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Comment peut-on passer de héros de la Grande Guerre à bourreau français, lors de la Seconde Guerre mondiale ? C’est ce que Pat Perna et Fabien Bedouel ont voulu nous montrer à travers cette série intitulée Darnand.
Des trois tomes sortis entre janvier 2018 et août 2019, les éditions Rue de Sèvres en ont fait une intégrale qui vient juste de ressortir. En ce 80e anniversaire de la Libération, voici le parfait album pour faire connaissance avec celui qui est allé jusqu’au bout de ses détestables et terribles convictions, sans jamais faillir.
1918, le soldat Joseph Darnand fait preuve de bravoure en ramenant, à travers les lignes ennemies, le corps d’un de ses camarades blessés. Il fut décoré pour cet acte. Mais une fois démobilisé, le retour à la vie civile ne satisfait pas Darnand. Celui-ci ne se reconnaît plus dans cette société française d’après-guerre et fréquente les milieux d’extrême-droite.
Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, Darnand s’engage dans un bataillon de chasseurs alpins français positionné près de la frontière allemande. Il veut défendre la France face à une possible invasion de l'armée nazie. Fait prisonnier par la Wehrmacht et enfermé dans le camp de Pithiviers, il s’en évade pour rejoindre celui qu’il estime être devenu le sauveur de sa patrie, le maréchal Pétain.
Bien décidé à remettre de l’ordre dans cette France qu’il estime défaitiste, il choisit de faire obstacle aux bolcheviques, aux francs-maçons et aux juifs afin de permettre à son pays de retrouver sa souveraineté. Pour cela, il dirigera la Milice française, sera même nommé Obersturmführer de la Waffen-SS et prêtera serment de fidélité à Hitler.
À la libération, il fera partie de ceux qui s’enfuiront à Sigmaringen en Allemagne, pour rallier le gouvernement de la France vichyste en exil.
Avec cet album, Pat Perna et Fabien Bedouel nous plongent dans les heures les plus sombres de la collaboration à la française. Le récit est implacable, les dessins sont d’un réalisme puissant et ainsi incarnent parfaitement bien ces hommes de la collaboration, tel Darnand, qui sont allés jusqu’au bout de leurs idées néfastes, même face au peloton d’exécution.
5 j
Cette biographie signée Patrice Perna nous met en lumière l'histoire de Joseph Darnand, ce héros devenu collabo...
De ses actes héroïques lors de la grande guerre à ses terribles choix pendant la seconde guerre mondiale, nous découvrons un pan de l'histoire française assez méconnu à travers ce personnage haut en couleur.
La plume de Perna retranscrit habilement un récit mêlant faits historiques et fiction. Il nous embarque avec lui pour une passionnante et enrichissante lecture.
Graphiquement, le trait semi-réaliste de Bedouel et son découpage sont agréables et illustrent de manière efficace le propos de Perna.
En bref, une série aussi distrayante qu'instructive. À découvrir absolument si vous êtes féru d'histoire, mais pas que !
Un récit sur la conquête spatiale doublé d'une réflexion à propos des fake news en étant construit comme un documentaire vrai-faux. Une uchronie qui s'inspire de la série For All Mankind de Ronald D Moore, la BD traite aussi de l’information et de son importance, du quoi qu’il en coûte, tous les moyens étant bons pour arriver à ses fins.
La Bd permet une expérience visuelle incroyable.
Un récit prenant et haletant, On s’attache très rapidement aux personnages, plongeant avec eux dans cet univers anxiogène et étouffant. C’est un magnifique album, une belle expérience visuelle pour un beau et gros volume de 160 pages qui se dévorent terriblement vite.
Ce roman graphique parvient à installer un climat très particulier en tenant deux fils narratifs. Le premier, par le scénario, concerne les points de vue. Le lecteur est avec les astronautes (parfois avec les équipes sur Terre) ou confrontés à des discussions à la télévision. Nous sommes donc face à des faits et à une personne qui les interprète. Que nous disent nos yeux ? Est-ce réel ? Les auteurs traitent leur histoire à la lisière de l’uchronie et de la théorie du complot. Les premiers pas de l’Homme sur la Lune ont toujours été sujets à ce type de réaction (les images de cet événement auraient été filmées par Stanley Kubrick, parmi les théories les plus répandues). Par leur imaginaire, ils développent une autre voie avec un propos pertinent sur le poids des actes politiques et du sacrifice dans cette bataille spatiale de la Guerre Froide.
Pour accentuer la réalité de leur histoire, ils usent d’un second fil narratif, la lenteur et la précision. La découpage des scènes instaure un rythme de lecture. On s’arrête sur les moindres mouvements, gestes et réactions. Le temps est différent et les personnages sont pris dans une autre dimension. Il semble ne pas avoir d’autre échéance que celle de la Lune qui échappe aux heures et aux jours. Le noir et blanc, d’une beauté intense étourdissante, amplifie cette perte de repères. On rentre dans cette BD comme dans les meilleurs épisodes de la Quatrième dimension. On perd pied et on suit, admiratif, cette histoire de conquête, d’égo et de sacrifice.
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