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La vie est belle. Lituanie, 1941. Algis est encore un enfant quand il est déporté dans un camp sibérien. Il raconte son quotidien où l'on croise le fantôme de son jars domestique, une chorale, des Russes impitoyables, et même des soldats japonais ! Avec son regard pur comme l'azur et sa fantaisie d'enfant, Algis nous fait rire, nous surprend et nous émeut.
Algis, un petit garçon comme les autres.
Qui joue avec un rien, et avec l'insouciance de son âge et dont la famille fait pousser les plus belles et succulentes pommes de Lituanie.
Mais la réalité va frapper et sera bien plus cruelle que des pépins à lancer le plus loin possible.
Il y a souvent de la légèreté dans les pages, parce que le sujet est grave.
Il y a du chant, des haïkus, des sourires et des espoirs, parce que l'enfermement est invivable.
Jurga Vile nous décrit l'impensable, ce qu'il y a de plus inhumain.
Vivre avec les poux, dormir dans la crasse, sortir presque nu dans la neige, être séparé de ses parents, de sa famille, faire semblant de se délecter d'une soupe de cailloux, se voir insulté et meurtri, voir les autres mourir, en se demandant quand notre tour viendra.
C'est un roman graphique et coloré, pour une histoire vraie et innommable.
C'est une histoire lointaine et pourtant d'hier.
On aimerait oublier que la liberté est un bien fragile, qui peut s'envoler à coup de poings contre une porte.
Mais l'autrice et son illustratrice nous livrent de l'espoir. Car lorsqu'on n'a rien, on s'accroche à la moindre parcelle d'étoiles, au moindre rayon de voix qui nous embarque dans l'imaginaire, pour mieux supporter la survie.
Algis a existé. Comme des millions d'autres.
Algis pourrait revenir. Faisons en sorte que l'horreur ne revienne que sur des pages dessinées sur une étagère de librairie.
La Sibérie m'a donné froid par moments, car l'obscurité de la guerre est ancrée en chacun de nous. Mais la poésie constante de l'ouvrage m'a rappelé que l'espoir est un sens humain, et qu'il suffit de gratter un peu, beaucoup parfois, pour illuminer la misère d'un destin.
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