Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Dogge vit dans la petite ville de Rönnviken, cité huppée, de la banlieue de Stockholm, à quelques pas de son meilleur ami, Billy, qui lui habite Vâringe, le ghetto voisin. L’un vient d’une famille bourgeoise anéantie, l’autre d’un milieu monoparental défavorisé. Lorsque Billy est retrouvé gravement blessé par balle sur une aire de jeu, Dogge est immédiatement soupçonné. L’inspecteur Farid Ayad les connait depuis leur enfance et les a vus, impuissant, sombrer peu à peu dans la délinquance. Il enquête et comprend vite qu’un caïd local est impliqué dans l’affaire.
L’autrice place progressivement les pions d’une intrigue qui évolue et prend de l’ampleur au fur et à mesure de l’apparition de personnages impliqués dans l’affaire: un honnête épicier désabusé, un taulard psychopathe et un petit frère qui a vu trop de choses. Certains personnages sont poignants, comme l’inspecteur Farid Ayad qui sacrifie sa vie de famille pour aider des jeunes mais qui constate l’échec de ses actes. Ou la mère courage de Billy qui porte sa famille à bout de bras et a tout fait pour tenter de sauver son fils. La mère de Dogge, victime collatérale de la drogue, assiste à l’effondrement de sa vie. Le style sobre et travaillé accrédite l’aspect réaliste de l’intrigue.
Cet excellent polar suédois dénonce les dérives d’un pays en proie aux conflits sociaux, aux inégalités économiques et raciales, et à la gangrène générée par les trafics de drogue. Ces problèmes sont identiques à ceux de notre pays. Les habitants sont témoins de la dégradation de la qualité de vie, la hausse de la délinquance, l’inertie des pouvoirs publics, le mépris envers la jeunesse que l’on n’encadre pas, et les vrais délinquants à qui l’on donne tous les droits. Cela résonne tant avec ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui, y compris dans les petites villes. Le constat est un créve-coeur, implacable. Je remercie les Editions Pocket via Netgalley pour cette lecture, que je vous conseille fortement.
"Deux garçons de milieux différents qui deviennent amis. Une vraie publicité pour le pouvoir unificateur du sport. Le genre d'histoire qui ne pouvait que bien se terminer. Pas de quoi avoir un vrai sentiment, pas même en tenant compte de l'étouffante chaleur, de l'orage qui approchait."
Une colline, des cairns magiques, des flocons de neige, une eau noire de velours, des coups de feu, une opératrice, les pleurs d'un enfant, un programme de désistance, des balançoires aux couleurs de l'arc-en-ciel, de la colère, le papier peint jauni, de l'angoisse, des pommiers noueux, de la panique, un pyjama fin, de violentes convulsions, l'âme éteinte, les services sociaux, une promesse, l'escale de la violence, un regard compatissant, des aventures défendues, une salle de classe, de l'obstination, une boutique, la culture du silence, des opérations de police, un type ambitieux, des hirondelles qui volent bas, une avocate, le fracas du verre, un rire mélodieux, une société brisée, un tatouage terrifiant, une famille sous protection, une alerte nationale...
Dans ce roman policier, l' écrivaine Suédoise Malin Persson Giolito allie avec justesse émotion, réflexion et tension.
Les interactions entre les différents personnages sont bien rendues, et le contexte social et économique sont bien présents.
C'est un livre qui est vraiment bien rythmé, avec des moments forts, et des chapitres courts.
Je ne connaissais pas cette autrice mais j'ai envie de découvrir ses précédents romans !
Roman psychologique, sur un crime collectif, une histoire qui prend au tripes, pour un état des lieux de la société suédoise. Un procès essentiellement du point de vue de Maja, instruction, plaidoirie, témoignage. Une plume percutante.
"La Barbie noire de la conférence de la Sainte-Lucie a surpris les lycéens et leurs parents, à répondre à Samir, à pointer les problèmes en Suède (comme ailleurs) : avantages du capitalisme, contrat social, protection sociale, immigration, conventions fiscales internationales, faible taxation en Suède : il vaut infiniment mieux rejeter la faute des déficits budgétaires sur les migrants "
"La fusillade : c’est un cauchemar parce que tout est parti en lambeaux et qu’il n’y a rien à faire pour l’empêcher"
Banlieue de Stockholm, un gosse de 14 ans, Douglas, dit Dogge vient de tuer son meilleur ami, Billy, du même âge de deux balles dans la tête. Dogge venait du quartier riche et blanc de Rönnviken alors que Billy vivait dans le quartier pauvre, gangrené par la délinquance, de Varinge. Les deux gosses étaient copains depuis l'âge de 6 ans.
Nous allons suivre, pendant 18 jours, les enquêteurs, dont un en particulier, Farid qui est issu de Varingue et en comprend le fonctionnement, la mère et la fratrie de Billy, Dogge et sa mère veuve ainsi que la bande du chef de gang Mehdi.
On voit les enfants plonger dans les délits mineurs dès l'âge de 8 ans avec du chapardage puis très vite tomber sous la coupe d'un chef de gang qui les entraîne dans des cambriolages, du trafic de drogue, des tabassages punitifs. On voit également le quartier de Varingue s'enfoncer dans la violence, la misère, la décrépitude; l'épicier turc Sudden voit son épicerie, la seule, se faire régulièrement attaquée; sa fille de 12 ans a été violentée par Dogge alors qu'il n'avait que 13 ans.
L'enquête est poussive et manque de rythme mais ce n'est pas le propos de ce roman noir social d'autant qu'on sait dès le début qui a tué qui mais on n'en connaît pas les raisons. Ce qui paraît essentiel, c'est la séparation de deux quartiers totalement antinomiques reliés par un tunnel et l'amitié de deux gosses qui n'auraient jamais dû se rencontrer dans une relation inversée par rapport à leur milieu social : Billy est apprécié, aimé alors que Dogge est rejeté ou méprisé, Billy a la volonté de prendre sa vie en mains et de s'en sortir alors que Dogge se laisse entraîner toujours plus bas . C'est aussi la condamnation de pères démissionnaires et absents, de mères dépassées bien que l'une, la mère de Billy, qui a élevé seule quatre enfants, se débat de toute ses forces pour protéger ses enfants alors que l'autre s'abrutit d'antidépresseurs pour supporter sa vie.
C'est aussi la peinture d'une police qui manque de moyens et qui les consacre en priorité aux quartiers qui en ont le moins besoin, qui laisse la situation dégénérer et devenir explosive. le personnage de Farid, qui a passé son enfance à Varinge, est plein d'humanité, désespéré de ne pas pouvoir aider ces gosses qui se laissent éblouir par l'argent, le paraître, la popularité de petites frappes de quartier.
Ce roman écorne très sérieusement l'image idyllique de la Suède que la presse se plaît souvent à nous décrire comme un pays en pointe en matière d'éducation, de santé, de qualité de l'environnement, de liens sociaux, d'engagement civique, de sécurité et de satisfaction à l'égard de la vie ; il est assez déprimant, comme l'est peut-être la vie dans ces banlieues de Stockholm, car il fait un constat mais ne fait briller aucune lueur d'espoir pour l'avenir.
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