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La rose se compose d'une quarantaine de courtes proses, prenant la forme de récits, monologues, portraits, dialogues ou petits essais. Que les héros s'appellent Wladimir, Perceval ou Fridolin, qu'ils soient des amoureux tranquillement transis ou de capricieuses jeunes filles, des personnages de la littérature ou bien des enfants, ou encore des animaux, ces croquis tendres et narquois sont autant d'autoportraits de l'artiste, qui fait devant ses miroirs brisés une dernière promenade. Ils révèlent aussi ce regard propre à Walser, regard distancié porté sur le monde alentour, mais d'une acuité tendre, animée de sollicitude, de sympathie pour les petites gens, pour le quotidien. Pour Robert Walser, La rose est «le plus indocile et le plus jeune» de ses livres, où il y aurait à la fois «beaucoup à comprendre et à pardonner». Il s'agit surtout du dernier livre publié de son vivant, trente ans avant sa mort... il prend donc une singulière valeur, à la fois testament, certainement le plus fin et le plus littéraire de l'auteur de L'Institut Benjamenta, et témoignage de celui qui, de son vivant, a provoqué l'admiration de Musil, Stefan Zweig, Max Brod, Hermann Hesse, Walter Benjamin et bien d'autres.
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