Loin du monde, sur un plateau karstique qui ne laisse pas de traces, une femme a choisi de s’installer...
Oui, c'est tout à fait ça : "cette femme revenue à l'état sauvage."
Roman bluffant de désespérance.
Mes souvenirs sont des crépuscules ;
Aucune de mes histoires n'a de commencement. » Une femme sans passé se cache dans la forêt depuis des années. Elle y vit en ermite, cueille, pêche, piège et admire la beauté du monde sauvage. Son existence dans des gorges difficiles d'accès est spartiate mais heureuse, jusqu'au jour où une détonation claque sur le causse.
Ce coup de fusil sonne le départ d'une course contre la montre pour préserver ce coin de paradis et précipitera une suite d'événements implacables qui révélera cette femme à elle-même. Offrant la vision d'une vie autre, à l'instar du roman Dans la forêt de Jean Hegland, La Femme paradis pousse le lecteur à interroger ses certitudes, ses limites et ses désirs.
Loin du monde, sur un plateau karstique qui ne laisse pas de traces, une femme a choisi de s’installer...
Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
Envie de découvertes littéraires ? Vous êtes au bon endroit…
Cheminer avec l'héroïne de ce roman sur les traces de son passé est une aventure violente et bouleversante.
A ses côtés, nous découvrons la beauté de la nature sauvage, la rudesse de la vie solitaire, la poésie de la fuite en avant.
Vivre en ermite dans la forêt, cela semble être le choix de cette femme après une catastrophe et la mort de son mari. Depuis 6 ans, elle survit au prix d'un combat quotidien contre l'environnement. Elle pêche, cultive son jardin et veille à l'intégrité de son territoire. Pour le préserver et assurer sa survie, elle développe des compétences de survivaliste et adopte comme credo : "Toute personne qui approche doit mourir".
Oui mais...son mari n'est pas mort. Et le passé va déterminer tous les présents possibles.
J'ai aimé cheminer à travers ce roman déroutant, sauvage et brut, à l'écriture magnifique
Un roman plein de poésie, vif, condensé, ponctué de rebondissements inattendus. Une femme confrontée à la vie sauvage dans la forêt et qui doit faire face à un événement imprévu, une détonation, venant perturber son fragile équilibre, passant de proie à prédatrice.
Pour survivre dans la forêt, il faut abandonner une part de son humanité. Carapacer ses sentiments, renoncer au monde, devenir sauvage. Le titre de ce roman annonce une femme, mais ce pourrait presque être un animal. “Elle s’est réfugiée dans la nature contre la ville, dans la solitude contre la société, dans l’oubli contre la mémoire.” Elle a choisi les arbres plutôt que les hommes, le vent plutôt que l’amour.
Elle vit dans une grotte au cœur de la forêt du Paradis, recluse et secrète. “Dans les premiers temps, elle parlait à voix haute mais la conversation des arbres et des rochers est limitée. Alors elle s’est tue pour mieux entendre. Le silence a tant de choses à dire.”
Consolider son abri, poser des pièges, écouter, attendre, regarder, se cacher, tuer. Les journées s’écoulent dans la plus brutale des simplicités, rythmées par une routine précise, une discipline précieuse. Jusqu’à ce qu’une détonation, dans le silence frissonnant de la forêt, vienne écorcher son équilibre.
Dans ce livre minéral où règne “une fureur franche, sans cruauté ni morale”, quelque chose d’une sensibilité strictement humaine persiste pourtant. Celle des mots, même les plus élémentaires. Celle de la curiosité, du désir, des cauchemars, des souvenirs.
“Mon histoire est tortueuse comme un sentier de montagne. Elle demande des détours et des efforts pour avancer, les vallées et les pauses devant le panorama valent autant que les cols et les marches forcées.”
Au creux de la roche, protégée par les arbres et menacée par tout le reste, une humanité indécrottable jaillit. Dans la rigueur des exercices de méditation, dans les éclats d’une violence sourde et méchante, dans quelques lignes griffonnées dans un carnet. “La beauté est affaire de regard et de temps.” De mots aussi. Surtout ceux de Pierre Chavagné.
La femme chasseresse s’est construit un refuge, d’où elle domine les alentours, avec la fois proie et prédateur. Son corps et son esprit sont en mode survie, et peu de sentiments viennent animer ses pensées. Les bribes de sa vie antérieure lui reviennent, consignées aussitôt par écrit.
Ce qui l’a amenée à cet isolement, à ce dénuement, le récit le révélera partiellement. Ce n’est pas le plus important. Ce qui ressort de cette histoire, c’est ce que fait la solitude, issue d’une contrainte, sur une femme dont on pressent qu’elle a vécu l’indicible et n’a trouvé de salut que dans la fuite.
La violence est présente en permanence, celle qui est nécessaire pour survivre et parfois celle générée par l’intrusion et la peur qu’elle suscite.
Douloureux voyage intérieur, pour un retour à une vie primitive et sans concession, le roman est une ode à la nature, à la possible harmonie entre l’homme et son décor, mais aussi un triste constat de ce que l’isolement, salutaire pour oublier, risque de de créer sur un esprit fragilisé par les épreuves.
Roman sombre et désespéré, autour d’un personnage que même l’écriture et la lecture n’aura pas pu sauver.
156 pages Le mot et le reste 6 janvier 2023
Sélection Prix orange 2023
La femme paradis est le surnom donné par les gens du pays à une femme solitaire qui vit en ermite dans la foret. S’agit –il d’une sorcière ou d’une protectrice ?
