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Depuis que je l'ai refermé, je ne me demande que deux choses : comment parler de Lucides ? et quel est mon avis sur ce livre ? Assurément, c'est un très bon roman, un roman qui aurait largement valu un coup de coeur. Un coup de coeur ? Pourtant, j'ai du mal à en être certaine. En fait, je n'ai aucune idée de ce que je ressens. J'ai aimé et j'ai détesté, j'ai adoré et j'ai haï, j'ai ri et j'ai pesté, j'ai souri autant que j'ai pleuré. Lucides m'a entraînée là où aucun autre ne l'avait fait...
Maggie vit à New York, avec sa soeur Jade et sa mère Nicole. Actrice, elle passe ses journées à des auditions, quand elle ne s'occupe pas de Jade à la place de Nicole. Des cours à domicile, peu d'amis, mais la fille adore se raconter des histoires sur les personnes qu'elle croise. Puis elle rencontre un garçon...
Sloane habite dans le Connecticut, avec ses parents et ses deux frères. Lycéenne studieuse, ses journées sont rythmées par les cours, le bénévolat et la photographie. Alors qu'elle se remet difficilement de la mort de son meilleur ami, Bill, James fait irruption dans sa vie.
A première vue, rien de commun entre Maggie et Sloane. Pourtant, toutes les nuits, chacune rêve la vie de l'autre. Comment est-ce possible ? Cela signifie-t-il que l'une d'elles n'est qu'un songe ?
Tout en ayant le sentiment d'avoir lu ce livre, j'ai surtout la conviction de l'avoir... vécu. Je crois vraiment que c'est le bon mot, et que c'est ce qui fait toute la difficulté que j'éprouve à en parler. Pendant une semaine, j'ai vraiment vécu Lucides, l'emmenant avec moi à Montreuil et le laissant me dévorer, m'interroger, me faire douter pendant mes heures de travail, troublant parfois ma concentration. J'arrivais en le rangeant précieusement et je me questionnais sur Maggie et Sloane, leur réalité, leur famille, leurs amis, leurs rêves. Ron Bass et Adrienne Stoltz les ont pour moi rendues de chair et de sang, ce n'était pas un livre que je voyais, c'était leur vie.
Quand deux scénaristes se penchent sur l'écriture d'un roman, cela donne quelque chose de très vivant et de très descriptif. Si bien que nous n'avons aucun mal à nous représenter les choses ou à entrer dans le coeur du livre. Si bien qu'on en vient à s'interroger nous-mêmes, plongeant dans un ailleurs qui tient du tangible autant que nous. Où s'arrête le réel et commence le songe ? Et où le songe fait-il place à la folie ?
C'est soudain comme s'il n'y avait plus de limite, l'un si proche de l'autre qu'ils se fondent par endroits. On ouvre le roman et on a déjà fait un premier pas, sans plus savoir de quel côté nous sommes. Quelques chapitres et on en finit même à oublier qui nous sommes.
On ouvre Lucides avec Maggie, jeune fille solitaire, actrice en devenir, qui nous immerge d'entrée dans sa vie, ou plutôt sa solitude. Sa mère n'est qu'un courant d'air, sa soeur est à l'école, Maggie passe ses journées seules, quand elle n'a pas d'auditions ou un rendez-vous avec Emma. Puis ensuite Sloane, lycéenne à l'avenir prometteur. Tout la différencie de Maggie, qu'il s'agisse de ses amitiés ou de sa famille. Alors comment expliquer que chacune rêve et vit la vie de l'autre à la nuit tombée ? Est-ce le désir caché de parler, d'avoir autre chose, qui parle ? ces peurs que l'on admet pas ? ces rêves que l'on n'ose pas ?
J'ai eu beau m'être mis et remis le résumé en tête, je peinais à croire, ou même à penser, que l'une d'elle n'était que le songe de l'autre, un reflet - amélioré ou non. Et les deux auteurs ne m'ont nullement aidée à faire mon choix. Tout au long de ma lecture, j'en suis venue à questionner, relever le moindre détail, essayer de comprendre. Je voulais déterminer laquelle était vraie, laquelle était fausse, pour être sûre qu'au moment où je dirais au revoir à l'une, je n'éprouve qu'une vague tristesse. Je ne voulais pas m'attacher et avoir à dire adieu... Parce qu'en quelques chapitres, il n'y avait pas pour moi qu'une seule Sloane ou une seule Maggie, il y avait Sloane et Maggie, même quand tout tendait à prouver que cela était impossible. Je me suis attachée aux deux jeunes filles, chacune si différente, si singulière, si unique. Les deux m'ont fait ressentir une foule de choses, un maelström d'émotions, entre doute et raison, chagrin et joie, dégoût et amour. Des rires, des larmes, des battements de coeur ratés.
A aucun moment je n'ai réussi à m'imaginer la fin de tout cela, le fin mot des auteurs, laquelle de Maggie ou de Sloane était réelle. Les auteurs y ont veillé. J'ai cherché pourtant, mais c'était vain. Je crois qu'il faut seulement se laisser porter par cette histoire, laisser l'habileté des auteurs nous gagner et nous entraîner dans une douce folie sans se poser plus de questions. Et surtout, écouter le message qu'ils nous apportent, répété entre les lignes.
Lucides pourrait être qualifié de roman étrange, onirique, addictif, captivant, dingue. Pour être honnête, je le qualifierai surtout de grandiose et d'intense. Même si je ne suis pas fixée sur cette lecture, je suis certaine de ce qu'elle m'a fait ressentir. Et je suis certaine d'avoir aimé cela. J'ai aimé que ce livre me rende folle, j'ai aimé qu'il me fasse douter/rire/pleurer/m'émouvoir. J'ai aimé ce qu'il m'a fait vivre. J'ai aimé qu'il marque ma vie.
Plus de doute, c'est un coup de coeur ♥
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