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Parfois, un livre te fait peur. Tu ne t’autorises pas à le lire, … tu l’ouvres, tu trouves ça beau, incontestablement, mais tu penses que c’est pour d’autres, pas pour toi.
Raptor est de ces livres-là. Et la conclusion, c’est qu’il faut oser !
La claque graphique est évidente, à chaque page, elle est partout. Dave McKean nous offre une variété impressionnante - peinture, collage, dessin - des ambiances envoûtantes, des impressions, rien n’est évident, tout est là mais chacun y composera son œuvre.
Le récit permet également au lecteur de chercher sa place… j’ai parfois cru tout comprendre puis le fil m’a échappé… j’ai navigué entre 2 mondes, un monde sensible et un autre imaginaire… j’ai réussi à me laisser porter, manipuler, j’ai juste tourné les pages.
Tu l’as vu venir, je ne te dirai rien de plus sur le sens car chaque lecteur saura y trouver le sien. Sache juste qu’il y est question de création, de démons intérieurs, de littérature, de politique aussi et d’amour évidemment. Et de frontière, entre un monde et l’autre….
Je vais tâcher de retenir la leçon : il ne faut jamais avoir peur d’un livre. Il ne faut jamais se priver d’une expérience de lecture comme celle-ci… Merci Thomas @librairiebd16 et @francinevanhee
Grandiose, fascinant, captivant … fantastique, dans tous les sens du terme. Rien que la couverture, mystérieuse et envoûtante, du graphic novel Sokól de Dave McKean paru aux Éditions Futuropolis, est une invitation à franchir la frontière entre réalité et fiction et pénétrer dans un monde où plutôt errer dans les limbes de deux mondes parallèles non seulement par le magnétisme des images mais également par la magie des mots.
Il rêvait d’autres mondes
Sokól est le type même de récit ou plutôt de récits pour lesquels il convient de ne donner que les grandes lignes sans trop en dévoiler. C'est pourquoi, concernant l'intrique, je n'ajouterai rien aux propos de l'éditeur.
" ... Raptor nous donne à voir tour à tour deux mondes et deux âmes en proie au conflit."
Et si la lecture de Raptor, nous donnait aussi accès à un autre monde, le mien, le vôtre en nous ouvrant les portes de notre propre conscience ? Outre cette incursion en terres inconnues, ce qui importe, c’est le sens que chacun d’entre nous donnera à ces planches empreintes de poésie, de fantastique, d’ésotérisme.
Quand les mots se font oiseaux et « descendent, tombent à pic au bas de la page ».
Dès la première planche, le ton est donné. En contrepoint de la virtuosité graphique, viennent s’ajouter la qualité littéraire, la puissance des mots, la poésie et la musicalité du texte composé par l’auteur, grand amateur de jazz. L’amour de la nature y est admirablement retranscrit par l’utilisation d’un vocabulaire recherché dans la description des lieux traversés et on se laisse bercer par la sonorité de ces mots tout comme de ceux prononcés en énochien, la langue occulte utilisée lors d’une séance de spiritisme.
Bravo à la traductrice Sidonie Van den Dries qui a accompli un travail remarquable en conservant le rythme et la beauté de la langue.
« Le texte est la clé, le miroir, la porte »
« Je voulais faire quelque chose qui s’inspire de la nature contemporaine et de la littérature de voyage que j’ai lue, quelque chose qui exprimerait mon amour du monde naturel et quelque chose qui vivrait dans ce royaume entre la réalité et l’imagination. Mon personnage est pris au piège entre ces deux mondes, l’état de l’humain et de l’oiseau, ou la réalité et le fantasme, de la vie civilisée et de l’instinct animal brut. »
Tout est dit ou presque. Certes, entre ces deux mondes, espace et temps s’entremêlent et la frontière n’est pas hermétique… Mais Raptor, c’est aussi une réflexion sur la vie et la mort, le processus créatif, la puissance de l’écriture, le pouvoir politique ...
Un artiste à part entière
David McKean né en 1963, est un artiste britannique protéiforme à la fois illustrateur, photographe, graphiste, dessinateur de comics, réalisateur et musicien. Alors oui, c’est un géant de la bande dessinée anglo-saxonne à qui l’on doit notamment le magistral « Arkham Asylum » sur un scénario de Grant Morisson, plusieurs ouvrages avec Neil Gaiman au scénario ainsi qu’en tant qu’auteur « amphivalent » (selon la définition de la scénariste Loo Hui Phang qui réfute le terme d’auteur complet) de « Cages », un pavé de 500 pages, Alph-Art du meilleur album étranger à Angoulême en 1999 et enfin « Black Dog: The Dreams of Paul Nash » en 2016, une œuvre de commande dans laquelle l’artiste a exploité toutes les facettes de son talent afin de dénoncer les horreurs de la Grande Guerre à travers le regard Paul Nash, artiste officiel durant les deux guerres. Mais Dave McKean est bien plus qu’un bédéiste : c’est avant tout un créateur en réflexion et création perpétuelles qui va puiser ses sources d’inspiration aussi bien dans l’art contemporain que la littérature.
