"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Déjà un grand merci à Joanne Richoux et aux éditions Actes Sud Junior pour cet envoi qui m'a rendue de dingue !
J'vais essayer de vous pondre un avis sur cette lecture qui fait dérailler les boussoles, le nord se perd à l'ouest et l'est s'installe au sud... J'appréhende, je cherche, je m'arme (de chocolat) du dico (pour fracasser - aplatir mes doutes) en priant pour que les mots ne me fuient pas... Coup de poing en plein thorax, souffle coupé, histoire intense... Même lors d'une deuxième lecture, impression de découvrir certaines phrases pour la première fois, bonheur de se laisser emporter-bouleverser-fractionner par une si belle écriture qui décrit si bien l'environnement, ce qu'il se passe, ce que ressentent les personnages, en particulier Sacha, le protagoniste.
Sacha. Angie. Elle. Naissance d'êtres au corps d'encre, esprit de mots, sortis de l'envoûtante plume de Joanne Richoux (j'vais lui créer un culte, qui me suis ?!), bienvenue à eux dans notre imaginaire. Le temps d'une soirée, le temps d'une vie, le temps d'une seconde, le temps d'une heure, le temps d'une nuit, on suit Sacha le réceptionniste, le déambulateur, le danseur, le dragueur, l'amoureux, l'anxieux, le sensible, le frérot, le tatoué, le désabusé, le protecteur, le fumeur, un ado fossette-secret-mignon-cassé auquel il est difficilement impossible de ne pas s'attacher, de rester indifférent à ses états d'âme, ses pensées, son passé-présent-futur...
Dans cette ambiance de fête, le salon devient bulle (de champagne, poke ça pétille !) où tout s'enchaine, tout s'enchevêtre à travers la musique, les corps qui sautent, se frôlent, se percutent, se désirent, les regards qui se cherchent pour mieux s'éviter, qui s'évitent pour mieux se retrouver, les gloussements, les bla bla, les rires, les pleures... Moment échappatoire ? Routine qui se fêle ? Illusion nourrie par les déguisements des ados, le vampire et Buffy finiront-ils par succomber à la haine, la peur ou l'amour ? (Ou tous à la fois ?) Attirance hypnotisante qui donne des palpitations-sourires-espoirs-déceptions-une-larme-salée-solitude-qui-devient-deux...
Est-il possible de dire que les personnages sont parfaits dans leurs imperfections ?
On sent le mal être de Sacha, mais d'où vient-il ? Qu'elle est la cause de sa dépression ? De ses vides ponctués de profonds moments d'extase, d'ivres euphories ? Vous le découvrirez en lisant PLS *smiley grand sourire auréole d'ange* (j'vais pas tout vous dévoiler non plus)... Mais sachez que la révélation m'a broyé le coeur et une rivière de larmes n'était pas loin d'inonder le pays... Une bouffée d'empathie pour ce jeune héros n'a pas manqué de tout submerger, câlin indéniable...
" - Sérieux, qu'est-ce que t'as ? T'es en mode désastre sublime ?"
En mixant avec brio sensations, sentiments et émotions, Joanne Richoux crée des personnages puissants, souvent différents de nous sans pour autant que se dresse un mur opaque, ou même une frêle barrière qu'une bourrasque de vent briserait sans peine, entre eux et nous, lecteurs... On ne reste point à l'écart tel un enfant puni au coin. Il est même plutôt facile de s'approcher de ces êtres de papier, de comprendre (et aussi (!) parfois de se retrouver dans) leurs peurs, joies, rêves, colères, espoirs et désespoirs,...
C'est ce qui me plaît tant dans les récits de cette autrice, non seulement son écriture, mais également tous ces protagonistes auxquels elle lègue un souffle de vie unique, particulier, qui vient se coincer lors d'une de nos multiples inspirations... But : faire leur nid dans nos poumons-artères-ventricules, de nos pieds jusqu'au bout de nos doigts, envahir notre sang, toucher notre âme en y laissant une trace ineffaçable, une caresse inoubliable...
Le vocabulaire employé est cru, le ton incisif mais non dénué de poésie. Ce n'est pas vulgaire, peut-être un peu, mais un soupçon de douceur (aigre-doux-piquant) embaume le tout... Le chagrin côtoie les ténèbres d'où perce une faible lueur telle une bougie luttant contre le gouffre d'une nuit sans fin. Cet éclat, c'est l'amour, c'est Elle, c'est l'espoir en un possible futur...
Se succèdent diverses odeurs, divers goûts : cigarette, praline, sueur, vins douteux, baiser goût sucette, vomi, vodka caramel, figue,... Certains se glissent sur la langue, tandis que d'autres nous effleurent à peine (je ne préfère guère m'appesantir sur le vomi, c'est pas des plus exquis). Les déguisements renforcent le côté festif-mystérieux-drôle, cette envie de se glisser dans la peau d'autre(s) ? Les jeunes s'amusent, profitent de l'instant T, se laissent emporter par les effluves des fumées toxiques, les mélanges alcool-adulte et jus-de-fruits-réminiscences-de-l'enfance n'épargnant pas pour autant cette brume qui dilate les sens, qui envahit l'esprit s'emmitouflant dans monsieur coton.