Ayant fui la ville et perdu son mari, elle organise son existence simple autour des fondamentaux, de nouveaux repères. Elle apprécie la nature, son enseignement de tous les jours. Habituée aux bruits du silence, son existence va être bouleversée par une détonation. Avec la solitude comme compagne, elle s’est construit une maison troglodyte. Il lui manque morceau de sa vie, sa mémoire ayant occulté l’accident de voiture avec son mari et sa fille.
L’auteur avec son anti-héroïne comme narratrice nous fait partager les différentes facettes de la vie en forêt, tantôt romantique parfois dangereuse.
Elle, la femme louve, défend son territoire comme un animal avec violence qu’il s’agisse de loups ou d’humains. Elle se crée un nouveau paradis.
La femme paradis est à la fois une histoire noire et lumineuse. Noire car elle se termine dans le sang et une résilience amoureuse trop tardive. Lumineuse avec la redécouverte de la beauté essentielle du monde et un hymne à la terre.
Apre et sensible, le livre de Pierre Chavagné est un voyage bouleversant à travers les différentes saisons d’une nature apaisante grandiose. Un roman intelligent et vertueux, porté par une plume parfois cruelle mais d’une magnifique poésie.
Une femme vit seule depuis six ans, coupée de la civilisation, dans une grotte qu'elle a aménagée en maison troglodyte , en pleine forêt. Elle est en alerte permanente, prête à réagir immédiatement et brutalement à tout danger. Or, dans les premières pages, retentit une détonation; elle sait que le danger se rapproche. Va-t-elle pouvoir l'éloigner?
Ce roman sort totalement des sentiers battus et nous offre un portait de femme assez inquiétant, dans le genre survivaliste extrême. L'auteur décrit une guerrière qui se bat contre la nature tout en utilisant, parcimonieusement, toutes les ressources qu'elle lui offre pour survivre, contre les bêtes sauvages, contre les hommes qui rentrent sur son territoire ce qu'elle ressent comme une agression et une menace. Elle n'hésite pas à tuer sans état d'âme.
Il y a un autre personnage important, c'est la nature plutôt sauvage, cruelle, loin de l'image d'un jardin d' Eden ou de la représentation idéalisée qu'en avait faite Jean-Jacques Rousseau. C'est un combat de tous les jours pour survivre dans un milieu hostile même s'il n'est pas exempt de beauté.
L'auteur humanise, cependant, cette femme à travers les mots qui la relient à la civilisation : ceux qu'elle écrit dans un journal avec le besoin de laisser une trace de son passage et ceux qu'elle lit, qui lui apportent une sorte d'apaisement mais aussi un amollissement dangereux.
On ne sait pas pourquoi elle est là, ce qui nous pousse à tourner les pages avec beaucoup de curiosité et à être saisis par une sorte de tension de plus en plus palpable. Petit à petit, l'auteur nous livre des bribes d'information jusqu'à un final totalement inattendu.
Un roman original et réussi dans lequel l'auteur se glisse avec vérité et un talent certain dans la peau de cette femme revenue à l'état sauvage.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Mot et le Reste de m'avoir permis de découvrir et l'auteur et son roman dans le cadre du Prix Orange du Livre 2023.
Oui, c'est tout à fait ça : "cette femme revenue à l'état sauvage."
Roman bluffant de désespérance.
Une femme vit seule dans une grotte dans la forêt. Elle vit éloignée de la civilisation et se tient sur ses gardes si un humain s’approche ou traverse son environnement. On comprend qu’une catastrophe s’est produite et a semé le chaos.
Le roman alterne entre le récit à la première personne de la femme, en italique, et un narrateur qui raconte ce que fait la femme. Elle survit. Elle s’est adaptée. Elle a développé des techniques pour se nourrir. Elle ne chasse que ce dont elle a besoin afin de vivre en autosuffisance et éviter de se rendre dans un village. La nature est très présente. Elle a mis en place un rituel ou programme de sa journée. En dévier s’avère plutôt dangereux pour sa survie. Elle est sur le qui-vive tout le temps, en état d’alerte permanent, comme ses sens. La peur est omniprésente. Le lecteur ressent tout ce que vit la femme.
La solitude est palpable aussi. Des souvenirs remontent de temps en temps mais elle les chasse aussitôt. Elle avait un mari, une autre vie auparavant. Au fur et à mesure qu’on avance dans le roman, elle nous livre quelques bribes de son passé pour comprendre sa situation, ses choix. Un mystère plane tout au long de ce livre. On sent qu’elle a quelque chose à nous révéler.
Et puis, son quotidien est bouleversé par un événement qui déclenche une série d’autres événements perturbateurs que je vais taire pour ne pas divulgâcher.
Il y a beaucoup de paroles fortes dans le récit de cette femme, que j’ai notées et ajoutées sur le blog. A la fin de l’ouvrage, l’auteur confie son intention en écrivant ce roman. J’ai beaucoup aimé cette attention de Pierre Chavagné, c’est éclairant. L’écriture est poétique. Elle m’a captivée. J’ai enchaîné les 156 pages et ça c’est un signe qu’il s’agit d’un très bon roman ! La fin est inattendue. J’ai trouvé ce texte fort et original.
Si vous aimez les romans où il est question de la relation entre l’homme et la nature, qui vous engage dans une réflexion, celui-ci devrait vous plaire. Et pour achever de vous convaincre de le lire, c’est l’occasion également de découvrir cette maison d’édition marseillaise, Le Mot et le Reste, qui mérite davantage de visibilité.
Une très belle surprise dans cette sélection 2023 pour le Prix Orange du Livre.
Un style orignal, des histoires riches d'imaginaire et cependant ancrés dans le monde et dans la nature, voilà un ensemble de pages qui font du bien. On pourrait imaginer des prolongements à tous ces récits... sans limites.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !
Et au milieu de cette désespérance, la lueur des mots!