"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Kiewarra. Petite communauté rurale du sud-est de l'Australie. Écrasée par le soleil, terrassée par une sécheresse sans précédent. Sa poussière. Son bétail émacié. Ses fermiers désespérés.Désespérés au point de tuer femme et enfant, et de retourner l'arme contre soi-même ? C'est ce qui est arrivé à Luke Hadler, et Aaron Falk, son ami d'enfance, n'a aucune raison d'en douter. S'il n'y avait pas ces quelques mots arrivés par la poste :Luke a menti. Tu as menti. Sois présent aux funérailles...Revenir à Kiewarra est la dernière chose dont Aaron a envie. Trop vives sont encore les blessures de son départ précipité des années auparavant. Trop dangereux le secret qu'il a gardé pendant tout ce temps. Mais Aaron a une dette, et quelqu'un a décidé que le moment est venu de la payer... « Ce thriller incendiaire enfonce ses griffes dans votre coeur dès son premier chapitre perturbant, et ne vous lâchera plus. » The New Daily
Vingt ans qu'Aaron Falk n'a pas mis les pieds à Kiewarra. Depuis qu'avec son père il a quitté la ville, poursuivi par la vindicte du père d'Ellie. Il avait seize alors et il était soupçonné du meurtre de son amie. de l'eau a coulé sous les ponts et Aaron est désormais policier à Melbourne, spécialiste des affaires financières. Un drame l'a fait fuir, un drame le fait revenir. Luke, son ami d'enfance, presque un frère, vient de tuer sa femme et son fils avant de se suicider, ne laissant derrière lui que sa petite Charlotte, âgée de treize mois. Sans le mot du père de Luke, - ''Luke a menti. Tu as menti. Sois présent aux funérailles'' - il se serait épargné ce retour vu d'un mauvais oeil par les gens du coin qui n'ont rien oublié du passé qu'il a voulu enterré. Mais le mot l'a intrigué. Ce terrible drame familial pourrait-il être lié à la mort d'Ellie ? En tout cas, la mère de Luke ne croit pas un instant à la thèse du double meurtre et du suicide, aussi demande-t-elle à Aaron de mener l'enquête.
Ambiance oppressante, étouffante, caniculaire pour ce polar qui nous emmène en Australie, aux confins de l'Outback. Une bourgade agricole, deux drames à vingt ans d'intervalles et un flic confronté à l'hostilité d'une population d'autant plus nerveuse qu'elle n'a pas vu une goutte de pluie depuis des mois.
Canicule est un polar classique avec une structure classique qui va du mystère jusqu'à sa résolution. Et pourtant, c'est aussi un roman envoûtant, un page-turner qu'on ne peut lâcher une minute, un roman d'ambiance qui nous plonge au coeur d'un bled paumé australien. Les difficultés de cette communauté perdue au bout du monde, son isolement, sa pauvreté, son combat contre une nature hostile, tout cela est parfaitement bien décrit et on se met dans la peau de ces gens bourrus qui scrutent le ciel avec, au ventre, la peur de tout perdre. Certains restent chaleureux, cordiaux, solidaires, d'autres lèchent leurs plaies et grognent. Perdu entre passé et présent, intrus parmi les siens, Aaron Flack est l'autre atout du roman. Un flic comme il y en a tant, abîmé par la vie, empêtré dans ses souvenirs, qui sans se l'avouer revient aussi dans sa ville pour tenter de faire la paix avec son passé. Accusé, calomnié, il va chercher la vérité malgré les menaces et les coups.
Rondement mené et addictif, ce polar est un vrai coup de coeur.
