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Un dentiste parisien, une grève d'aéroport à Varsovie, un wifi gratuit, des recherches sur les origines familiales, beaucoup d'humour et d'imagination...
« Remarquable comme la rencontre d'une histoire belge et d'une histoire juive ; le tragique et la cocasserie, le jeu de mots et le « je de maux » s'y entrelacent, comme si Raymond Devos se découvrait natif du Yiddishland. Une très belle fable sur l'histoire et l'enracinement à l'âge du tourisme et des liens numériques. » Fabrice Hadjadj, Le Figaro littéraire « Allègre et grave, malicieux et interpellant, Le livre de Joseph, premier roman de Bernard Dan, est une réussite. » Sophie Creuz, L'Écho Bernard Dan est neuropédiatre. Le livre de Joseph est son premier roman. Il a reçu le prix Eugène Schmits de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
Dans l’aéroport de Varsovie, un homme attend. Il a manqué son vol pour Paris. Et le voilà coincé par une grève du personnel aérien. Il s’appelle Jean-Paul Rakover. Venu là pour un congrès de dentisterie, il en profite pour découvrir ses racines juives polonaises. Seul, sans argent, sans moyen de communication, il écrit dans son ordinateur sept chapitres plus ou moins longs, pour faire le point sur ses origines, sa famille, son éducation, sa judaïté. Lors de ses recherches, il a trouvé un texte signé Joseph Rakover, trouvé dans une bouteille, dans le ghetto, après la Seconde Guerre Mondiale. Il cite et commente abondamment cet homme disparu, le considérant comme un parent, un ancêtre, une figure tutélaire surgie de la nuit des temps.
La première qualité de ce texte, écrit à la première personne, se trouve dans son humour aigre-doux, qui mêle subtilement des moments émouvants (les ruines du ghetto, les avis nécrologiques, les rencontres) et des accents cocasses, ironiques. Si bien que le récit, écrit comme s’il était d’un seul jet, présente une évidente fraîcheur, dont la structure est un télescopage de concepts, de références, de sentiments. Ainsi la Pologne, c’est nécessairement Copernic, le pape, le catholicisme, les camps, la carpe panée. Et que dire du judaïsme, alors qu’on est athée ? Que cela se réduit à la circoncision.
Pourtant, à force de digressions, une certaine lassitude s’installe. Mais voilà que l’épisode du rêve relance l’attention. En effet, tous les éléments rencontrés dans la première partie s’y retrouvent sous forme symbolique. Et, comme l’aurait fait Sigmund Freud, Jean-Paul, le dentiste français, analyse et en tire les conclusions qui lui permettront, peut-être, de résoudre sa crise identitaire, de refouler ses doutes existentiels et de confirmer son (non) rapport à Dieu.
J'ai trouvé ce livre habile, c'est un peu comme une synthèse de différents titres qui ont déjà traités magistralement du sujet. J'y ai retrouvé un peu de "Jan Karski" de Yannick Haenel, un soupçon de chacun des livres d'Elie Wiesel et beaucoup de "Un Secret" de Philippe Grimbert.
Je reste dubitative car même si le sujet est traité, par moment, avec beaucoup d'humour, la réalité qu'il recouvre a déjà été exposée avec tellement de talent que je trouve qu'il n'arrive pas vraiment à trouver sa place parmi les grands.
Ce livre est drôle et terrible. C'est une sorte d'essai névrotique décalé qui interroge chacun sur les bases sur lesquelles il croit devoir s'appuyer. On ne bouge quasi pas et pourtant c'est passionnant. La fin est surpenante, vertigineuse: c'est une belle leçon de liberté.
A lire absolument!
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