir fait un travail de recherche sur celle-ci. Avant de faire les paquets cadeaux, j'en ai donc profité pour la lire !
Et je n'ai pas résisté, je suis allée me la procurer dès le lendemain !
Nous suivons l'itinéraire de Simone, une toute jeune fille de treize ans, engagée dans la Résistance, à Lyon, comme agent de liaison.
En 1972, Simone Lagrange voit apparaître à la télévision Klaus Barbie, alors caché en Bolivie sous le nom de Klaus Altmann. Elle reconnaît son tortionnaire, celui qui l'a torturée à Lyon, au siège de la Gestapo.
Dans ce premier volume, on oscille entre 1972 et les hésitations de Simone à témoigner, et la période d'Occupation, où on voit la jeune Simy et ses amis entrer dans la Résistance, à mesure que l'étau se resserre autour des Juifs.
La rondeur des traits, les personnages des enfants, qui personnellement m'ont rappelé les personnages de « Snoopy », contrastent avec la gravité du propos, la violence et la cruauté des criminels nazis. L'émotion est bien présente, on se prend à trembler et à avoir les larmes aux yeux lors de certaines scènes. Il y aura trois volumes et je vais attendre les suivants avec impatience car ils couvriront le procès Barbie : après son évocation dans « Enfant de salaud », de Sorj Chalandon, je suis curieuse de découvrir son traitement en bande dessinée.
Cet ouvrage va devenir un incontournable à présenter à mes élèves de 3e ; à l'heure où l'histoire est si malmenée, il est important de transmettre cette mémoire aux jeunes générations.
En 1972, alors qu'elle est mariée, mère de famille... Simone découvre à la télévision un documentaire sur Klaus Barbie.
A ce moment là, tout lui revient à la figure. Elle se souvient de son passé de résistante pendant la Seconde Guerre mondiale alors qu'elle s'appelle encore Simy Kadosche. Elle est arrêtée ainsi que sa famille et torturée par Klaus Barbie en juin 1944. Va commencer alors un long combat pour témoigner de son histoire.
Cette bande-dessinée réalisée par les mêmes auteurs que la série Iréna, va s'attarder à nouveau sur un moment tragique et réel de l'histoire. Ce livre adressée aux enfants et adolescents a pour but de leur faire connaître de façon plus accessible, ce douloureux moment de l'histoire de France. Comme elle est justement destinée aux plus jeunes, il y a du coup des petites particularités qui m'ont un peu déstabilisée en tant qu'adulte. Notamment le personnage de Simone qui a l'air d'une toute petite fille quand elle est résistante et qu'elle se fait arrêtée. Elle a normalement 13 ans mais en fait la moitié. C'est un peu dommage car c'est presque anachronique. Et on découvre à travers ses yeux, tous les illustres résistants comme Jean Moulin qui ont œuvré à la libération de la France, mais ça ne fait pas très naturel, on a l'impression que les auteurs voulaient ajouter un maximum d'informations historiques dans cette fiction.
Cependant, ce livre biographique reste un bon média pour apprendre aux enfants et aux ados certains épisodes tragiques de la Seconde Guerre mondiale.
Quand une image frappe tel un uppercut et renvoie à un traumatisme inoubliable… évènement que va subir Simone alors qu’elle aperçoit un visage familier dans le poste de télévision, la terreur sur son visage nous plonge d’emblée dans l’émotion.
Après Irena Sendlerowa, JD Morvan nous parle de Simone Lagrange dont on découvre le portait par des flash-back alors que celle-ci se remémore.
On suit son enfance à la veille du gouvernement de Vichy avec un ennemi qui gagne du terrain. Malgré son jeune âge, la détermination et le courage qui l’habitent feront d’elle une résistante.
Toujours avec un dessin singulier et faussement naïf, David Evrard avec Walter à la couleur, nous plongent avec effroi dans la vie de Simone et des événements qui s’opèrent. Nul besoin de mots ou de noirceur totale, l’horreur et la barbarie se dévoilent avec justesse.
Ce premier tome m’a retournée au point de ne pouvoir écrire après sa lecture il y’a quelques temps déjà.
L’équipe frappe fort une nouvelle fois en nous livrant une héroïne de l’histoire, un témoignage important et nécessaire, pour ne pas oublier… alors que le climat actuel semble se jouer sur un « Repeat » .
1972, la 2e chaîne montre un homme à la télévision, un des visages de la Gestapo et lance un appel à témoin. D'un seul coup, le sol s'écroule sous les jambes de Simone.. Cet homme, c'est Klaus Barbie, elle le connaît... Il a été son tortionnaire à Lyon en 1944... Le passé de Simone (alors surnommée Simy) refait surface et avec elle, toute son histoire ainsi que l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale.
~
À l'heure où j'écris ces mots, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle avec l'actualité. Les images que l'on retrouve des pages quinze à dix-neuf semblent tout droit sorties des journaux télévisés de 2022. Passé ce sentiment oppressant que l'Homme oublie trop vite l'Histoire du monde, je me plonge dans l'histoire de Simone et y découvre une jeune fille au grand cœur qui n'a jamais plié, malgré toutes les horreurs et les trahisons. Après la merveilleuse série Iréna (si vous ne l'avez pas lue, n'hésitez pas c'est une pépite !) les auteurs nous parlent une fois de plus d'une grande résistante qui s'oppose à toute répression. Pas de concessions dans cette série et pourtant, elle sera accessible comme pour Iréna à partir du collège en lecture accompagnée.
Un devoir de mémoire et un très bon outil pédagogique, cet album est une véritable réussite à la hauteur d'Iréna. J'ai hâte de lire la suite de cette série prévue en trois tomes (Iréna l'était aussi à l'origine).
Après Iréna (Glénat) , Madeleine (Dupuis), JD Morvan met, une fois de plus, une femme à l'honneur et c'est pour moi un véritable bonheur de découvrir toutes ces femmes qui ont fait notre passé et donc, notre présent.
1972 : Un visage apparait sur l’écran de télévision, un visage qu’elle croit reconnaitre et qui la renvoie plus de 30 ans en arrière. Elle a alors 9 ans et la guerre vient de commencer.
Après « Iréna » avec le même David Evrard au dessin(5 tomes sur la vie d’Iréna Sendlerowa qui a sauvé 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie) et « Madeleine, résistante » avec Dominique Bertail (1 tome et 2 autres à venir qui retrace la vie de Madeleine Riffaud), sans oublier « Les croix de bois » ou « La ferme de l’enfant-loup » JD Morvan poursuit son travail de mémoire.
Il nous raconte ici la vie de Simone Lagrange appelée alors Simy Kadosche. Une vie qui débute par un engagement précoce dans les activités de la résistance lyonnaise : elle passe des messages, elle livre du matériel avec son papa… Jusqu’à croiser le sinistre chemin de Klaus Barbie.
Un album marquant, qui contextualise, explique, prend le temps d’éclairer le lecteur, quel que soit son âge. Un dessin « jeunesse » qui caricature, exprime, montre la violence car il faut la montrer, qui utilise des astuces de mise en scène avec la présence de Jeanne, celle qui l’a dénoncée, souvent sur son épaule, derrière Simone…
Au final, inutile de trop en dire, il faut lire cet album et remercier les auteurs-dessinateurs pour leur travail si important, surtout en ces temps troublés où certains énoncent et déforment les faits historiques devant des salles qui exultent. Vivement la suite de ce triptyque !
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