Ce polar s'ouvre sur le retour d'un paria, celui d'Aaron Falk dans la communauté rurale de Kiewarra, à une heure de Melbourne, en plein outback australien. Plus de vingt ans qu'il n'y avait pas mis les pieds, chassés lorsqu'il était adolescent avec son père ( pour une raison volontairement cachée au lecteur durant un certain temps). Lui, qui n'a vécu que pour mettre son passé derrière lui, revient suite à l'injonction à la fois laconique et comminatoire du père de son ami d'enfance, Luke, qui s'est suicidé après avoir assassiné femme et enfant : « Tu as menti. Luke a menti. Sois présent aux funérailles. »
Aaron se retrouve rapidement à gratter derrière les apparences et les faux-semblants pour comprendre les ressorts ce qui s'est réellement passé, tout en se débattant avec ses souvenirs à lui. Et rien à dire, l'auteure mène parfaitement son intrigue, les pages se tournent toutes seules, d'autant plus que les pensées d'Aaron échappées du passé et tous les flash-backs sont en italique, ce qui rend très fluide et aisé leur raccrochage aux événements du présent.
Si le récit en lui-même est classique et mène à une résolution impeccable ( et surprenante, je n'avais pas vu venir le dénouement malgré les indices astucieusement semés ), le plus intéressant dans ce polar, c'est son ambiance, parfaitement ancrée dans le terroir australien. Jane Harper sait prendre son temps pour faire ressentir la canicule qui écrase cette communauté agricole au bord de la crise de nerfs. Son écriture est tellement visuelle et cinématographique que le lecteur est complètement immergé, presque suffoquant dans ce huis-clos rural pourtant ouvert sur l'immensité des paysages âpres et monotones du bush, effaré aussi par la violence de ces hommes que la faillite liée à la sécheresse rend dingue.
Si le personnage principal manque un peu de charisme, ce polar atmosphérique et efficace est très réussi. Il a d'ailleurs été couronné du Prix des lecteurs Livre de Poche 2018.
Un bon roman qui m'a réchauffé puisque ici, c'est l'hiver et que j'ai froid alors que j'aime tellement avoir chaud :-) et que l'histoire se déroule en pleine canicule en Australie.
Une bonne enquête qui allie le passé et le présent et permet au personnage principal de se retrouver plongé dans sa propre histoire. Il n'aura d'ailleurs que peu d'alliés mais ceux qui restent lui seront précieux pour résoudre cette affaire qui révèlera un des péchés de l'homme et qui démontre encore que souvent les proches sont les premiers à devoir être soupçonnés.
J'entame le second volume des enquêtes de l'agent fédéral Aaron Falk.
"Luke a menti. Tu as menti. Soit présent aux funérailles".
C'est de cette manière que Aaron Falk est amené à retourner dans son village natal et se retrouve ainsi mêlé à l'enquête sur l'apparent suicide de son meilleur ami qui a, au passage, massacré sa famille. Il faut également préciser qu'Aaron n'est pas en odeur de sainteté dans ce village ou la population le considère plus ou moins coupable de la noyade d'une adolescente, il y a de ça plusieurs années.
Côté ambiance, elle est chaude comme le suggère le titre, j'ai même eu un peu peur au début que le côté canicule, absence de pluie depuis des mois voir des années etc etc soit un peu trop présent. En fait non, ce n'est pas lourd du tout, l'ambiance est savamment dosée même si l'on échappe pas de temps en temps à un rappel de la situation. L'aspect "petit village ou tout le monde se connaît et ou le moindre faux pas peut vous conduire à être banni à vie" est parfaitement retranscrit ici.
Les personnages sont intéressants, je regrette un peu le manque de développement sur certains d'entre eux qui méritait qu'on s'y attarde peut-être un peu plus.
L'enquête est, pour sa part, plutôt classique. On retrouve les codes et les ficelles du genre. Quelques longueurs quand même entre deux rebondissements (longueurs qui auraient pu être mises à profit pour développer un ou deux personnages). Les flashbacks sont assez inégaux, parfois intéressants et apportant une réelle plus-value à l'enquête, parfois plutôt inutile.
Si l'on considère l'ensemble, j'ai trouvé ici un polar correct et un style d'écriture plutôt agréable à lire. Rien de bien révolutionnaire mais une maîtrise indéniable des codes du genre. Une lecture sympathique.