Grand amateur de la littérature fantastique du XIXe siècle, nul doute que le personnage d’Arthur a été fortement inspiré par Arthur Llewelyn Jones, dit Arthur Machen, écrivain fantastique gallois qui après la mort de sa femme rejoignit une société secrète de mouvance occultiste.
Son travail pictural, ses compositions graphiques associant dessin, peinture, collage … réalisées sur feuilles avant d’être scannées et nettoyées (ou pas) par infographie sont d’une beauté à couper le souffle et on est ébloui de la première planche à la dernière.
Maintenant, vous savez ce qu’il vous reste à faire : précipitez-vous chez votre libraire, prenez l’album, ouvrez le et plongez dans ce superbe one shot certes étrange et complexe mais plus que tout envoûtant.
Grosse claque graphique, j'adore le travail de McKean qui traite chaque page comme un tableau. C'est triste, glauque, violent. Le même traitement que "des cris dans la nuit" mon livre de chevet. C'est tout simplement magnifique.
Mais ça s'arrête là. Coté scénario, j'ai trouvé ça pompeux et vide. Très esthétique mais qui m'a perdu en route. On navigue entre passé et présent, l'histoire autour du Dr Arkham se révélant plus intéressante que le reste. Certe on parle de folie et d'expérience mais ça va trop loin à mon goût.
Je me suis gardée d'aller voir le film lorsqu'il est sorti au cinéma car je voulais absolument lire le livre avant. Et c'est vraiment longtemps après, en trouvant dans une librairie par hasard la magnifique édition anglaise pour le 10e anniversaire, que j'ai enfin pu lire le livre.
Si c'est indéniablement un livre pour enfants, qu'il se lit très vite et qu'il est assez simple, j'ai tout simplement adoré. A vrai dire j'adore les livres pour enfants car ils vont justement droit au but, ils sont concis et précis. On entre tout de suite dans le récit sans préambule et l'aventure que l'on vit avec Coraline, si elle semble parfois déjà-vu, est vraiment chouette !
Le style de Gaiman est toujours aussi froid, mais contrairement à dans Stardust (que j'ai chroniqué ici) j'ai trouvé que ce recul qu'il met entre le récit et le personnage marche vraiment bien dans Coraline car il accentue l'ambiance pesante et mystérieuse et nous permet d'aisément nous reconnaître en l'héroïne.
Si l'histoire ne vous semblera pas très effrayante à vous, adultes, durant ma lecture je me suis vraiment mise à la place d'un enfant et l'histoire a vraiment de quoi donner des cauchemars. C'est en effet un roman très graphique, on s'imagine très bien les horreurs que voit Coraline. Neil Gaiman a en plus de cela le soucis du détail et ne laisse vraiment rien de côté.
Très inspiré d'Alice aux Pays des Merveilles, surtout le chat noir que croise Coraline qui répond toujours par énigmes comme le fait le chat du Cheshire, l'ambiance est cependant différente, notamment grâce a l'héroïne : Coraline est attachante car elle est forte, au fond d'elle elle a peur mais elle ne le montre pas et continue à avancer. Elle est un bon et adorable exemple à suivre. Et elle n'est pas aussi nunuche qu'Alice et ne pose pas sans arrêt de questions comme elle.
Coraline est donc un livre vraiment parfait pour les enfants qui auraient envie de se faire un peu peur, et pour les adultes c'est une bonne petite pause entre deux livres plus intenses. Dans tous les cas, c'est une petite perle à lire.
Un dernier petit mot sur la fameuse édition du 10e anniversaire que j'ai eu la chance de pouvoir trouver : la couverture est magnifique, et les illustrations par Chris Riddell que l'on retrouve à l'intérieur, si j'aurais préféré qu'elles se retrouvent au moment précis qu'elles illustrent au lieu d'apparaître avant chaque début de chapitre et de spoiler un peu, sont vraiment magnifiques ! Jugez par vous même avec le petit échantillon sur mon blog (qui ne risque pas de vous spoiler au moins)
http://bookshowl.blogspot.fr/2015/07/coraline-neil-gaiman.html
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