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Ses proches l'avaient prévenue. Ophélie devra jongler entre sa carrière, sa vie d'épouse et de mère. Mais personne ne lui avait dit qu'il faudrait jongler avec les fragments de son existence morcelée.
Perfectionniste et investie, Ophélie renvoie une image parfaite : mère épanouie, médecin accompli, épouse dévouée. Pourtant, face au miroir, elle ne se reconnaît plus. Où est-elle ? Qui est-elle ?
Au fil des mois, Ophélie s'enlise. Il n'y a que dans le reflet de l'eau qu'elle semble s'apaiser, se reconnaître, au risque de s'y perdre.
A travers le parcours d'Ophélie, mère tragique tiraillée entre souffrances intimes et désir d'excellence, se dessine le portrait saisissant d'une femme des temps modernes.
Ophélie semble avoir tout pour elle : un époux attentionné, trois beaux enfants en bonne santé, un poste de médecin dans un service de cancérologie d’un grand hôpital parisien. Pourtant, depuis qu’elle a repris son activité professionnelle après la naissance du petit dernier, rien ne va plus. Alors qu’elle jongle jusqu’à l’épuisement entre ses rôles de mère, d’épouse et de médecin, tout semble lui échapper, comme si, malgré tous ses efforts, elle ne parvenait plus qu’à tout faire à moitié. La frustration, puis la colère et la rancune, l’investissent peu à peu, la précipitant vers le drame.
Toutes les femmes partagées entre leur vie familiale et leur activité professionnelle se reconnaîtront dans les tiraillements vécus par Ophélie. Même en s’investissant corps et âme pour répondre à l’ensemble de ses obligations, la jeune femme ne peut rivaliser, sur leur terrain de prédilection, ni avec les mères au foyer, ni avec ses collègues masculins investis dans leur seule carrière. Cette réalité rattrape soudain la jeune femme, dans un sentiment mêlé de culpabilité et d’injustice d’autant plus lourd, que personne autour d’elle ne semble réaliser la hauteur de ses exploits quotidiens, les trouve même tout à fait naturels sans penser à y prendre la moindre part, et qu’au final, elle se fait damer le pion sur tous les tableaux, familial, professionnel et personnel.
De son écriture fluide et directe, l’auteur réussit à nous faire toucher du doigt la frustration croissante d’Ophélie, son épuisement et sa révolte face à l’éternel déséquilibre qui plombe le rôle des femmes, puisqu’elles seules, le plus souvent, ont à gérer simultanément toutes les sphères de l’existence. La brièveté du récit ne lui permet toutefois pas de creuser suffisamment ses personnages, notamment la relation d’Ophélie à ses parents et l’impact de la mort de sa sœur, laissant le soin au lecteur de faire lui-même la relation avec une issue qui pourrait paraître d'autant plus exagérément tragique que la tension dramatique n’était pas jusqu’ici la priorité narrative.
Ce premier roman s’avère une lecture agréable, peut-être un peu expéditive dans son ensemble et excessive quant à son dénouement, mais en tous les cas une illustration parlante de ce qui transforme les femmes d’aujourd’hui en jongleuses du quotidien.
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