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Ce catalogue d’une ancienne exposition (1996) reste une importante source d’informations à qui s’intéresse à la nature morte, et à la nature morte de nourriture tout spécialement. Ordonné par toute une série d’historiens d’art et autres spécialistes internationaux, l’ouvrage, parfaitement illustré est non seulement un ravissement pour les yeux mais également une référence sur l’histoire de la gastronomie, des pratiques sociales lors des repas et, évidemment, de l’art de la table. Ici, nous sommes éblouis par la transparence d’un verre en cristal, l’éclat d’une orfèvrerie, ou mieux l’aspect laiteux d’une porcelaine Ming. Les notices, placées dans l’ordre chronologique, sont donc entrelacées de moments clés de l’histoire, de la Renaissance au Pop Art. En effet, nous rencontrons, au fil des pages, les tableaux d’Arcimboldo, Aertsen, Ceruti, Empoli, Londonio, Magini, Munari, Snyders, Van Gogh, Vlaminck, Ensor, de Chirico ou Oldeburg. Et le symbolisme caché de cette peinture de genre n’est absolument pas occulté : le calice, la fraise ou la souris ont donc tous une raison d’être là !
Il y a d’abord les spécialistes de scènes de marché et de cuisine, comme Pieter Aertsen, si bien qu’il est raisonnable de se poser la question de toute cette abondance, de toute cette diversité de produits, essentiellement viandes, volailles ou poissons. Il y a bien un étal ou l’autre avec des fruits et des légumes (Louise Moillon), mais ces denrées-là sont le plus souvent associées à autre chose (un jambon chez Empoli, des volailles chez Max Liebermann). Puis vient le chapitre sur les tables dressées, très différentes si vous êtes chez des catholiques ou des protestants (plus frugaux, paraît-il). N’empêche que la table richement garnie de Clara Peeters fait bien envie avec son pain, son crabe, son homard, ses crevettes, ses œufs et ses grandes roues de fromage.
Puis viennent les natures mortes à proprement parler, en premier : les portraits allégoriques d’Arcimboldo, plus loin, « les Harengs saurs » de Vincent Van Gogh, avant « la Raie » de James Ensor (à défaut de celle de Chardin). Enfin, les scènes de chasse, ce qu’on appelait jadis « trophées » avec des œuvres d’Alexandre-François Desportes, de Jean-Baptiste Oudry ou du Pitocchetto. Pour terminer, quoi de plus émouvant que « les Asperges » d’Edouard Manet ou « les Fleurs et pêches » de Renoir ? « Les Pommes de terre dans un plat jaune » de Van Gogh, très certainement.
Il ne manque que quelques recettes d’autrefois, pour compléter le tableau, si je puis dire.
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