"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un récit sur la conquête spatiale doublé d'une réflexion à propos des fake news en étant construit comme un documentaire vrai-faux. Une uchronie qui s'inspire de la série For All Mankind de Ronald D Moore, la BD traite aussi de l’information et de son importance, du quoi qu’il en coûte, tous les moyens étant bons pour arriver à ses fins.
La Bd permet une expérience visuelle incroyable.
Un récit prenant et haletant, On s’attache très rapidement aux personnages, plongeant avec eux dans cet univers anxiogène et étouffant. C’est un magnifique album, une belle expérience visuelle pour un beau et gros volume de 160 pages qui se dévorent terriblement vite.
Ce roman graphique parvient à installer un climat très particulier en tenant deux fils narratifs. Le premier, par le scénario, concerne les points de vue. Le lecteur est avec les astronautes (parfois avec les équipes sur Terre) ou confrontés à des discussions à la télévision. Nous sommes donc face à des faits et à une personne qui les interprète. Que nous disent nos yeux ? Est-ce réel ? Les auteurs traitent leur histoire à la lisière de l’uchronie et de la théorie du complot. Les premiers pas de l’Homme sur la Lune ont toujours été sujets à ce type de réaction (les images de cet événement auraient été filmées par Stanley Kubrick, parmi les théories les plus répandues). Par leur imaginaire, ils développent une autre voie avec un propos pertinent sur le poids des actes politiques et du sacrifice dans cette bataille spatiale de la Guerre Froide.
Pour accentuer la réalité de leur histoire, ils usent d’un second fil narratif, la lenteur et la précision. La découpage des scènes instaure un rythme de lecture. On s’arrête sur les moindres mouvements, gestes et réactions. Le temps est différent et les personnages sont pris dans une autre dimension. Il semble ne pas avoir d’autre échéance que celle de la Lune qui échappe aux heures et aux jours. Le noir et blanc, d’une beauté intense étourdissante, amplifie cette perte de repères. On rentre dans cette BD comme dans les meilleurs épisodes de la Quatrième dimension. On perd pied et on suit, admiratif, cette histoire de conquête, d’égo et de sacrifice.
Un voyage interstellaire où le vide a toute sa place, un récit avare de mots et faisant grand bruit. Les auteurs mettent en images une théorie dite complotiste.
Les américains n'auraient pas été les premiers à fouler le sol lunaire mais le peuple russe et plus précisément une kosmonaute russe.
Kosmos est un pur régal visuel, les planches dans l'immensité de l'espace sont à couper le souffle.
Le récit est construit de façon très intelligente, de la même manière que l'on façonne une vérité, tout nous amène à se questionner sur ce que l'on "sait" vraiment.
J'ai aimé le pari osé et réussi de mettre en avant une théorie du complot et de mettre en parallèle la "vérité" autant justifié que le récit que l'on découvre.
Une réussite !
"C'est un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité".
Tout le monde a connaissance de cette phrase devenue mythique, qui fut prétendument prononcée par Neil Armstrong, le 21 juillet 1969 ; date à laquelle l'homme posa pour la première fois le pied sur la Lune...
Mais s'il y avait eu quelqu'un AVANT Neil Armstrong ? Avant les Américains ?
C'est le scénario que nous proposent Patrice Perna et Fabien Bedouel, en remontant jusque 1961, en plein cœur de la guerre froide entre URSS et États-Unis, pour faire l'hypothèse que la première personne à avoir aluni serait, en réalité... UNE astronaute soviétique.
La narration est menée avec un tel brio qu'on s'y croirait, et qu'on peine à démêler la vérité du mensonge dans cette mise en abyme abyssale qui joue avec les codes de la fiction, en proposant une belle réflexion sur les théories du complot.
Le travail de documentation des deux auteurs est manifestement conséquent, et rend parfaitement compte de certains des enjeux de la Guerre Froide, tout en faisant écho à la question, toujours actuelle, des "fake news".
Malgré des termes techniques et le peu de dialogues, ce récit lunaire est pourtant très dense.
La maîtrise du cadrage de Fabien Bedouel est particulièrement impressionnante, et m'a donné l'impression de me trouver immergée en pleine salle de cinéma.
L'usage du noir et blanc est parfaitement appliqué, et colle à la perfection avec cette ambiance spatiale et contemplative.
"Kosmos" est un ouvrage troublant, novateur et percutant, qui vaut amplement la découverte.
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