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«Y'a pas d'printemps», «Un monsieur attendait» et «Sans vous» sont trois titres de chansons. Mais ce sont aussi les noms donnés à trois vestes fabriquées au début de l'année 1949 dans l'atelier de Monsieur Albert. Laissées-pour-compte, mais vivantes, serrées l'une contre l'autre, elles apprirent à écouter le moindre bruit que faisait la vie : les murmures et les éclats de voix, les histoires de guerre et les recettes de cuisine, les histoires de bal du dimanche et les histoires de ciel bleu. Témoins de passions et de haines, elles connurent la tristesse, l'anxiété, les désespoirs et apprirent la clairvoyance, l'ironie, la patience, la tranquillité et la joie. Et le chagrin. Et l'indignation... Les tribulations de ces vestes permettent à Robert Bober d'évoquer, avec le talent qu'on lui connaît, le Paris d'autrefois, les métiers, les hommes et les femmes, et de parler de l'identité, de l'exclusion, de la mémoire et de l'oubli. Un livre chargé d'une humanité pleine de chaleur et de fraternité.
Connu pour ses réalisations au cinéma (assistant de François Truffaut) et surtout à la télévision, Robert Bober dont la famille allemande avait fuit le nazisme, en 1931, pour s’installer en France, a aussi exercé le métier de tailleur comme il l’a prouvé dans "Quoi de neuf sur la guerre ?", Prix du livre Inter 1994.
Dans "Laissées-pour-compte", il réussit à faire vivre et parler des… vestes que Madame Léa, dans l’atelier où elles sont confectionnées, baptise d’un titre de chanson ! Ainsi, nous faisons connaissance avec « Y a pas de printemps », « Un monsieur attendait » et « Sans vous », chansons à la mode en 1949.
Ces vestes observent la vie d’un atelier de confection pour dames, situé au deuxième étage de la rue de Turenne, dans le IIIe arrondissement de Paris. Hélas, dans le monde du prêt-à-porter, la concurrence est rude et chaque saison voit son lot de laissées-pour-compte. Même si cela arrive, tout n’est pas perdu, comme nous le découvrons ensuite.
Robert Bober, avec humour et tendresse, nous apprend que ces vestes parlent et chantent mais sont seules à pouvoir s’entendre : « Il fallait, pour que s’engage la conversation, être un vêtement fait. » Présentes à chaque instant de la vie, « elles furent témoins de passions, de haines, d’illusions, de déceptions. »
Au rythme de la vie de ces vestes, nous évoluons dans le Paris de l’après-guerre. Après Julia et sa thèse sur les termes et expressions utilisant les parties du corps, « Un monsieur attendait » se retrouve au théâtre, sous les projecteurs, portée par Danielle Darrieux : « Oui, elle avait été dédaignée, rejetée, humiliée, abandonnée, laissée dans l’ignorance d’une vie normale, laissées pour compte. Quelle revanche ! »
Porté par ce thème original, Robert Bober écrit tout simplement la vie : « Exposer le passé, c’est dire qu’il a été. Mais qui reviendra en arrière pour dire la distance parcourue, ce que fut leur existence et les projets accomplis, les espoirs déçus ? »
Enfin, il faut signaler que toutes les chansons citées figurent en appendice avec leurs auteurs et compositeurs, une très bonne idée.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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