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Le Mendiant l'avait prévenu à son arrivée dans le Berry où il venait d'être muté trois ans plus tôt.
« Fais gaffe à ne pas rester trop longtemps, mon pote ! Et fais gaffe aussi aux jeunes ! Ici ils s'emmerdent.
Mortellement. » Lorsqu'en pleine période électorale « Celui qui regarde à travers les murs » vole une photo dans une banque d'images ultra-sécurisée et l'expédie par mail aux élèves du collège Colbert à Châteauroux avec le message « Vous la reconnaissez ? », c'est une bombe qui tombe sur la ville.
En découvrant la photo, Anita, « le cafard », veut disparaître de la surface de la terre, mais non sans faire payer les responsables de son humiliation.
Elle les entraînera tous dans sa chute.
L'effet domino sera dévastateur. Et gare aux dommages collatéraux.
Le commandant Yann Lespoir qui mène l'enquête ne sera pas épargné. Le Mendiant l'avait prévenu.
J'ai découvert Denis Zott avec « Maudite », son thriller au goût de Canebière, d'OM, et de reviens-y.
C'est donc ce que j'ai fait en lisant le premier opus de l'auteur, qui se passe à Châteauroux, en terre Berrichonne.
Le récit démarre en pleine guéguerre policière lors d'une interpellation mouvementée, donnant le ton sur l'entente peu cordiale qui règne et va continuer de régner entre les diverses forces de l'ordre en présence dans le coin. D'autant plus qu'un gendarme semble impliqué dans la mort de la fille d'un député, et que le frère dudit gendarme, flic lui-même, n'est pas vraiment pote avec le commandant en charge de l'affaire. Si on rajoute qu'une commissaire aux motivations obscures déboule tout spécialement du SRPJ d'Orléans, afin de recadrer l'équipe du commissariat de Châteauroux dont la patronne n'est pas vraiment joice de ce qu'elle considère comme une intrusion et une atteinte à son autorité, vous aurez, si vous avez bien suivi, une idée de l'ambiance délétère qui s'installe.
Les clans se forment selon les accointances de chacun, qu'ils soient gendarmes, officiers de police ou truands, et les notions de droit et de justice volent vite en éclats devant la gravité de la situation. On découvre d'ailleurs au fil du récit qu'un certain nombre de flics souhaitent aller voir si l'herbe n'est pas plus verte autre part.
Sur près de 600 pages, tous les ingrédients d'un bon polar sont présents. On ne s'ennuie pas une seconde, l'écriture dynamique de Denis Zott permettant de tenir agréablement la distance. L'intrigue se complexifie rapidement et fortement à mesure que les intervenants se multiplient, et la violence augmente de façon relativement exponentielle jusqu'à un impressionnant dénouement final n'épargnant pas grand monde, la chute étant pour le moins brutale pour beaucoup.
