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Il me sera difficile de résumer ce livre, car il ne s'agit pas d'un livre. L'histoire n'est pas romancée. Il s'agit de portraits, de moments de vie, de réflexion autour d'un thème : le tabagisme féminin. Le titre en est d'ailleurs évocateur. En me le proposant, j'avoue que je me suis demandée s'il s'agissait d'un éloge sur le tabac. Étant infirmière, je ne cache pas mon point de vue sur le sujet : le tabac tue la personne qui le fume, mais aussi son entourage qui inhale la fumée. Chacun reste maître de son corps et il en fait ce qu'il veut. Mais dans ma profession, les lésions causées par la nicotine, je les connais.
Des portraits enfumés. Les photographies qui jalonnent le livre ont été réalisées par Laurie Jacquemin, photographe amatrice. Malgré l'amateurisme, on sent qu'elle joue de la lumière et du regard avec son modèle. J'ai apprécié la simplicité des photos, car on ne présente pas de top model dans des positions acrobatiques improbables, ni des situations irréalisables dans le quotidien. Mon bémol ? La photo de couverture : j'ai une affection particulière pour la version noir et blanc, mais c'est un goût personnel.
Des portraits exclusivement féminins.
J'ai apprécier de lire la cigarette comme actrice de la scène, lui donnant vie et corps. Sa présence touche tous nos sens : le toucher sur les lèvres, l'oui lorsque la fumée est exhalée, l'odorat avec cette odeur tenace, le goût qui souvent disparaît, la vue de cette fumée qui s'échappe. On peut voir ces volutes comme féminines du point de vue de la femme, mais aussi des cigarettes. Je n'ai pas apprécié retrouver uniquement des portraits féminins, le tabac touchant autant les femmes que les hommes. J'ai aimé également retrouver des portraits de femme, dont les problématiques, même si elles tendent à être les mêmes que celles des hommes, seront aussi différentes. S'agissant du premier tome, le second pourrait sans doute être conjugué au masculin...?
Les portraits, malgré un style parfois ampoulé, sont variés, et mettent l'accent sur un point précis : le besoin de la cigarette. Celle qui rassure, celle qui libère, celle qui se fait rapide, l'autre qui se savoure. Bref, l'addiction est permanente, mais sa raison diffère en fonction des personnes. Et là où je rejoins l'auteur, c'est qu'il ne faut pas essayer de comprendre uniquement la consommation de tabac, mais aussi sa genèse : la première cigarette ? Pour faire comme tout le monde, pour voir ce que ça fait....? Il n'y a ni bonne ni mauvaise réponse, il y en a. À travers ses portraits, Michaël Gil parle avec poésie de cette addiction, mais aussi désillusion :
" Alors elle boit parfois, elle fume souvent, pour se défaire du froid de l’hiver et couper sa faim. Pour mieux ignorer les insultes de ces mâles frustrés et oublier la solitude dont on lui fait cadeau. Pour torturer son corps afin de lui donner l’apparence de son physique, pour détruire cette beauté intérieure que plus personne ne cherche à voir. " Extrait de Sous Dépendance Fixe.
L'écriture, comme je l'ai souligné plus, était parfois lourde, et les phrases longues, surtout au début. Mais au fur et à mesure, l'écriture se précise, et le style devient agréable. J'ai préféré le style dont l'extrait plus haut rend hommage : de la mélancolie et de la désillusion.
L'auteur parle également beaucoup de la beauté de la femme, et de ce que la cigarette ajoute au portrait. Michaël Gil aborde la femme avec respect, en tentant de faire prendre conscience des effets du tabac.
Sur le blog :
http://lecturedaydora.blogspot.fr/2016/08/volutes-feminines-mickael-gil.html
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