"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
CHINE.
L’auteur prix Nobel nous livre une recherche érudite sur la dynastie Tang à travers ses poètes qui à l’époque avaient un impact important sur les gouvernants et le peuple.
Leurs poèmes très naturels qui rendent compte du quotidien, sont des sources inestimables pour la mémoire géographique, politique et sociétale qui fait l’Histoire de la Chine.
Ce beau livre est une invitation au voyage et à la rêverie avec plus de 40 illustrations d’époque magnifiques. En fin de livre l’intervention de Dong Qiang invité par JMG Le Clézio pour collaborer au texte, ce, suivi d’un petit lexique pour se repérer dans l’univers de la poésie Tang et leurs auteurs (Li Bai l’aventurier, Du Fu modeste gentilhomme confucianiste, Bai Juyi plein de l’impatience de vivre, etc.) que l’écrivain nous fait revivre par de nombreux extraits de leurs écrits, et en en brossant leurs différents portraits et rôles au sein des tourments qui n’ont eu de cesse de secouer la Chine.
Une recherche historique et littéraire à saluer qui se lit facilement avec curiosité et plaisir.
Une belle plume pour un livre érudit, instructif, généreux et planant.
Ce journal de bord, ce Voyage à Rodrigues, éclaire l'oeuvre de le Clezio.
Son obsession des êtres déracinés.
La sensualité de son écriture, tellement poétique.
Sa fascination des départs, forcés ou non. Des ailleurs dont on rêve et que, peut-être, nous n'atteindrons jamais tout à fait. Ou pas exactement.
Dans le Chercheur d'or, si vous avez eu le bonheur de le lire, Le Clezio romançait les aventures de son grand-père. Se permettait de les imaginer, noir sur blanc, de leur donner un relief de contes.
Ici, c'est son voyage à lui. Jean-Marie Gustave le Clezio. Lui et l'île Rodrigues. Une quête presque mystique, celle d'un inconnu, ce grand-père admiré, dont la légende le poursuit.
La quête de l'or.
Pas tant pour devenir riche que pour vivre. Un peu plus fort. Avoir une raison de tout risquer. Intranquille.
Je retrouve sa plume avec le même bonheur. Il s'y mêle une certaine magie, à chaque fois. Je voudrais lire chaque ouvrage de ce Monsieur à voix haute, ses mots sont des notes et sa musique me transporte.
« Quand j'avais six ou sept ans, j'ai été volée. Je ne m'en souviens pas vraiment, car j'étais trop jeune, et tout ce que j'ai vécu ensuite a effacé ce souvenir. C'est plutôt comme un rêve, un cauchemar lointain, terrible, qui revient certaines nuits, qui me trouble même dans le jour. Il y a cette rue blanche de soleil, poussiéreuse et vide, le ciel bleu, le cri déchirant d'un oiseau noir, et tout à coup des mains d'homme qui me jettent au fond d'un grand sac, et j'étouffe. C'est Lalla Asma qui m'a achetée ». Elle l’a appelée Laïla, la nuit.
Ainsi commence les aventures d’un poisson d’or d’Afrique du Nord, seule face à l’adversité. Guidée par sa soif d’indépendance et de liberté, ses désirs de construction en passant par l’instruction , à la recherche de ses origines, pendant seize années, ses pas la mèneront du Fondouk des princesses prostituées aux milieux les plus favorisés de l’Occident qui lui offriront l’hébergement en se donnant bonne conscience.
Ce livre déniché au plus profond d’un rayon d’une boutique de livres d’occasion est venu comme un cadeau combler deux soirées de couvre-feu. Happée par l’histoire, émue par le combat et la résilience de la jeune héroïne, admiratrice de JMG Le Clézio, de sa culture et de son écriture, j’ai adoré ce « roman-conte » dont je prolongerai le souvenir en lisant « « les damnés de la terre » de Frantz Fanon, livre fétiche de Laïla. Mais sans plus tarder, je veux partager cette lecture et déposer «poisson d’or » dans la boîte à livres de mon village.
Superbe récit d'aventure et d'accomplissement. La lecture de ce livre est un bonheur tant l'histoire sait nous tenir en haleine et l'écriture de le Clézio est digne des plus grands. Dépaysement, don de soi, récit élégiaque dont on sort conquis.
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