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La leçon de peinture du duc de Bourgogne

Couverture du livre « La leçon de peinture du duc de Bourgogne » de Anne-Marie Lecoq aux éditions Le Passage
Résumé:

De 1689 à 1697, Fénelon fut chargé de diriger l'éducation du duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, qui semblait destiné à monter un jour sur le trône de France.
Pour donner à son élève quelques rudiments sur la manière d'analyser un tableau et de juger de la réussite d'un peintre, le... Voir plus

De 1689 à 1697, Fénelon fut chargé de diriger l'éducation du duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, qui semblait destiné à monter un jour sur le trône de France.
Pour donner à son élève quelques rudiments sur la manière d'analyser un tableau et de juger de la réussite d'un peintre, le précepteur a choisi deux oeuvres de Nicolas Poussin, le Paysage avec les funérailles de Phocion et le Paysage avec un homme tué par un serpent, et a imaginé que Poussin (mort en 1665) les décrivait lui-même, dans l'autre monde, pour répondre aux questions de Parrhasius, célèbre peintre grec de l'Antiquité, et de Léonard de Vinci.
Les deux dialogues ont été composés vers 1695, 1696. Leur intérêt ne vient pas seulement de ce qu'ils recensent un certain nombre d'éléments théoriques de l'idéalisme classique, qu'avait incarné en France Nicolas Poussin. Ils constituent aussi un témoignage irremplaçable sur la survie et l'évolution du " poussinisme " à l'époque où triomphaient les amateurs de Rubens, et sur la place de Fénelon aux origines du Néo-classicisme.
Surtout, la signification profonde de cette entreprise est ici dégagée pour la première fois. À l'époque des deux dialogues, Fénelon était devenu le censeur le plus implacable de la monarchie de Louis XIV, symbole, à ses yeux, d'un monde trop vieux et trop corrompu avec lequel il convenait de rompre. Tous ses espoirs résidaient dans le règne, qu'on croyait proche, du jeune et très chrétien duc de Bourgogne.
Le rôle conféré à Nicolas Poussin, la confrontation avec l'Antiquité et l'Italie de la Renaissance, et avant tout le choix même des deux tableaux indiquent clairement que la leçon de peinture a été aussi pour le précepteur l'occasion d'une leçon politique, exaltant le nécessaire retour aux principes de la monarchie française, aux moeurs des " premiers âges du monde " et aux vertus de l'esprit d'enfance.

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