Pour conclure, j'ai été happée par ce court récit qui prend aux tripes et qui déverse une vague d'émotions qui colle à la peau... Sacha se perd dans l'alcool, les plaisirs, ses sombres pensées... Il surveille sa soeur du coin de l'oeil, s'enflamme en compagnie d'Elle, s'enlise en nous... Il dérive, abandonne, lutte, nous touche en plein coeur ! Lil Peep et sa mélancolie en fond sonore...
Un coup de coeur !
https://un-univers-de-livres.blogspot.com/2020/05/chronique-pls.html
Bloom est une jeune étudiante en psychologie qui vit avec sa soeur devenue cheffe de famille depuis la disparition de leurs parents. Bloom est une jeune femme tourmentée, vive, battante. Un jour elle décide de prendre des cours de violoncelle, mais va tomber amoureuse de son professeur.
Très éprise de Virgile, elle va très vite deviner que quelque chose cloche et apprend qu'il est un vampire de 283 ans.
Comme tout histoire de vampire qui se respecte, le côté obscure et dépressif du garçon chamboule la jeune fille, le sexe est hyper important. Pas mal de scènes très charnelles ponctuent le récit, c'est pourquoi je mettrais ce livre plus dans les mains de lycéens que de collégiens.
Pour éviter que la dépression et la mélancolie ne gèlent le sang de Virgile et le tuent, la jeune fille vole la voiture de sa sœur et débute ainsi un road trip jusqu'en Bretagne dans la forêt de Brocéliande pour que le jeune vampire retrouve une communauté de monstres qui vit sous terre.
Cette histoire d'amour tumultueuse va être ponctuée d'évènements les plus extraordinaires les uns que les autres, jusqu'au chaos final.
Je ne me suis pas sentie en osmose avec les personnages, ils ne m'étaient pas spécialement sympathiques. Je trouve que la première de couverture n'est pas très réussie et ne reflète pas cette ambiance vampirique.
J'ai par contre beaucoup apprécié les morceaux de musiques choisis à chaque début de chapitre, très bonne playlist.
C'est toujours un grand plaisir de découvrir un nouvel opus de la collection D'une seule voix.
A chaque fois, je piétine d'impatience de les lire.
J'ai eu de gros coups de cœur à la lecture de certains ouvrages comme pour
Rattrapage ou encore Boom.
T'as vrillé est donc le petit dernier de la collection.
Ce court roman aborde habilement, un moment important dans la vie des jeunes, la première relation amoureuse/sexuelle.
Ce récit d'apprentissage nous emmène dans les premiers balbutiements de l'amour où les émotions peuvent être exacerbées, enflammées ou confuses.
Entre réalité et fantasme, la frontière n'est pas loin parfois.
C'est la rencontre inattendue entre deux lycéens à la personnalité très différente.
Danaël s'est amouraché très vite de Florine, mais ce n'est pas le cas pour la jeune fille.
"Je vous fais marrer, hein ? C'est pas rigolo, un amoureux.
C'est claqué au sol. Ma fierté par terre,
mes viscères en claque.
Vos claquètements me hantent. M'abîment."
↜↝↜↝
Un texte sur l'ambivalence des sentiments et de l'amour mais aussi sur les déceptions et les déboires des premières relations amoureuses.
C'est aussi la découverte de l'excès, de la possession, des dérives lorsque l'amour n'est pas réciproque.
Le "Crush" qui fait vrillé !
L'auteure arrive parfaitement à nous faire ressentir toutes ses émotions qui traversent les adolescents, grâce à son écriture rythmée, claquante et très contemporaine.
Une lecture piquante et vivante à découvrir.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2021/05/ta-vrille.html
Gabriel et Laetitia sont en terminale littéraire. À leurs yeux, cette année s’annonce longue et ennuyeuse. Pour la pimenter un peu, les adolescents décident de revisiter Les liaisons dangereuses et ça tombe bien car ils l’étudient. Gabriel, le vicomte de Valmont. Laetitia, la marquise de Merteuil. Concernant les autres personnages, les camarades de leur classe les incarneront mais bien évidemment ils n’en savent rien. Un drôle de jeu se profile.
Ce roman est dans ma PAL depuis sa sortie et aujourd’hui je me déteste presque de l’avoir laissé aussi longtemps. J’imagine Dream bookeuse derrière son PC hurlant ‘nonnnn mais t’as pas osé’. Profil bas .
Ouvrir Les Collisions est comme affronter des démons. Gabriel et Laetitia sont des salauds, excusez le terme mais fallait qu’ça sorte ! Ces deux-là n’ont peur de rien ni personne. Ils osent, bousculent et retournent le cerveau de leurs camarades. Se complétant à la perfection, ils se sentent invincibles. On pourrait excuser leurs façons de faire lorsque l’on en apprend plus sur eux (je ne dévoile rien) mais cela ne suffit pas. Je les ai détestés. Je me suis imaginée à la place des victimes. Ohhh punaise il faut avoir les reins solides. Et c’est là que Joanne Richoux est forte. Je n’ai pas lâché ma lecture. J’ai appris à les aimer, différemment. Ce sont des ados, nos ados, ce que nous étions à leur âge. Je ne dis pas qu’il faut cautionner ce genre de comportement mais il faut en comprendre le sens. Se chercher une identité dans une société ‘bisounours’ où l’argent, la beauté, l’amour, l’intelligence, le bonheur sont signes de réussite. Se faire une place à tout prix.
Les Collisions, une grosse claque. Qui secoue bien. Vicieux, noir, dérangeant. Joanne Richoux ne joue pas la fleur bleue et j’ai adoré.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2020/09/06/38518438.html
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