Dans une cité merveilleuse et paisible, gouvernée par un magnanime souverain, débarque soudain une étrange créature. Nul ne sait ce qu'elle est ni d'où elle vient. Mais son obscur dessein se révèle vite au grand jour : profitant d'une nuit sombre et de l'aide d'envahisseurs étrangers, l'infâme créature s'introduit dans le palais du Roi et le massacre. L'« animal » prend le pouvoir et la cité sombre aussitôt dans le désordre, la cruauté et le crime.
Au-delà de la figure machiavélique de Demonia, il faut voir dans cette histoire une allégorie : celle d'un pays qui bascule après un coup d'état odieux dans le chaos et les cauchemars d'une misère et d'une déchéance séculaires. Loin de la seule chronique historique, Le gros Singe vise à faire prendre conscience au monde entier du drame qui se joue dans les pays africains - où les occidentaux installent et soutiennent des dictateurs qui deviennent des monstres - en s'inscrivant dans un vaste projet intellectuel, littéraire et politique. Contre l'esclavagisme, il y a eu les mouvements anti-esclavagistes, contre le colonialisme, le concept de la négritude ; contre le néocolonialisme, il y aura la néo-négritude, pour aboutir après une nouvelle lutte contre la turpitude blanche à l'affranchissement total des pays africains ainsi qu'à une véritable récupération de leur destinée.
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