L’ambiance est étouffante dans ce polar où un homme met fin à ses jours après avoir exterminé toute sa famille (mais en est-on vraiment sur ?) alors que l’Australie suffoque sous une vague de chaleur inédite.
Des espaces désertiques, des terres brûlées, des souvenirs embarrassants accueillent Aaron FALK, flic de Melbourne et ami de la victime, qui est bien décidé à faire la lumière sur cette affaire.
Bien écrit, maniant un suspense habile, ce roman sombre, rouge sang, rouge feu, est une excellente découverte.
Avec cette plongée dans la communauté agricole d'une petite ville du Sud-Est de l'Australie, ce roman nous saisit, autant par la chaleur torride qui y règne, que par l'ambiance rude et impénétrable du bush australien.
On s'attache au lieu comme aux habitants, qu'en tant qu'étranger, seule la littérature nous permet d'observer de si près.
L'enquête sur la mort d'une famille, fait ressurgir un passé, où les secrets sont restés enterrés pendant 20 ans, et c'est en le découvrant progressivement que s'éclaire le présent.
Un très bon polar, à l'écriture habile et agréable, qui nous emporte sans fausse note, dans cette région du monde touchée par une sécheresse dévastatrice.
Belle réussite pour un premier roman.
C’est mon premier roman de cet auteur. Il m’attendait depuis un moment dans ma PAL et je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas lu plus tôt ! Je l’ai lu dans le cadre du Black November Challenge (cf article correspondant).
J’ai très vite été emportée par l’histoire. L’auteure écrit très bien, son écriture et fluide et les passages descriptifs du paysage sont simples : on s’y croirait presque ! Dommage que j’aie attendu d’être au mois de novembre pour lire un roman parlant de canicule, j’aurai été encore plus dans l’ambiance du roman… ! Jane Harper arrive à nous promener entre le passé et le présent sans trop de difficultés, ces passages nous aidant à comprendre le pourquoi du comment de ce massacre catastrophique.
Au début, j’ai été un peu perdue car il y a deux histoires de meurtres dès le début : la famille massacrée (présent) et une petite fille tuée (passé). Je me posais trop de questions sur les deux histoires, qui avait tué qui, pourquoi, comment. Cela faisait beaucoup. Mais au final, les pages n’ont pas arrêté de défiler, sans même que je m’en aperçoive ! Et j’ai eu toutes mes réponses !
J'ai tourné un moment autour de ce roman ... mais j'avais pour objectif de limiter les achjats de livres cette année ... pour faire baisser mes piles !
Et puis un jour que je me promenais dans les rayons de la FNAC locale, j'ai entendu mon vendeur préféré le conseiller d'un ton très enthousiaste ...
Après une attente de quelques semaines, je m'y suis plongée, juste à la fin de la période de canicule de cet été !
Et je me suis régalée :)
Quand Aaron Falk revient dans sa ville natale, Kiewarra, bourgade du sud-est australien victime d'une terrible sécheresse, il est accueilli avec une réprobation générale.
Il y a été appelé par les parents de son meilleur ami d'enfance, Luke, qu'on vient de retrouver mort, ainsi que sa femme et son fils.
Luke s'est-il suicidé après avoir commis l'irréparable ... mais pourquoi n'a-t-il pas tué Charlotte, son bébé de 13 mois ...
Aaron, va donner un coup de main au policier local ...
Entre évocations du passé dans un texte en italique (bonne initiative) et déroulement de l'enquête ; entre questionnements sur le meurtre d'Ellie lors de leur adolescence et du départ d'Aaron et de son père (partis donc coupables) et difficultés financières des habitants dans ce lieu où les récoltes grillent et les revenus fondent, entre locaux et rurbains arrivés de Melbourne fuyant la vie urbaine, Jane Harper déroule son roman en nous distillant les indices tellement bien qu'on ne découvre la vérité qu'en toute fin de roman ...
Une nouvelle reine du thriller est née !
Et après un tel premier roman, j'attends le suivant avec impatience !
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