Pour son premier roman Denis Zott fait fort, très fort. Déjà par sa taille le livre est impressionnant plus de 590 pages, d’une densité incroyable et à la fois tout se tient, tout est nécessaire et si le début des 50 premières pages a été laborieux en ce qui me concerne, passé ce cap, je n’ai plus résisté à l’attirance quasi addictive de ce polar. J’ai adoré découvrir les personnages aussi bien du côté « Police » que du côté des « méchants ». Ils sont tous très bien travaillés avec une psychologie et une histoire qui les rend à la fois attachants et intéressants. La construction du roman est magistrale, j’ai aimé l’effet papillon, les actes de chacun, entraînant des conséquences de plus en plus fortes. L’auteur nous emporte, nous tourne et nous retourne avec des rebondissements, des situations inimaginables. L’intrigue apparaît de plus en plus complexe au fur et à mesure de l’avancée du livre. Anita une jeune adolescente obèse est au centre de toute l’histoire, son histoire est terrible et il y a des scènes rudes et pourtant c’est ce côté sombre qui nous tiendra en haleine. Les personnages d’Anita, François ou encore Gari sans être sur le devant de la scène sont tout aussi essentiels. Du côté des enquêteurs, il y en a foule et leurs histoires personnelles sont passionnantes, sombres et incroyablement touchantes, que ce soit celles des frères Lanson, celle de la belle Jéza ou encore celle de mon personnage préféré Yann Lespoir. Les secrets bien cachés refond surfassent et s’entrecroisent intelligemment. L’écriture est intuitive et contribue grandement au plaisir de lire. C’est fluide, poétique même à certain moment et les dialogues sont percutants. Le rythme est constamment maintenu par des twists de folie. Pour moi c’est un sans faute et je ne peux que recommander cette lecture. Les thèmes abordés sont si nombreux qu’on a l’impression de toucher à tout. Le sexe, l’alcool, le cannabis, des sentiments en pagaille jalousie, rivalité, culpabilité sans oublier la vengeance, les flics pourris et les abus de pouvoir tout cela dans un climat politique qui n’est pas sans influence sur l’intrigue. Enfin vient la chute, celle que l’on n’attendait pas, celle impossible à imaginer qui nous laisse pantois et désemparés.
Les petits plus :
La référence itérative à Hubert Félix Thiéfaine.
Les belles descriptions de la géographie du Berry.
Je me lance dans " La chute du cafard", c'est un énorme pavé, 600 pages. J'espère qu'il sera à la hauteur de mes attentes et qu'il m'emmènera loin!
Certes le début est lent, le temps que l'auteur aborde et nous brosse les personnages, j'ai fait connaissance des lieux et de l'ambiance.
Une fois arrivé à la page 100, l'intrigue commence à prendre de l'ampleur. Une jeune adolescente s'est défenestrée d'un appartement du 3 ème étage. L'action se passe dans le Berry, près de Châteauroux. Divers cambriolages sévissent dans la région et les gendarmes vont devoir mener l'enquête.
S'ensuivent d'autres faits qui vont faire intervenir une fois de plus les gendarmes mais aussi la SRPJ d' Orléans et de la commissaire divisionnaire Jézabel Declercq. Certaines tensions subsistent entre coéquipiers...
" - Quelle merde! Des enfants prisonniers, contraints au vol et à la cambriole. Des adultes dont on n'est pas capable de déterminer le rôle exact: victime ou geôlier, ou les deux? Notre affaire dépasse de loin l'organisation de cambriolages en série et de recel. "
" La chute du cafard" est une roman très complexe car il existe une diversité de personnages, tous bien fouillés et de nombreuses histoires s'implantant dans le récit. Au fil des pages, l'auteur, Denis Zott arrive à fusionner le tout. C'est un véritable puzzle que l'auteur construit et quelle construction; le résultat est saisissant! On sent que l'auteur connait chaque endroit décrit, il y prend du plaisir et son écriture en témoigne.
La construction de l'intrigue est énorme et quant aux personnages, certains sont attachants et d'autres dépourvus de sentiments. Anita, Yann Lespoir restent mes préférés.
Au final ces 600 pages, tu ne les vois pas; tout va très vite. Les rebondissements et les tensions sont au summum. Les thèmes cités dans " La chute du cafard" sont variés; la vengeance prédomine, le sexe, la drogue et l'alcool font partie de l'action.
Je ne sais en combien de temps, Denis Zott a écrit " La chute du cafard" ni comment il a eu l'idée de mener une telle intrigue, mais je lui tire mon chapeau car tout est bien orchestré faisant de ce thriller une réussite.
Certaines paroles de Hubert- Félix Thiéfaine bercent et donnent le rythme à ce récit.
Quant à la fin, c'est juste Waouh! Je me suis trompée jusqu'au bout.
Pour un premier roman, Denis Zott frappe très fort; je suis curieuse de savoir ce que l'auteur va nous concocter par la suite car " La chute du cafard" est un roman implacable dont l'écriture est addictive et vous happe jusqu'au dénouement.
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