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Birdie Bloom est une « Pathétique », c’est-à-dire que son destin est celé par le Chancelier, le grand dirigeant du monde de Fabulia, qui décida de léguer à chaque habitant un livre de vie soigneusement rédigé par ses soins (enfin plutôt par ses sbires). Qu’il en soit ainsi, la vie de Birdie sera triste et son seul objectif sera d’avoir la fin la plus pathétique qui soit. Elle vit dans un manoir situé sur le Mont Tragique (ça commence bien !) dirigé par une maîtresse aussi lugubre qu’atroce. Dans cet orphelinat le rire est prohibé voire inconnu et le destin des petits pensionnaires se résume en un seul mot : subir.
Agnès Edmée Crabouille, quant à elle est une sorcière en apparence heureuse, qui a grandi dans la solitude propre aux sorcières et qui a pour seule ligne de vie de mener la vie dure aux autres tout en concoctant des sorts machiavéliques. Qui aurait pu croire que le destin de ces deux personnages que tout oppose pourrait être lié ?
Les premières pages m’ont tout de suite plus, l’auteur fait parler son roman jeunesse au sens littéral du terme en interpellant son lectorat via des notes de bas de page qui renseignent le lecteur sur l’histoire tout en ajoutant des anecdotes. L’usage du tutoiement vient renforcer la proximité amorcée par l’auteur, une proximité qui met tout de suite à l’aise, on se sent comme « considéré » par l’auteur.
Les intitulés des chapitres ont par ailleurs toujours ce petit quelque chose de cocasse : « un anniversaire tout sauf joyeux », « plus sauvage qu’un cochon sauvage », autant de formulations qui invitent les sourires à s’afficher sur le visage des lecteurs.
J’ai beaucoup apprécié l’humour et la simplicité des personnages. Birdie est une petite fille auquelle pourront facilement s’identifier les lecteurs : elle est courageuse, elle aime rêver et transformer ses rêves en réalité en osant croire que chacun détient une part de bonté dans son cœur. Agnès Crabouille a quant à elle tout du stéréotype de la sorcière : dents gâtées, doigts crochus, voix rauque, pustules et autres caractéristiques qui repousseraient tout un chacun. Mais au fond, cette sorcière s’avère aussi seule que Birdie et ces dernières vont apprendre à se connaître par le biais d’un personnage aussi étrange qu’impalpable : le Zéphyr.
L’univers du roman est construit autour d’une communauté segmentée en divers clans : les Pathétiques, les Triomphants, les Sorcières ou encore, entres autres, les Banals. Un univers qui pose un environnement et une structure, un fil conducteur qui permet aux lecteurs de saisir le fond de l’histoire. L’extérieur devient par exemple l’énigmatique « Au-dehors », la salle commune du manoir le terrible « Foyer Salle Cardeurs » autant de noms qui créent un univers distinct et propre. Mais que serait ce roman si nous ne parlions pas des valeurs qu’il véhicule : l’amitié, l’importance de la lecture, et de la tolérance. La place des livres tient une place importante dans l’histoire : la connaissance, l’apprentissage, la construction de soi passe par la lecture et par l’expérience.
En conclusion, « La Pathétique histoire de Birdie Bloom » est un véritable coup de cœur. L’auteur mêle humour, douceur et dynamisme au travers d’une originalité qui m’a interpellée. J’ai apprécié les notes de bas de pages, les personnages tout aussi attachants les uns que les autres et l’univers atypique (mais pas trop). Temre Blentz a su user des succès de la littérature jeunesse (magie, sorcellerie, enfants esseulés, animaux etc.) et les faire s’entremêler afin qu’ensemble ils forment une histoire envoûtante et addictive.
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